Chaussures polyvalentes
Ce qu’il faut savoir
L’offre des chaussures à inserts s’est considérablement étoffée ces dernières années, à tel point qu’il nous a paru nécessaire de (re)mettre les pieds dans la ribambelle de modèles désormais proposée par les fabricants. Nous nous sommes focalisés sur 12 modèles, grosso modo entre les 2 kg et 3 kg la paire.
CRITÈRES DU TEST
Vous remarquez que nous avons sciemment évité de parler de polyvalence en guise d’introduction. En effet, bien malin celui qui saurait donner du sens à ce mot-valise, Graal recherché des pratiquants, et conséquemment argument marketing employé à tout va par les fabricants. Non seulement les modèles ne sont pas toujours aussi polyvalents que prétendu, mais le plus important reste de savoir l’usage que l’on souhaite faire du matériel acquis. Le freerider qui souhaite s’alléger n’aura certainement pas la même idée d’une chaussure polyvalente que le randonneur pur jus qui cherche une paire à tout faire.
Débattement
Le débattement d’une chaussure est un indicateur crucial pour la montée. Plus vous comptez avaler du dénivelé positif, plus ce critère est important. Un gros débattement offre de la souplesse et de la fluidité dans la glisse, avec des chaussures se rapprochant petit à petit des sensations de chaussures d’alpinisme. Attention, cependant, le débattement annoncé par les fabricants n’est pas toujours cohérent quand on compare les marques entre elles.
Largeur métatarse
Que ce soit pour la randonnée estivale ou hivernale, la règle d’or des chaussures reste la même : il faut essayer avant d’acheter. Le confort d’une chaussure dépend avant tout du pied – fin ou large – que l’on a, même si d’autres critères entrent en compte (le chausson, notamment). Pour cela, la largeur de la chaussure aux métatarses (ces petits os entre les phalanges et la base du pied), aussi dite « last », donne une indication utile. Un pied fin sera généralement sous les 10 cm, quand un pied large sera au-dessus. À noter que de nombreux fabricants proposent désormais le thermoformage du chausson, voire la déformation de la coque (comme Atomic avec son Memory Fit), ou des semelles spécifiques pour adapter les chaussures à votre pied. Ils sont encore peu, en revanche, à offrir la possibilité d’interchanger les semelles pour allonger la durée de vie de vos coques, que les plus acharnés d’entre vous auront usées en marchant hors des pistes battues.
Serrage
Languette, BOA, boucles, crochets, straps (eux-mêmes de différentes tailles) : le panel des possibilités pour ce qui est du serrage s’élargit, et les choix des fabricants s’hybrident au fil des ans. Plus la chaussure a de boucles ou de crochets, plus elle est précise à la descente en autorisant un serrage adapté du pied et du tibia, et… plus elle s’alourdit. Certains randonneurs n’envisagent pas de chaussures disposant de plus de deux boucles, mais ce critère n’a pas présidé notre sélection. En revanche, nous attirons l’attention sur la hauteur de placement du dernier crochet : plus haut il sera, meilleur sera le maintien du tibia, et, par conséquent, la tenue en descente. À noter également, le choix du système BOA sur les chaussures Scarpa, Fischer et Atomic, soit 4 des 10 paires du panel… Matériaux
Les chaussures présentées ici sont souvent constituées des mêmes matériaux : du plastique basique (PU), du plastique plus résistant au froid (Pebax ), du carbone, rigide et très léger, et du Grilamid, un mélange de carbone et de plastique qui adopte les caractéristiques du premier et ne se déforme pas sous l’effet des variations de température.
Flex
Théoriquement, l’indice de flex sert à situer la rigidité d’une chaussure. Pourtant, là comme pour le débattement, les effets d’annonce font leurs oeuvres, et il n’est pas rare d’avoir des chaussures annoncées à 100 plus raides que d’autres supposément à 120. D’autant que l’important reste la juste répartition du flex, pour éviter l’existence de points durs. Voilà pourquoi nous avons décidé de donner une valeur subjective basée sur le ressenti de nos testeurs.