DEUX GUIDES POUR LE PRIX D’UN
Quand il s’agit de s’attaquer à des courses à fort engagement avec un client, Louis Laurent, 37 ans, guide de haute montagne depuis 2006, travaille toujours en binôme avec Julien Héry, un ami également guide. En duo, ils se sont plus d’une fois fait plaisir : voie Gabarrou-Silvy dans la face nord de l’Aiguille Sans Nom, voie Gervasutti à la face est des Jorasses, etc. Sans compter qu’ensemble ils ont ouvert une voie de 1 000 m dans la face nord du Pic Sans Nom qu’ils ont surnommée “Le métèque et son fantôme”. C’est en raison de cette complicité qu’ils travaillent à deux avec leurs clients respectifs. « Pour moi, être seul avec un client ne présente pas d’intérêt si ce n’est le prestige. À la limite, l’intérêt consiste peut-être à chercher à entrer dans une bulle de concentration maximale. Mais pour moi, la montagne entre copains c’est le top », explique Louis Laurent. Lequel estime qu’un tel compagnonnage est en outre un gage de sécurité, de confort pour tout le monde. En amont, la stratégie est mieux réfléchie. Pendant la course, la cordée force beaucoup moins. En conséquence, après, le temps de la récupération est divisé par deux. Quant au client, le bénéfice est grand pour lui puisqu’il a deux guides pour le prix d’un. Louis Laurent de conclure : « Je préfère gagner deux fois moins parce qu’entre potes on profite un max. L’amitié c’est important. Et puis les clients aiment bien aussi le principe. Quand on est tendus, ils le ressentent. Du coup, le fait d’avoir deux guides leur permet de passer de vrais bons moments. »