L’ASSURAGE EN MOUVEMENT : UNE OPÉRATION TRÈS DÉLICATE
Tout guide en formation vous le dira : l’assurage en mouvement est la situation la plus délicate à mener. Lorsqu’on progresse l’un après l’autre, il est facile d’acquérir les compétences de base pour assurer un second mais en progression simultanée, la situation se complique. Et à ce sujet, on voit trop souvent des cordées fantômes de randonneurs évoluant à corde tendue sur des vires exposées ou des gradins vertigineux. Comme techniquement le terrain reste facile, la corde joue son rôle psychologique en rassurant les encordé(e)s. Et fort heureusement, tout se passe bien. Mais si un accident devait survenir, combien de fois celui-ci entraînerait-il tout le monde dans l’abîme ? On ne s’improvise pas guide. Il faut respecter des règles de base si on veut une sécurité minimale. La corde doit passer au moins dans deux points d’assurage. Cela peut être un point en place (piton, amarrage de câble, goujon), un bloc de rocher derrière lequel la corde passera, un arbre autour duquel on pose une sangle et un mousqueton… À défaut, il faut progresser lentement et très proche : trois mètres tout au plus, avec un tour mort autour de la main et une corde suffisamment tendue pour sentir tous les soubresauts de l’assuré. Et ne pas hésiter à tirer une longueur si le passage est vraiment exposé. Dans tous les cas, nous recommandons aux randonneurs de se former à ces techniques avec un professionnel ou au moins un club. Les itinéraires du vertige évoqués dans ce dossier font totalement partie de ces courses où il vaudra mieux éviter de s’autoproclamer leader sans disposer d’un minimum de compétences.