Noeuds et manips à connaître
Avant d’aller en montagne, révisez vos noeuds et manips de base !
En montagne, les noeuds d’encordement sont tout aussi utiles pour l’ascension (encordement, assurage, installation de relais) que pour la descente (rappel), voire pour les réchappes et sauvetages (jonction de cordes, auto-assurance, remontée, mouflage, mariner). Il en existe plusieurs types en fonction de leur utilisation et certains sont des indispensables, par ordre d’apparition : le noeud de huit, le noeud de chaise, le cabestan... Il est conseillé d’apprendre à les réaliser à deux mains, certains comme le cabestan à une main. Entraînez-vous consciencieusement et régulièrement, un noeud peut vous sauver la vie. LES NOEUDS D’ENCORDEMENT LE HUIT
Noeud d’encordement le plus couramment utilisé en alpinisme car facile à mémoriser et à contrôler. Le noeud de huit servira à s’encorder au baudrier ou au niveau du mousqueton directionnel. Le noeud en huit est le premier noeud à être enseigné aux débutants. Pourquoi ? Tout simplement parce que c’est le plus utile de tous les noeuds, le plus sûr pour l’encordement et le plus facile à vérifier.
Noeud de huit comme noeud d’encordement Sa confection est décrite ci-contre dans le cas de son utilisation en noeud d’encordement. Il doit être réalisé près du baudrier pour ne pas gêner lors du mousquetonnage. Une fois réalisé, le brin libre doit dépasser d’au moins la largeur d’une main. Si ce brin est trop long, on peut confectionner un noeud de pécheur double pour éviter que le brin ne pende et vienne gêner.
LE NOEUD DE CHAISE
Un peu plus compliqué à apprendre, et plus difficilement vérifiable, mais aussi indispensable que le noeud de huit ! Souvenezvous du serpent qui sort du puit, fait le tour de l’arbre et re-rentre dans le puit (CQFD !). Le noeud de chaise est l’autre noeud d’encordement sur le pontet, il est facile à défaire après une chute mais doit toujours s’accompagner d’un noeud d’arrêt. L’autre avantage : son volume est restreint, et il est élégant !
LES NOEUDS DE BLOCAGE
Ces noeuds sont très utiles pour réaliser les relais, que ce soit lors d’une escalade classique sur rocher, ou pour mettre en place une corde fixe lors d’un rappel.
PLEIN POING OU.« QUEUE DE VACHE »
C’est le noeud le plus simple et rapide à réaliser, facile à contrôler soi-même, facile à contrôler visuellement par le compagnon de cordée, de près ou à une certaine distance (ou sans ses lunettes). Sur brin simple, il est difficile à desserrer une fois mis sous tension. Il s’utilise en encordement sur glacier en milieu de corde, pour s’auto-assurer, ou pour fixer une corde sur un ancrage.
CABESTAN OU « D’AMARRE »
Le cabestan permet de bloquer facilement la corde et de le vérifier immédiatement : soit il bloque, et c’est bel et bien un cabestan, soit il coulisse, et c’est un demi-cabestan. Réglable sans avoir à ouvrir le mousqueton, il a aussi le mérite de pouvoir se réaliser d’une seule main. Le cabestan est utilisé pour se vacher au relais, la longueur se règle facilement mais ne peut être utilisé en rappel. Une fois sous tension, il se desserre assez facilement. En revanche, veiller à ne jamais l’utiliser en bout de corde car il peut coulisser sous la charge.
LES NOEUDS D’ASSURAGE
Les noeuds d’assurage permettent d’assurer le premier ou second de cordée par des effets de friction et/ou de blocage.
DEMI-CABESTAN OU « ITALIEN »
Très simple à réaliser, sur corde à simple ou à double, il permet de faire coulisser la corde par frottement puis à l’extrême par blocage. Son freinage est très efficace et il peut être utilisé dans de multiples situations de l’assurage du premier ou du second de cordée, ou comme frein de charge ou encore comme descendeur. Réversible même sous tension, il a tendance à vriller (« toronner ») la corde. Le demi-cabestan permet de remplacer occasionnellement un descendeur, par exemple d’assurer son second sur terrain de moyenne difficulté, et il peut être rendu auto-bloquant en passant un mousqueton dans le noeud pour empêcher le retournement.
COEUR
Fait sur deux mousquetons identiques, placés dans un autre mousqueton, il permet d’assurer le second de cordée depuis le relais mais peut également permettre de remonter sur une corde fixe en l’utilisant au niveau de la pédale de pied. Bien que le freinage, voire le blocage, soit très efficace, il n’est pas très sûr.
LES NOEUDS AUTOBLOQUANTS
Réalisés en ajoutant un anneau de cordelette enroulé autour de la corde principale, les noeuds autobloquants permettent de coulisser le long d’une corde tant qu’ils ne sont pas soumis à une force de traction. Ils bloquent la descente en rappel lorsque le grimpeur ne les fait plus suivre (c'est-à-dire lorsqu'il les lâche, par exemple suite à une chute de pierres...).
Ils sont utilisés pour l’auto-assurance lors des rappels, ou pour des manoeuvres de secours. Il est impératif que le diamètre de la cordelette soit nettement inférieur au diamètre de la corde principale. On utilise un brin d’environ 1,20 m en 6 ou 7 mm, fermé par un noeud de pêcheur double.
Il en existe de nombreux : le prussik, le machard et machard tressé, le français et français sur mousqueton, le valdôtain, les boucles autodébloquantes de Chisnall, le noeud polonais (noeud autobloquant de secours)… chacun ayant des avantages et inconvénients, à vous de choisir !
Dans des conditions où la corde peut se retrouver mouillée puis gelée comme en alpinisme, il est recommandé de savoir particulièrement se servir du prussik, efficace sur corde gelée.
MACHARD SIMPLE. ET NOEUD FRANÇAIS
La confection de ces noeuds est identique et tout aussi simple, puisqu’il s’agit de faire des tours autour de la corde de progression. Pour le machard, on mousquetonne les deux boucles de la cordelette, alors que pour le français, la boucle du bas passe dans celle du haut puis se mousquetonne. Le machard simple est bidirectionnel, alors que le français ne fonctionne que dans un sens. Tous les deux se débloquent assez facilement. Le machard est un noeud autobloquant utilisé pour : s'auto-assurer sur la corde de rappel, remonter sur corde, effectuer un mouflage.
PRUSIK
C’est l’autobloquant le plus simple à réaliser : il s’agit à la base d’un noeud de tête d’alouette enroulant avec trois ou quatre tours la corde principale. Symétrique, il a l’avantage de fonctionner dans les deux sens et de bien se tenir en main. Sa potence mobile et bi-directionnelle permet une progression à 3 (ou plus) sur glacier. Il reste efficace sur corde gelée, et nécessite peu de cordelette. En revanche, il peut être difficile à desserrer sous une forte tension, et il doit être confectionné avec soin pour être efficace (les brins ne se chevauchant pas à l’intérieur du noeud). Autre inconvénient, le risque de perte de la cordelette lors des manoeuvres est élevé, puisque l’anneau doit être entièrement sorti du mousqueton pour confectionner ou défaire le noeud (enlever ses moufles, donc…).
LES NOEUDS DE JONCTION DE CORDE
Les noeuds de jonction permettent de « rabouter » des cordes ou des sangles. Ils sont utilisés principalement pour l’installation des rappels et/ou la fabrication d’anneaux de cordes ou de sangles : simple, pêcheur double, sangle…
PÊCHEUR DOUBLE
Bien que simple à faire (deux tours de demi-noeuds), il nécessite un peu d’expérience pour être fait dans le bon sens afin que les noeuds finaux s’emboîtent parfaitement.
Dans le cas de cordes de différents diamètres ou en matières « glissantes », type Dyneema, on peut même être amené à faire un triple tour de demi-noeuds et ainsi confectionner un pêcheur triple. Attention, il faut toujours laisser les bouts de corde dépasser d’une bonne dizaine de centimètres.
NOEUD SIMPLE
Comme son nom l’indique, il se réalise presque naturellement, mais il très difficile à desserrer. Étant asymétrique, il est moins volumineux que le noeud de huit et présente moins de risques de coincement que le noeud de pêcheur double lors du rappel de la corde. Attention, pour une sécurité optimale, ce noeud doit être doublé, le second noeud simple devant venir en butée sur le premier. De plus, il faut toujours laisser les bouts de corde dépasser d’une bonne trentaine de centimètres.