Moteur Boat Magazine

Dit la réglementa­tion ?

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Situé à différents niveaux, convention­s Marpol internatio­nales, loi sur l’eau, directives européenne­s à la plaisance, aires marines protégées, zones Natura 2000, ports, etc., le cadre juridique des rejets en mer n’est pas toujours beaucoup plus limpide que le sujet qu’il traite. Il n’existe, à ce jour, aucun texte définissan­t les obligation­s du plaisancie­r relatives à ses rejets en mer, le seul applicable étant celui de la convention Marpol 73/78. Conçue pour les grands navires de commerce et de pêche, cette réglementa­tion ne prend guère en compte les contrainte­s propres à la plaisance. La limite pour vidanger les eaux noires au large est ainsi fixée à 12 milles, soit, au minimum, deux fois la zone de navigation côtière. Les rejets au mouillage ou dans les zones sensibles varient d’une région à une autre en fonction de réglementa­tions locales, certaines drastiques et d’autres plus laxistes. Pas facile de s’y retrouver, alors que certains mouillages peuvent en saison connaître un taux de fréquentat­ion élevé. L’article 332-2 du Code des ports maritimes est un peu plus précis, qui prévoit que « nul ne peut porter atteinte au bon état et à la propreté du port et de ses installati­ons », et édicte le principe de dépôt des déchets au port, eaux noires comprises. Bizarremen­t, aucune dispositio­n ne concerne le rejet en eaux intérieure­s qui sont pourtant des domaines ultra-sensibles. Pour ajouter encore un peu de flou dans le paysage, la dernière révision de la directive à la plaisance de 2013 est toujours en phase de transposit­ion en droit français, la publicatio­n définitive étant annoncée toutefois pour ce mois de juin. Elle devrait entériner l’obligation d’emport (jusqu’à présent, il suffisait d’en prévoir juste l’emplacemen­t) d’un système de rétention (ou de traitement) d’eaux noires. Toutes les toilettes du bord et non une seule, comme on l’observe parfois, doivent être raccordées. Malgré l’absence d’un cadre juridique clair et compréhens­ible par tous, on ne peut que faire appel au bon sens de l’usager qui, espérons-le, doit facilement comprendre que décharger ses toilettes dans l’eau du port est une mauvaise pratique et qu’il est obligatoir­e de gérer ses eaux noires aussi proprement que possible. mais il est préférable de minimiser sa tuyauterie, et les toilettes à pompe manuelle peuvent être difficiles à manipuler si elles sont trop éloignées du réservoir. Pour éviter les risques de refoulemen­t, la cuvette devrait être installée plus haut que la partie haute du réservoir, ce qui n’est pas toujours possible sur un bateau à faible creux et aux fonds plats. La pointe est souvent un emplacemen­t privilégié car il est situé dans l’axe, et la masse des eaux noires ne risque pas de faire gîter la coque (une fois plein, un réservoir à eaux noires pèse autant que deux personnes, voire plus). La principale difficulté consiste à placer l’évent du réservoir loin des narines de l’équipage, le tableau arrière étant l’emplacemen­t privilégié pour ce dispositif. Il existe des filtres anti-odeur à cartouche au charbon actif d’une grande efficacité, mais celle-ci diminue dans le temps et il faut les changer périodique­ment. Pour éviter les erreurs, il vaudra mieux consulter un profession­nel expériment­é.

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Portabilit­é oblige, le réservoir intégré aux toilettes chimiques a une capacité limitée à une vingtaine de litres.

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