Montagnes

QUELS MATÉRIAUX DANS VOTRE SKI DE RANDONNÉE ?

- Par Aymeric Guittet

Cette saison, pour la première fois, nous intégrons dans la fiche technique du ski testé des informatio­ns sur son noyau et ses couches de renfort. Il nous a paru important de rendre visible l’intérieur d’un ski de randonnée, car les matériaux ont un impact sur le comporteme­nt du ski sur la neige. La présence ou non d’un noyau bois paulownia, peuplier ou karuba, renforcé par de la fibre de verre ou du carbone, compte donc parmi les critères techniques pour choisir votre ski, au même titre que le rayon, la largeur au patin ou le poids.

Pour y voir plus clair, voici un résumé des propriétés des différents matériaux. Gardez en tête qu’un ski est assemblé comme un sandwich, avec, au lieu du saucisson ou du jambon, un noyau. Ce noyau est entouré de couches soigneusem­ent choisies.

> Noyau bois paulownia : il se rencontre très souvent sur les skis de randonnée, et pour cause : le paulownia est plus léger que le peuplier (fréquemmen­t employé) ou d’autres essences. Ce n’est pas le matériau qui a le plus de nerf, de retour, c’est pourquoi il est idéal de l’associer avec une fibre qui va lui apporter de la rigidité, comme le carbone.

> Noyau bois peuplier : il est plus solide, plus lourd et plus rigide que le paulownia. L’avantage pour le randonneur, c’est que le ski aura plus de tenue dans la pente, subira moins le terrain. L’inconvénie­nt, c’est que, en ski de rando, il faut aussi monter, et le randonneur pourra opter pour un matériau plus léger, quitte à avoir une skiabilité moindre. Certains fabricants optent pour le compromis en associant le peuplier avec une autre essence. > Noyau bois karuba : cette essence de bois est de plus en plus souvent utilisée. Moins rigide et moins résistant que le peuplier, le karuba est plus proche du paulownia.

> Noyau bois balsa : aussi léger et plus mou que le paulownia, nous ne le rencontron­s cet hiver que sur les skis DPS et K2. Il nécessite d’être allié à du carbone pour donner de la rigidité et de l’équilibre au ski.

> Couche(s) de renfort en carbone : le carbone (ou la fibre de carbone, c’est la même chose) est le matériau miracle du ski de rando. Rigide et très léger, il est intégré dans des proportion­s variables dans de nombreux skis. Revers de la médaille, le carbone rend le modèle plus difficile à skier et moins confortabl­e.

> Couche(s) de fibre de verre : présente sur la quasi-totalité des skis de rando. Comme le carbone, la fibre de verre encadre le noyau. Elle a des propriétés de rigidité et d’amortissem­ent des chocs. Elle pèse toutefois un certain poids, c’est pourquoi elle peut être remplacée ou mélangée avec du carbone. > Plaque de titane : comme les bois du ski de randonnée ne sont ni très denses ni très durs, les vis de la fixation risqueraie­nt de s’arracher si un autre matériau rigide n’était présent. Le rôle de la plaque de titane est donc d’apporter de la rigidité et de la solidité aux endroits clés du ski.

> ABS : acrylonitr­ile butadiène styrène. C’est un genre de plastique. L’ABS peut être exploité à deux endroits : sur les chants (c’est-à-dire les tranches du ski ; on parle alors de « chants ABS »), où il sert à améliorer la transmissi­on de la force et des mouvements du skieur ; et en renfort sur la spatule et le talon, pour donner plus de solidité et diminuer les vibrations.

Envie d’en savoir plus ? Rendez-vous sur l’article dédié de MontagnesM­agazine (https://bit.ly/2mhjt3Y)

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