LES BAUGES
Baisse des subventions régionales, retard du versement des fonds européens, restructuration : le parc naturel régional des Bauges traverse une période difficile depuis le début de l’année.
Créé en 1995, le parc naturel régional des Bauges, reconnu géoparc mondial UNESCO en 2015, affronte depuis quelques mois une situation compliquée, même si son directeur, Jean-Luc Desbois, refuse de parler de « situation de crise ». « Il s’agit d’un passage tourmenté, mais nous en voyons le bout. » À l’origine de ces complications : la baisse des subventions régionales, qui ont diminué de 500 000 euros en cinq ans, avec une accélération depuis la mise en place du nouvel exécutif régional, le parc ayant perdu 200 000 euros de subventions pour la seule année 2016, sur un budget global de 2,4 millions d’euros. Autre épine dans le pied : le blocage du Fonds européen agricole pour le développement rural depuis plus de deux ans. « Cette situation n’est pas propre au parc, explique JeanLuc Desbois, mais certains des postes du parc sont financés par ce fonds. En l’absence de trésorerie importante, nous ne pouvons plus faire face. » Conséquence : sept postes sont actuellement en cours de suppression au sein de la structure, qui prévoit égale- ment la fermeture de l’une des deux maisons thématiques du parc, la Maison Faune Flore. Le directeur du parc tempère cependant cette fermeture : « Il n’existait pas vraiment de dynamique autour de cette structure et il aurait fallu de lourds investissements pour la relancer, que nous ne pouvons pas engager en période de diminution budgétaire. » Quant aux suppressions de postes, elles sont également la conséquence, selon lui, d’une restructuration des prérogatives portées par le parc. « Nous nous concentrons aujourd’hui sur la question du développement rural, de l’agriculture, de la forêt ou encore de l’énergie, en déléguant aux communautés de commune la gestion touristique », précise-t-il. Une solidarité entre les acteurs du territoire que prévoit la nouvelle loi Montagne et qui serait donc en partie à l’origine des suppressions de postes dans les Bauges.
CLIMAT PLUS SEREIN
Reste qu’au-delà de la redistribution des cartes, la baisse des subventions augure d’un avenir compliqué pour le parc. « Il est vrai que la région a encore du mal à percevoir l’utilité des parcs naturels régionaux de son territoire, mais un autre regard s’installe peu à peu », poursuit Jean-Luc Desbois. Après des débuts compliqués entre Laurent Wauquiez et les parcs naturels régionaux d’Auvergne-Rhône-Alpes, qui avaient adressé au président de région, par le biais de sa fédération nationale, une lettre ouverte en juin 2016 pour dénoncer un manque de concertation et de considération, le climat semble un peu plus serein aujourd’hui. « La mobilisation qu’il y a eue en faveur des parcs régionaux l’an dernier a montré à l’exécutif les attentes qui existaient sur les territoires, explique Michaël Weber, président de la Fédération des Parcs naturels régionaux. Cela a amené la région à renouer le dialogue. » Si les parcs existants et ceux actuellement en projet, dont celui de Belledonne, ne sont aujourd’hui plus remis en cause, charge désormais à eux de poursuivre leur mission dans un climat d’incertitude budgétaire.