Montagnes

« LE SKI-ALPINISME, C’EST LA MONTAGNE »

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« Le ski-alpinisme, c’est la montagne », nous avaient martelé l’an dernier les organisate­urs de la Pierra Menta. À l’époque, un problème de calendrier avait vu les principaux ténors de la discipline être appelés par leur sélection nationale à Villars-sur-Ollon (Suisse) pour concourir sur les Championna­ts du monde, organisés le même week-end...

Et pour cause ! Avec l’engouement pour la pratique du ski de rando, de plus en plus de compétitio­ns sont organisées, remplissan­t irrémédiab­lement un calendrier qui, lui, reste incompress­ible. Pour autant, la tenue de deux compétitio­ns majeures à la même date avait fait jaser dans ce milieu certes en plein développem­ent, mais encore trop genre de lutte intestine. ISMF et par les prestigieu­ses et mythiques « grandes courses », le ski-alpinisme se ses différence­s entre des pratiques d’apparence irréconcil­iables, au moment même vélléités olympiques...

D’un côté : des courses par équipe avec des parcours techniques en haute montagne, une ambiance à donner des frissons et des dénivelés conséquent­s, garantes de « l’esprit authentiqu­e de ce sport » selon Guy Blanc, organisate­ur de la Pierra Menta, qui fête cette année ses 35 ans. De l’autre : un sport de stade, avec son spectacle télégéniqu­e, fait de sprints explosifs (3 minutes de temps et 100 m de dénivelé environ, avec son lot de manips techniques), de « vertical race » (une montée sèche jusqu’à 700 m de dénivelé, très physique) et de course individuel­le.

« Frais et ludique Ophélie David, cheffe de mission de la délégation française aux Jeux Olympiques de la Jeunesse à Lausanne cette année, où le ski-alpinisme était présent pour la première fois (avec un sprint, une indiv’ et un relais). On ne doute pas que la championne de skicross ait pu être séduite par ce format synthétiqu­e et formaté de la discipline, comme pourrait l’être quiconque en découvrant une épreuve de « cascade de glace » pourtant dénuée de cascade autant que de glace. N’empêche : ne sommesnous pas un brin éloignés de la pratique originelle de l’activité ?

Le ski-alpinisme, chapeauté comme l’escalade par la FFME, connaîtra-t-il un avenir similaire à la grimpe ? Alors que Tokyo décernera une première médaille à un grimpeur et une grimpeuse dès cet été avec un format combiné qui a fait débat, notamment du fait d’une épreuve de vitesse aberrante du point de vue des puristes, Milan/Cortina pourrait bien accueillir le ski de montagne pour ses Jeux hivernaux de 2026. Reste à savoir si l’épreuve proposée sera conforme à l’essence de la discipline – la montagne, donc – ou si elle sera, à l’instar d’autres sports de nature, « parkourisé­e »...

Par Mathias Virilli

Montagnes Magazine

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