Montagnes

FAIRE UN RELAIS AVEC SA CORDE D’ATTACHE

Faire un relais requiert habituelle­ment différents matériels tels que sangles, cordelette­s et mousqueton­s. Relier les points d’ancrage ou coiffer un becquet, etc.

- Texte et photos : Philippe Brass.

Lorsque sangles et cordelette­s ont été utilisées dans la longueur ou qu’elles ne sont pas utilisable­s selon la configurat­ion des lieux, il faut trouver une solution. Et cette solution c’est tout simplement la corde sur laquelle le grimpeur ou l’alpiniste est encordé !

Le bloc, le becquet, etc.

Après une belle longueur dans le plus parfait des granits, un replat s’offre à vous pour un relais confortabl­e. Pas de spits en vue, ni même de fissures mais une grande lame qui semble inébranlab­le. Aussi haute que large elle inspire confiance. Quelques coups frappés sur les bords et des efforts de leviers bien placés confirment la solidité à toute épreuve de la chose. Parfait ? Pas tant que cela. Cette situation laisse plus d’un protagonis­te dubitatif quant à la meilleure manière d’user de ce don de la nature. Les anneaux en sangle cousus ne conviennen­t pas le plus souvent. Trop courts, ils ne coiffent pas suffisamme­nt le becquet ou le bloc en ménageant un angle adéquat à l’endroit où sera placé le système d’assurage et où le leader sera "vaché". Ici aussi le triangle des forces s’applique et l’angle formé par les deux côtés de l’anneau doit être inférieur à 90°, l’angle optimal étant 60°. Et puis disons-le tout simplement, la finesse des anneaux de sangle actuels ne les destine pas particuliè­rement à un tel usage. Ils ont tendance à rouler sur le rocher et semblent fragiles lorsqu’ils sont en tension sur une arête saillante. Ils restent parfaits pour l’assurage en cours de longueur. Inutile donc de tenter un assemblage des deux spécimens qui ornent votre baudrier pour réaliser un relais sur ce bloc. Quelle solution alors ? Mais elle est là, tout simplement la corde avec laquelle le grimpeur est encordé ! Comment ?

Utilisatio­n de la corde pour faire un anneau

1- Passer la corde derrière l’écaille, le becquet ou le bloc. 2- Prendre du mou entre son encordemen­t et le becquet de manière à avoir une distance confortabl­e pour se tenir debout ou assis. 3- Saisir la corde de part et d’autre du becquet et la retirer pour faire un noeud simple formant une large boucle à la dimension qui permettra de faire l’anneau adéquat.

Placer l’anneau obtenu sur le becquet en ayant soin de faire glisser la corde le plus possible vers sa base. 5- Le grimpeur est de fait "vaché" , il n’a plus qu’à placer l’outil d’assurage du second sur l’anneau. Remarque : l’exemple est présenté avec une corde à simple, si l’on utilise deux brins, il est préférable de réaliser l’opération avec les deux brins ensemble comme s’ils ne formaient qu’une seule corde.

Repartir d’un tel relais pour la longueur suivante

Si la cordée est réversible, la chose est simple, l’anneau en place qui est l’autoassura­ge du leader devenant second de cordée ne bouge pas. Si la cordée n’est pas réversible, il faut que le second de cordée fasse la même opération avec sa corde. Cela semble simple mais il y a un piège… Si le second coiffe le becquet en plaçant sa corde

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