PROTECTIONS NATURELLES LOIN DES SPITS L’AVENTURE
Dès lors que l’on s’écarte – volontairement ou non – des lignes équipées clés en main, il faut avoir l’oeil et déceler les possibilités offertes par le terrain pour se protéger : fissures, écailles de rocher, arbres, blocs coincés, remplacent efficacement
LES COINCEURS
L’usage relégua aux oubliettes la pléthore de formes de coinceurs apparues sur le marché entre 1970 et la fin des années 1980. Subsistent aujourd’hui pour l’essentiel des utilisations courantes les coinceurs pyramidaux dessinés par l’Américain Tom Frost, les Hexentrics d’Yvon Chouinard et les coinceurs mécaniques, tous basés sur le fonctionnement du friend de Ray Jardine, inventé à la fin des Seventies. Selon leur mode de fonctionnement les coinceurs se déclinent en trois grandes familles.
quelle que soit leur forme, ils utilisent les rétrécissements d’une fissure selon un principe des plus basiques.
> les coinceurs passifs :
la forme particulière du coinceur transforme la traction (chute ou simple suspension) en un effort de rotation appliqué sur les parois de la fissure. On génère un frottement dont la force est proportionnelle à l’intensité de la traction. Si cette force est supérieure à celle résultant de la chute, ça tient ! La fiabilité du coinceur dépendra de la géométrie de la fissure. Les coinceurs à came non mécanique peuvent aussi être utilisés comme des coinceurs passifs.
> les coinceurs à cames : > les coinceurs à cames mécaniques:
ils utilisent le même principe que les coinceurs précédents mais de manièretrès élaborée. Les cames sont placées sur un axe et maintenues écartées par des ressorts. Leur dessin en forme de spirale logarithmique leur assure le frottement minimum nécessaire pour une tenue dans plusieurs largeurs de fissure. Les premiers coinceurs à cames mécaniques ne comportaient que deux cames placées du même côté. Ils ont totalement disparu au profit des coinceurs à deux jeux de cames, les fameux «friends» inventés par Ray Jardine. L’axe joue le rôle majeur du système permettant l’application de la force de blocage d’une came vers celle qui lui est opposée et inversement. La pression exercée contre les parois en A et en B de la fissure est égale à environ deux fois celle de l’effort de traction exercé sur l’axe – le coinceur étant placé dans une fissure à bords parallèles.
LES COINCEURS PASSIFS Bicoins et autres
Leurs noms génériques sont variés : nuts, stoppers, câblés, bicoins, etc. Constitué d’une petite masse métallique dans laquelle passe une cordelette ou un câble, ce type de coinceur est d’un emploi assez basique. La plupart des coinceurs pyramidaux ont désormais une face convexe et une face concave. Cette forme en demilune favorise la stabilité du placement en augmentant la capacité de verrouillage du coinceur et en évitant que des petits reliefs appuyant sur une des faces du coinceur nuisent à sa stabilité. Rocks de Wild-Country, Stoppers de BlackDiamond et Wallnuts de DMM sont les trois modèles les plus répandus. Leur forme est souvent reprise par d’autres marques, tandis que beaucoup d’autres modèles, presque identiques, sont disponibles. Ces coinceurs sont avant tout prévus pour être utilisés dans leur plus petite épaisseur bien qu’ils puissent être placés dans le sens de la largeur dans des cannelures ou des fissures peu profondes. Les Stoppers et les Wallnuts présentent le plus large étagement de tailles avec 13 numéros. Leur forme est en demi-lune sur la plus petite épaisseur et « offset » dans l’autre autorisant un très large panel d’utilisations possibles.
Poser un bicoin, câblé ou autre
Sélectionner un endroit où la fissure se resserre et saisir, en le tenant par le câble, un coinceur de taille adaptée, que vous engagez dans la fissure. Les faces doivent être le plus possible en contact avec le rocher et la base du coinceur ne doit pas dépasser du resserrement de la fissure. Une fois le coinceur en place, effectuer une ou deux tractions sèches sur le câble avec une dégaine, le coinceur ne doit plus bouger de son logement. Attention aux arêtes, protubérances ou petites concrétions qui gênent la stabilisation du coinceur. Quand vous êtes sûr de votre placement, munir le câble ou la cordelette d’une dégaine suffisamment longue pour que les mouvements de la corde ou sa trajectoire ne risquent pas de faire sortir le coinceur. Dans le cas d’un placement sous un surplomb ou dans un renfoncement dans le rocher, la corde ne doit pas former d’angle au passage dans l a dégaine. Placer une sangle directement dans le câble est acceptable à condition de ne pas faire de tête d’alouette mais de la placer en double. Au sujet des têtes d’alouette, on peut regarder cette vidéo