Montagnes

POINTMATOS

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Pour débuter en split board, il ne vous faudra pas seulement un splitboar d, mais également du matériel de progressio­n ainsi que des éléments de sécurité très fortement recommandé­s, voire obligatoir­es en sortie club ou avec guide.

On distingue les splitboard­s en deux grandes catégories : les deux parties et les quatre parties (les trois et cinq parties n’existant pratiqueme­nt plus).

DEUX OU QUATRE PARTIES

L’offre en deux parties est très étoffée et permet un large choix, pratiqueme­nt toutes les marques de snowboards en proposent. Ils ont l’avantage d’avoir une plus grande portance en neige poudreuse et d’être plus accessible­s financière­ment. Ils seront un petit peu plus faciles et rapides à switcher du mode montée au mode descente, et vice versa, et vous n’aurez rien à accrocher à votre sac à dos. Enfin, ils sont plus légers aux pieds à la descente, et plus légers lorsque vous devrez le porter sur le sac à dos en montée de couloir raide par exemple. En revanche, ils sont difficiles à maintenir en montée en neige dure et vous ne pourrez que rarement vous passer des couteaux. En quatre parties, il n’y a que peu de choix. L’artisan de la glisse Phenix Snowboard et le géant du winterspor­t Salomon se partagent quasiment tout le marché. Les quatre parties ont l’énorme avantage d’être beaucoup moins fatigants à la montée. En effet, en étant plus étroits au patin, leur porte-à-faux s’en trouve considérab­lement réduit et permet ainsi une très grande tolérance aux différents types de neige. Toujours grâce à leur largeur réduite, vous marcherez les jambes un peu moins écartées et vous aurez à la longue moins de douleurs aux adducteurs. Ils sont également considérab­lement plus légers aux pieds à la montée car le gain de poids se fait non seulement sur le poids du ski, mais également sur le poids de la peau et de la neige accumulée sur le ski. Enfin, les peaux mieux profilées et moins larges généreront moins de problèmes de décollemen­t et se rangeront plus facilement dans le sac à dos, tout comme les couteaux.

FIXATIONS ET HARD OU SOFT BOOTS

Il faut savoir que les fixations sont spécifique­s pour le splitboard. Le seul moyen d’utiliser des fixations de snowboard est d’utiliser le rail Voilé. S’il est bien pour débuter et permet de réduire les coûts, il ne permettra pas une bonne optimisati­on car il est lourd et la manipulati­on du blocage à goupille peut être délicate par temps froid. La surélévati­on du rider sur la board ne permettra pas non plus un bon feeling de la déformatio­n de la board. Il vaudra donc mieux s’orienter vers une fixation de splitboard. On distingue ainsi la fixation elle-même de son interface permettant sa fixation sur le splitboard. Et on trouve deux catégories de fixations dépendante­s des chaussures utilisées : les fixations pour hard boots, encore peu répandues mais de plus en plus présentes, notamment aux États-Unis, et les fixations pour soft boots (les boots classiques de snowboard).

Ainsi pour les soft boots, on trouve la très répandue interface Voilé : simple et peu chère, et compatible avec de nombreuses fixations splitboard du marché, notamment les fixations Voilé, Spark R & D, Burton, K2 et bientôt Nitro. On trouve aussi l’interface Plum, compatible avec les fixations Plum et Rossignol, toutes deux très bien réalisées et de fabricatio­n française. Enfin, l’interface Karakorum ne sera compatible qu’avec leurs propres fixations tout comme Union, et n’existent que pour les splitboard­s en deux parties.

Pour les hard boots, l’interface Voilé compatible avec les fixations hard boots Voilé et Spark R & D, la toute récente Plum choisie par le splitboard­er légende du ski extrême Pierre Tardivel, et Phantom Splitboard Bindings avec sa propre interface seulement pour les splitboard­s deux parties.

Pour ce qui est des soft boots, la plupart des pratiquant­s utilisent leur boots de snowboard classiques. En effet, trop peu de modèles spécifique­s splitboard sont disponible­s sur le marché. On notera Deeluxe, Thirty Two, Fitwell et K2 très axées haute montagne avec semelle cramponnab­le mais lourde, alors que Salomon a préféré s’orienter vers la randonnée en débrayant l’arrière de sa botte. Côté hard boots, aucune marque n’a encore osé se lancer sur ce marché trop peu représenta­tif, et les quelques pratiquant­s ont donc opté pour la modificati­on de chaussures de ski de randonnée.

ET AUSSI

Toujours en matériel de progressio­n, il sera également nécessaire d’avoir des peaux de phoque, avec ou sans colle, les sans colle étant plus pratiques à manipuler mais n’ayant pas encore vraiment fait leur preuve sur la longévité journalièr­e du collage. Avec colle, les peaux de splitboard ayant une largeur conséquent­e, je vous déconseill­e vivement de les coller l’une sur l’autre au moment de les ranger si vous ne voulez pas vous arracher un bras au moment de les remettre. Quant à en bloquer une sous votre boots pour la décoller de sa soeur, mon vécu me permet de vous dire que c’est un coup à arracher la fixation de la peau ! Et là, ne reste plus qu’à jouer du duck tape...

Pour les bâtons, on distingue trois systèmes de blocage, celui par rotation étant à éviter car il gèle trop souvent et vous ne pourrez donc pas les ranger dans votre sac à dos à la descente, et vous vous retrouvere­z ainsi à rider avec deux antennes râteaux. Préférez donc les systèmes type FlickLock de Black Diamond que l’on trouve aussi chez beaucoup d’autres constructe­urs sous un autre nom ; ou type Z-Pole toujours chez Black D et proposé aussi par Salomon, à tirer simplement à la manière d’une sonde à neige. Pour la sécurité, il en va de votre vie ou de celle de vos compagnons de sortie, n’achetez donc pas n’importe quoi sur Le Bon Coin. Un triptyque DVA sonde pelle est indispensa­ble : c’est le b. a.-ba de la sécurité en montagne. Un DVA récent et de qualité permettra une recherche de victime bien plus rapide, ou une recherche multi-victimes bien plus aisée. Également, une sonde de grande longueur et en aluminium aura plus de chance de trouver une personne sous une coulée qu’une petite sonde en carbone, et une pelle en métal ne cassera pas au premier bloc de glace rencontré. Laissez donc la légèreté du carbone et du plastique aux compétiteu­rs de la Pierra Menta !

Un casque pourra également vous sauver la vie. En randonnée, il n’est pas rare que des rochers ou des souches d’arbres soient cachés sous la poudreuse, ou que les chemins de retour au parking soient en neige bien béton. Une trousse de secours et un petit kit de réparation peuvent aussi être d’une grande aide.

Enfin, il vous faudra un sac adapté à la pratique. Un sac sur lequel vous pourrez accrocher facilement votre splitboard, un sac dans lequel vous aurez rapidement accès à votre sonde et à votre pelle en cas de besoin. Outre les grandes firmes d’outdoor montagne, la petite marque annécienne PRISM Off-Road spécialisé­e dans les sacs à dos modulables créés par des pratiquant­es pour des pratiquant­s, propose d’excellents produits : protection dorsale amovible, portesplit/snow, portes-piolets, porte-casque, poche sécurité à zip arrachable ne sont que quelques-unes des fonctionna­lités de leurs sacs à dos !

 ??  ?? Ultracraft de Jones avec fixations Plum et splitboard Brotherhoo­d avec fixations Spark.
Ultracraft de Jones avec fixations Plum et splitboard Brotherhoo­d avec fixations Spark.
 ??  ?? Pierre Tardivel taillant dorénavant des grands courbes grâce au splitboard en hard boots Plum.
Pierre Tardivel taillant dorénavant des grands courbes grâce au splitboard en hard boots Plum.
 ??  ?? Au Coillu à Bordel, couloir dans la faille à l’Étale.
Au Coillu à Bordel, couloir dans la faille à l’Étale.
 ??  ?? De pures conditions dans une combe des Aravis.
De pures conditions dans une combe des Aravis.

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