Montagnes

LA CHASSE PERMET DEPUIS TOUJOURS DE MANGER À SA FAIM.

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leurs limites dans les pentes trop prononcées où persiste la neige dure et soufflée typique de cette région. Les raquettes quant à elles sont à privilégie­r en cas de chute de neige fraîche ou de pentes plus fortes. Le ski de randonnée à proprement parler est pour le moment officielle­ment interdit dans le parc. De toute façon, avec un vent fort très présent et des précipitat­ions neigeuses relativeme­nt modestes par rapport à d’autres secteurs du Canada, le manteau neigeux n’est que très peu propice à la descente des versants à skis de rando. Plusieurs sommets caractéris­tiques, jamais très hauts mais parfois escarpés, jalonnent la longue vallée, dont le mont Haywood (732 m). Sur ses flancs, un lieu mythique de la culture inuit : le paradis des caribous. Au-delà de ce sommet, les épinettes noires de la forêt boréale laissent place aux petits arbustes de la toundra subarctiqu­e. Le paysage change. Le sentiment d’éloignemen­t se renforce. Trente kilomètres avant sa source sur le mont d’Iberville, la Koroc change de cap et, du nord, repart plein est, tandis qu’un col mène à la rivière Palmer qui file au nord vers le Labrador et le fjord Nachvak. On n’enregistre pour l’instant pas d’ascension hivernale du mont d’Iberville. L’accès n’y est pas pour rien puisque l’avion utilisé l’été ne vole pas l’hiver. À l’intersecti­on de ce Y, un petit sommet sans nom de 1 059 mètres, au plateau sommital facilement accessible, offre un coup d’oeil saisissant sur la vallée de la Koroc et sur les sommets alentours. Outre les randonneur­s de passage que nous sommes ce jour, le lieu est également fréquenté par d’autres visiteurs : sur le plateau sommital, des empreintes d’ours traversent de part en part en un chemin direct. Rassurant : selon les Inuit, la régularité des pas montre que le plantigrad­e polaire ne chassait pas mais avançait décidé. Moins rassurant : à la vue des photos des empreintes, les mêmes Inuit assurent que les traces sont fraîches et que l’ours est passé quelques heures plus tôt. Note pour plus tard : en randonnée là-haut, mieux vaut rester en groupe, du moins à proximité de celui qui détient les fusées ou le fusil…

CHASSE, PÊCHE, FACEBOOK ET TRADITION

« Mon nom est Rhoda Annanack. J’ai trentehuit ans et six enfants. Je chasse beaucoup depuis toute petite. J’ai appris avec mes parents et grands-parents. Aujourd’hui, je chasse le lagopède, le lièvre subarctiqu­e, le caribou et l’ours polaire. Nous, les Inuit, nous ne chassons pas pour le jeu et ne gaspillons jamais les restes d’un animal. Quand on a trop de viande, on en donne à notre famille ou alors on lance un appel à

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la radio locale pour dire que nous donnons de la viande gratuiteme­nt. Ces deux derniers mois, j’ai chassé quatre ours polaires mais aucun caribou car ils sont de plus en plus loin du village. Mon mari a tué un loup dernièreme­nt. » Âmes sensibles s’abstenir. Très bons sentiments occidentau­x et défenseurs farouches des animaux passez votre chemin. Ici, la chasse permet depuis toujours de manger à sa faim. Le peuple inuit peut chasser librement dans le parc de Kuururjuaq et au Nunavik (selon la Convention de la Baie-James et du Nord québécois). Globalemen­t, l’accès aux armes leur est simplifié afin de conserver leur tradition de Suzie ne manque jamais une occasion de pêcher quelques ombles arctiques.

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