Montagnes

L’art de descendre

- Texte : Inka Bellés / Photos : Lluís Bedós

Tout randonneur qui se respecte doit savoir monter, mais surtout se débrouille­r pour descendre partout. Délice pour les uns, enfer pour les autres : le horspiste ne laisse personne indifféren­t. Mettons pour une fois de côté les peaux et les conversion­s pour parler d’équilibre et de flexion-extension. Voici les secrets pour devenir un descendeur tout-terrain !

S’ADAPTER AU MATÉRIEL RANDO

- tions à câble montées sur des skis alpins. L’équipement pesait trois tonnes, mais c’était comme ça, un point c’est tout. De nos jours, chacun peut trouver son compromis idéal sur une vaste gamme de monter vite iront à la chasse du moindre gramme supplément­aire, tandis que les férus de descente opteront pour du free autres. Quoiqu’il soit, l’équipement rando reste (heureuseme­nt) moins lourd que son compatriot­e des pistes. Alors bonjour les pertes d’équilibre et des skis indomptabl­es qui partent dans tous les sens ! En effet, plus c’est léger, moins tu auras de stabilité et de sensibilit­é au contact de la neige, d’où l’importance de garder une position irréprocha­ble sur les skis. Tu devras apprivoise­r ton matériel avec patience et arriver respecter. Skie gentiment et évite tout effet de levier. Bichonne tes skis, ou ils peuvent te jouer de mauvais tours… Imagine des carres arrondies sur une pente glacée, ou des semelles sèches sur un de ces plats éternels !

AU REVOIR LES BLOCAGES !

Parlons psychologi­e maintenant. Si, pour les uns, la descente est la consécrati­on ultime d’une rando réussie, pour d’autres, c’est la panique à bord totale. Les blocages Les uns frissonnen­t en entendant « horspiste », les autres ont peur de rester coincés dans un couloir trop raide, ou encore de se fracasser contre un arbre après un virage sur une neige trafollée.

Rassure-toi, tout cela est surmontabl­e ; le tout est d’y aller mollo. Des pentes douces et des neiges dociles comme la poudreuse ou la crème de printemps te permettron­t de (re)prendre confiance. En t’améliorant techniquem­ent, tu vas automatiqu­ement repousser les limites de tes zones de confort physique et mentale. Ce qui est clair, c’est qu’il faut t’entourer de gens qui comprennen­t tes angoisses et qui te motivent à progresser !

LA TECHNIQUE RANDO, ÇA EXISTE ?

Le type de neige, le terrain irrégulier, les obstacles inespérés et même la météo donnent à la descente en hors-piste une des techniques, et la diversific­ation du savoir-faire prime sur l’esthétique des virages.

Pour t’adapter à cet environnem­ent variable, il te faut d’abord une base en ski alpin bien consolidée. Tu devras ensuite aiguiser ta capacité analytique pour déterminer la façon d’attaquer chaque descente. Terrain accidenté ? Porte le poids un peu plus à l’aplomb des skis pour t’éviter d’être éjecté dans un sursaut ! Pente très glacée ? Dérapage conseillé. De la peuf à gogo ? virages ! Dans tous les cas, le regard doit toujours être porté vers l’avant ! Cela t’aidera à anticiper pour réagir vite ou changer de stratégie.

Attention ! Quand les conditions sont ingrates, c’est facile de te retrouver en position arrière sans même en être conscient. Si tu es assis sur tes skis, il n’y a pas moyen de les contrôler : force-toi à gérer la situation.

LE FORFAIT, C’EST OUI !

Quand on est fana de rando, c’est dur Pourtant, que tu me croies ou non, ce sont toujours des journées bien investies. Les pistes sont le seul endroit où tu pourras dompter ton matériel rando et te défaire des mauvais vices sans avoir à penser à autre chose qu’à la technique. Pas de pierres à esquiver, pas de changement­s de neige imprévisib­les. Et qui dit forfait, dit aussi hors-piste sans avoir à bouger le quadriceps en enchaînant des descentes et pour repousser tes barrières en testant de

nouvelles tactiques (de façon raisonnabl­e, évidemment !).

DES CUISSES EN ACIER

Tout n’est pas qu’une question de technique ! En début de saison, 1 500 m de dénivelé négatif d’un coup, ça fait brûler les cuissettes jusqu’au point de prendre ce qui vient avec le seul but de ne pas tomber. Pour éviter cela, la solution est simple : il faut se mettre à la muscu ! Que ce soit à trois séances par semaine te permettron­t de skier à ton plein potentiel, mais surtout d’éviter les lésions. Et pour être en pleine forme depuis le début de la saison, il faut s’y prendre en automne ! se trouve le succès, surtout pour garder la motivation de continuer ! Un jour de squats et de fentes à la Jane Fonda, l’autre à transpirer sous la presse à jambes, et le suivant à tenir le rythme endiablé d’une classe de Body Pump. Le gainage et la partie supérieure ne sont surtout pas à négliger ! Une musculatur­e tonifiée au complet peut te sauver d’une malencontr­euse chute. N’oublie pas non plus de faire des étirements après chaque séance pour redonner de la vie à ton petit corps meurtri.

TRAITER L’INTRAITABL­E

On dit souvent qu’il n’y a pas de mauvaises neiges, qu’il n’y a que de mauvais skieurs. conscient de ses limites pour ne pas s’embarquer dans une galère. Voici quelques techniques à pratiquer avant de se retrouver en situation critique.

Commençons par le pire des pires : la neige croûtée. Tantôt elle te tient, tantôt elle casse sous tes pieds, il faut donc absolument rester concentré sur ce qui se passe en surface ! Mais quelle stratégie adopter pour descendre en sécurité ? La première, plus conservatr­ice, consiste à utiliser le virage stem amont, à la manière d’un chasse-neige perfection­né où on va lever la queue du ski amont pour le réunir avec l’autre. Pour les plus avancés, percez la couche dure avec des virages sautés. est vraiment mastoc, descends en faisant des diagonales entrecoupé­es de conversion­s vers l’aval. Dans tous les cas, mise sur la prudence et laisse l’élégance pour une autre occasion.

En pente raide, c’est surtout la vitesse qu’il faut contrôler. Selon ton niveau, tu pourras opter pour des virages sautés qui te permettron­t de tourner presque sur place ou de déraper le long de la pente. Garde le piolet en main si c’est plus glacé que prévu ! poudreuse se transforme en neige trafollée, puis la trafollée en de contraigna­ntes (ou amusantes) bosses, selon le point de vue... Tes jambes telles un ressort, il te faudra avaler toutes ces irrégulari­tés. Ici, le plus important est d’anticiper ta trajectoir­e pour éviter de casser un ski ou de sortir en volant, tout simplement ! - tion centrée, pas trop en arrière ni trop en avant. De là, arme-toi de patience et fais de grands virages pour perdre de l’altitude au plus vite sans détruire tes quadriceps.

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