Les jeunes en ligne de mire…
Millennials… S’il fallait trouver un mot pour résumer ce Salon de Miami 2017, c’est celuici. Je vous rassure, avant ce voyage aux États-Unis, je ne l’avais jamais entendu. Alors pour ceux qui, comme moi, découvrent cette expression, sachez que les millennials représentent la génération Y, c’est-à-dire les personnes nées dans les années 1990 avant le changement de millénaire. Il semblerait que ces individus soient dans le viseur des fabricants de bateaux… Les plaisanciers de demain ce sont eux, et les chantiers s’y intéressent donc de très près. Ils étudient leurs comportements, leurs goûts, leurs habitudes et certains, à l’image de Scarab, font même appel à eux pour développer de nouveaux modèles. C’est le cas du 195 Open, présenté en essai dans ce numéro, page 58. Conscients que cette génération est moins « fidèle » dans ses loisirs que la précédente, qu’elle « zappe » plus facilement face à un choix d’activités de plus en plus important, les fabricants tentent de proposer de véritables « moutons à cinq pattes » en matière de bateaux. On pensait que la coque open en était un avec son programme très polyvalent de pêche, balade, sports nautiques et plongée, mais elle paraît aujourd’hui « ringarde » à côté de certains nouveaux concepts que nous avons découverts à Miami. Toutefois, la coque ouverte a encore de beaux jours devant elle et reste toujours largement majoritaire parmi les bateaux exposés à ce salon floridien où les grandes marques d’opens américains se livrent une bataille sans merci sur le marché de l’open XXL. Il n’empêche que cette année – et c’est la première fois –, ce ne sont pas les brochettes de hors-bord et leurs puissances insensées qui nous ont étonnés, mais bien quelques bateaux surprenants par leur concept, leur originalité et leur volonté de tout offrir sur une seule et même coque. Qu’il s’agisse de l’Aquila 36 ou du Floe Craft Afina 3950, ces deux unités regroupent sur des carènes assez inédites, catamaran pour la première, sorte d’aile de mouette pour la seconde, des plans de pont hybrides, souvent très modulables et tenant du bow-rider, du timonier, du cruiser et du bateau ponton à la fois. Si ces unités respirent la convivialité et la fonctionnalité, leur esthétique est souvent contestable. Mais, quand on voit le succès des bateaux pontons outre-Atlantique, on se dit que l’esthétique chez les Américains est décidément très secondaire… au profit de ce concept de « party boat » ultrapolyvalent. Il est vrai que, en dehors des pêcheurs, la majorité des plaisanciers américains naviguent sur des plans d’eaux protégés ou intérieurs pour lesquels ce type d’unité est tout à fait adapté. Pas sûr que ce soit le cas chez nous… Mais que cela n’empêche pas les chantiers européens de penser aux plaisanciers de demain et à leur grande versatilité.