« IL EST CRUCIAL DE PRÉSERVER NOS PAYSAGES ET DE DÉVELOPPER D’AUTRES
UNE ACTIVITÉ CONFIDENTIELLE
Le département des Hautes-Alpes est le plus actif en France pour la promotion du ski de randonnée nordique. Avec Régis Cahn, il co-organise chaque année les deux seuls événements de l’hiver permettant au grand public de découvrir l’activité : la Journée de la randonnée nordique et l’Aventure nordique (voir Agenda de l’hiver ci-dessous). En partenariat avec les hébergeurs, le département a également redynamisé la Haute Route des Escartons, un itinéraire (partiellement damé) reliant les hameaux de la Clarée et la vallée de Névache aux villages du Queyras via le col de l’Izoard, avec une incursion en Italie. Le ChampsaurValgaudemar propose depuis peu de temps une traversée du Champsaur d’est en ouest, soit avec des formules clé en main, soit en mettant à disposition des skieurs autonomes une trace GPS, une carte et un choix d’hébergements. Pourquoi les Hautes-Alpes jouent-elles la carte du ski de randonnée nordique ? Fred Prévot, moniteur de ski de fond employé par la Communauté de communes du Haut- Champsaur, évoque des statistiques montrant que le tourisme estival rapporte plus au territoire que le tourisme hivernal. « Il est crucial d’agir pour la préservation de nos paysages en développant d’autres activités hivernales plutôt que de tout miser sur le ski mécanique » , explique-il. Pour Régis Cahn, « il suffit d’un ou deux professionnels passionnés pour lancer la dynamique dans une région » . En contrepartie, la dynamique s’écroule si personne ne prend le relais après leur départ. « D’autres massifs comme le Vercors se prêtent aussi très bien au ski de randonnée nordique. Pourtant, on n’y trouve pas une offre similaire » , regrette Régis Cahn. Dans le Jura, Stéphane Sanchez entame sa cinquième année d’encadrement en ski de randonnée nordique. « En quatre ans, le volume des sorties n’est pas loin d’avoir triplé » , estime-t-il, convaincu de l’important potentiel de l’activité, « à condition que les professionnels s’en emparent, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui » . Le profil de ses clients est varié : beaucoup de skieurs alpins souhaitant sortir des pistes balisées au cours d’une semaine de vacances, mais aussi des personnes sans aucune expérience du ski. « Le talon qui décolle renvoie à des réflexes de marcheur et permet un geste beaucoup moins crispant qu’avec du matériel d’alpin pour découvrir les plaisirs de la glisse. Un débutant à skis prendra souvent plus de plaisir en combinant la glisse et la balade plutôt qu’en ski de fond ou en ski de piste où la technique domine » , explique Stéphane Sanchez. Mathieu Ski sur les crêtes des monts Jura vers 1 500 m d’altitude, au-dessus de Lelex.