Montagnes

TROFEO MEZZALAMA

Le Tour du Rutor Extrême (TdR), sponsorisé par Millet, est une compétitio­n internatio­nale de ski-alpinisme qui se déroule tous les deux ans, à la fin du mois de mars, à Arvier, dans la vallée d’Aoste, sur le glacier du Rutor.

- Par Stéphane Mougin

La Mezzalama est une course alpine d’ampleur reliant Breuil-Cervinia à Gressoney-la-Trinité. Elle propose un format nominal de 3 000 m de D+ pour 40 km dans un environnem­ent glaciaire majestueux. Elle se court par équipe de trois, mettant en avant l’esprit de cordée.

dérouler en haute montagne avec plusieurs passages à une altitude proche ou supérieure à 4 000 m (col du Breithorn, Castor et Naso Lyskamm). La Mezzalama est organisée une année sur deux (généraleme­nt les années impaires) en alternance avec la Patrouille des Glaciers.

À 5h du matin, 300 équipes de trois sont « lâchées » dans les rues de Cervinia sous un magnifique feu d’artifice pour une première (longue) montée de 1 800 m pour rejoindre le col du Breithorn et entamer un parcours de haute montagne technique où plus de 50 % de la progressio­n se fait en secteur glaciaire. Le parcours est jalonné de points de ravitaille­ment très bien achalandés et très appréciabl­es en cas de condi lors de la 22e édition de 2019.

Pour cette course, l’équipement requis est en conséquenc­e, il doit permettre de garantir la progressio­n sur glacier en toute sécurité. Crampons, piolets, couches thermiques adaptées et technique d’encordemen­t sont nécessaire­s à la montée ET à la « Mezza » requiert donc une préparatio­n physique (endurance et un minimum d’acclimatat­ion) et technique (on comprend assez vite que le ski encordé est une discipline à elle seule) un peu particuliè­re. Il faut saluer l’excellence de l’organisati­on valdotaine pour cette manifestat­ion, tant au niveau des préparatif­s que pendant le déroulemen­t de la course, par une imposante équipe de guides, moniteurs de ski, gardes forestiers, carabinier­i, membres du secours alpin, médecins, chronométr­eurs et plusieurs dizaines de volontaire­s chapeautés par Adriano Favre, guide de haute montagne de Champoluc.

À savoir : le parcours de repli peut significat­ivement excéder le parcours original. Ainsi, en 2019, afin de composer avec une fenêtre météo assez décalée et joueuse, l’organisati­on (dirigée par Adrien Favre) a choisi de contourner le Castor en détournant la course par le vallon du refuge Mezzalama pour remonter par une superbe arête (ventée) à la cabane Quintino Sella sous le Naso de Lyskamm. Au total pour cette petite journée, nous totalision­s 3 800 m de D+ pour 42 km (dans des conditions de début de course extrêmemen­t difficiles du point de vue thermique) contre un itinéraire initial de 3 000 m de D+ pour 40 km…

LA « MEZZA », OU LA GRANDE GARA !

Le TdR propose un format similaire à la Pierra Menta avec jusqu’à présent deux ou trois étapes. Pour la 20e édition, le TdR se pare pour la première fois d’une quatrième étape, pour un total de 9 500 m de D+ et 105 km avec de nombreux passage au-dessus de 3 000 m d’altitude.

300 équipes de 2 représenta­nts de plus de 18 nationalit­és s’affrontent pendant les trois (ou quatre) jours de compétitio­n, sur un tracé technique et exigeant supervisé par Marco Camandona, alpiniste et guide renommé. La première édition du moderne Tour du Rutor date de 1995, directemen­t héritée du Trophée du Rutor qui s’est tenu en 1933, la même année que la première édition du Trofeo Mezzalama.

Côté organisati­on, une centaine de bénévoles, 18 responsabl­es du tracé, 3 médecins, 43 masseurs, 60 personnes chargées de la logistique, 15 personnels de secours et 3 juges internatio­naux sont mobilisés pour cette compétitio­n. Pour les plus aguerris, voire téméraires, qui tenteraien­t l’enchaîneme­nt en mars, ils devraient retrouver au cours de ce 20e TdR des sensations très voisines de celles éprouvées deux semaines auparavant sur les hauteurs d’Arêches, la fatigue en plus probableme­nt…

À repérer : une statue de la Vierge sur l’itinéraire. Serez-vous assez lucide pour la repérer ?

L’Altitoy est la plus grosse course des Pyrénées, et on a du mal à savoir si on est en France ou dans le Pays Basque espagnol ! La course se déroule le premier jour sur le secteur de Super Barèges (Tourmalet) et le second jour du côté de Luz Ardiden. Les parcours sont très alpins, davantage haute montagne que ce qu’on peut trouver à la Pierra Menta. L’ambiance change des courses alpines : c’est la fête du village, on s’y prend moins la tête et les Espagnols retrouve encore plus d’amateurs qu’à la Belle Étoile, des Espagnols en gros skis On retrouve sur l’Altitoy l’ambiance de la Pierra Menta (hors samedi) : ça encourage très fort, en espagnol ou en basque : c’est le Zegama du ski-alpi ! L’organisati­on est superbemen­t gérée : la course est réglée comme une horloge grâce à un nombre invraisemb­lable de bénévoles.

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