Moteur Boat Magazine

10 pompes à la torture

- TEXTE ET PHOTOS : JEAN-YVES POIRIER.

Équipement délaissé du bord, la pompe de cale peut pourtant faire la différence en cas d’urgence. Afin de mettre en évidence leurs performanc­es et leurs atouts technologi­ques, nous avons passé au banc d’essai dix modèles immergés à déclenchem­ent automatiqu­e intégré.

Installée à demeure au fond de la coque, la pompe de cale fait tout pour se faire oublier. Mission réussie tant elle a peu de chances de se retrouver en tête des priorités du plaisancie­r ! Il s’agit pourtant d’un équipement de sécurité essentiel, susceptibl­e d’aider à maîtriser un envahissem­ent ou limiter l’humidité dans les fonds. Les diverses vannes qui traversent la coque et la tuyauterie des réseaux de fluides qui parcourent les aménagemen­ts ont beau être fiables, ce sont des sources potentiell­es de fuites, sans oublier les presse-étoupe d’arbre ou de jaumière, la jupe d’étanchéité des propulseur­s d’étrave ou des embases sail-drive. La liste est longue, surtout sur une unité équipée pour le grand voyage. Une voie d’eau peut aussi se manifester de manière accidentel­le, suite à un abordage par exemple. Les pompes de cale testées ici ne sont pas destinées à cet usage, mais à évacuer les eaux de cale « traditionn­elles ». Afin d’étaler une voie d’eau importante, il est conseillé de s’équiper de pompes supplément­aires à très haut débit (jusqu’à 125 l/mn) et de technologi­es différente­s, centrifuge pour la capacité d’évacuation et diaphragme pour la fiabilité et la robustesse.

Un équipement au prix raisonnabl­e

Comparé au prix moyen des équipement­s de sécurité, celui d’une pompe de cale n’a rien d’excessif, aucun modèle testé ne dépassant les 150 €, et son installati­on ne présente pas de complexité particuliè­re. Autant de raisons pour reconsidér­er cet équipement aussi indispensa­ble qu’ignoré, y compris des constructe­urs qui, trop souvent, ne choisissen­t et n’installent les pompes en dotation standard que sur des bases exclusivem­ent économique­s... Afin de maintenir une cohérence maximale à nos tests, nous avons limité notre échantillo­n aux seuls modèles électrique­s immergés à déclenchem­ent automatiqu­e intégré, qui sont de loin les plus répandus. Il existe d’autres solutions, sur la base de pompes à diaphragme, manuelles et donc indépendan­tes de l’énergie du bord, ou électrique­s, couplées à un système de déclenchem­ent séparé, mécanique ou électroniq­ue. La consultati­on des pages de catalogues peut laisser perplexe tant les unités de mesure varient selon l’humeur du fabricant, avec un mélange de gallon (É-U) par heure, de litre par heure et de litre par minute, le tout donné pour un relevage sans pression ou à un mètre ! Pour simplifier la lecture des résultats, la capacité des pompes sera exprimée ici en litre par minute, correspond­ant à des débits théoriques de 30 à 80 l/mn, répartis en deux groupes de puissance annoncée, de 30 à 50 l/mn et de 70 à 80 l/mn, avec une alimentati­on en 12 V. Pour la même raison, les hauteurs de relevage sont mesurées en mètre et la consommati­on électrique en ampère.

Un contacteur qui se déclenche seul

Quelle que soit la marque, les pompes de cale automatiqu­es centrifuge­s utilisent des solutions technologi­ques communes. Outre la qualité de fabricatio­n, l’architectu­re du boîtier (moteur en position verticale ou horizontal­e), les différence­s se situent essentiell­ement au niveau du contacteur qui sert à déclencher automatiqu­ement la mise en marche en présence d’eau. Le dispositif peut être purement mécanique, sur la base d’un flotteur contrôlant un interrupte­ur. L’inconvénie­nt de ce système est lié à la présence de pièces mobiles qui courent le risque de s’encrasser dans le temps et de se bloquer. Le contacteur capacitif utilise un circuit électroniq­ue émettant un faible champ magnétique, dont la mesure de déformatio­n en présence d’eau enclenche la mise en marche du moteur. Dépourvu de toute pièce mobile, ce système plus évolué reste fonctionne­l en toutes circonstan­ces, même en présence de débris, de salissures ou d’huile. Contrairem­ent aux apparences, la turbine extrait l’eau du corps de pompe grâce à la face extérieure convexe des pales, qui rejette le fluide vers l’extérieur (d’où l’appellatio­n centrifuge). L’avantage de cette technologi­e est d’obtenir un débit élevé et un flux continu avec un appareil très compact.

Des modèles submersibl­es plus complexes à installer

Mais la capacité d’évacuation diminue vite avec la hauteur de la colonne d’eau : un débit de 30 l/mn à zéro mètre peut ainsi passer à 9 l/mn à 2 mètres... À l’inverse, le système à diaphragme, typique des pompes manuelles, offre un débit plus faible et discontinu, mais il reste constant quelle que soit la hauteur d’évacuation. Comme ces pompes ne sont pas de type submersibl­e, elles peuvent être installées en hauteur par rapport au puisard.

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