60 milles dans les Keys en Wellcraft 302 CC
EEntret l’l’océané ett lles nombreusesb bbaiesi protégées,téé lles possibilités ibilité de navigation dans les environs de Miami sont multiples. Il y a ceux qui s’aventurent en pleine mer pour des parties de pêche au large et ceux qui préfèrent rester à l
La marina de Crandon Park est installée au nord de l’île de Key Biscayne juste après le pont qui la relie à Virginia Key. Outre ses 294 places à quai, elle dispose de 7 cales de mise à l’eau ! Bienvenue aux États-Unis, ici les cales s’alignent en rang d’oignons et permettent à des pick-up énormes de mettre à l’eau des bateaux tout aussi impressionnants. C’est là que nous attend notre monture de la journée, le nouveau Wellcraft 302 CC, ainsi que son capitaine Glyn Austin, pêcheur professionnel (voir encadré). La météo du jour s’annonce bonne, même s’il est prévu que le vent se lève. Notre programme est simple, descendre au sud de Biscayne Bay, rejoindre l’océan par un passage situé au sud d’Elliott Key et remonter tranquillement vers Key Biscayne en pêchant. La navigation dans Biscayne Bay est beaucoup plus compliquée qu’il n’y paraît.
Première étape : les cabanes de Stiltsville
Certes, le plan d’eau est calme et les fonds sont essentiellement sableux, mais leur faible profondeur nécessite de bien suivre les chenaux et les bouées rouges et vertes (inversées dans cette partie du globe...) pour éviter de s’échouer ou d’abîmer les hélices. Le marnage dans cette région n’est pas très important, puisqu’il est de l’ordre de 60 centimètres, mais il suffit pour toucher si l’on n’est pas suffisamment vigilant. Nous quittons donc la marina en suivant bien les bouées du chenal et mettons le cap sur Stiltsville située à 7 milles environ au sud. Stiltsville est le nom donné à un groupe de maisons sur pilotis datant de l’époque de la prohibition où alcool et jeux de hasard n’étaient autorisés qu’à un mille des côtes. Dans les années 1980, elles ont servi de lieu de transit pour la drogue en provenance des Caraïbes et ce sont finalement les ouragans successifs qui ont réduit « naturellement » leur nombre. Les sept dernières maisons font désormais partie du parc national de Biscayne.
Même si elles sont visibles de loin, leur approche demande de bien regarder les cartes ou le sondeur, car leurs abords ne comportent pas beaucoup d’eau, a fortiori quand on prend conscience que le chiffre « 2 » indiqué par le sondeur est en pied (1 pied équivalant à 30 cm) et non en mètre ! On comprend alors pourquoi le hors-bord a un tel succès ici ! Pouvoir remonter les moteurs quand l’eau se fait rare sous la coque est indispensable pour naviguer en toute sérénité. Nous relevons donc légèrement nos moteurs à l’approche de ces cabanes « tchanquées » à l’américaine et aux volets colorés. Mais nous ne nous y attardons pas et, de retour dans le chenal, nous rabaissons nos moteurs et accélérons plein sud en direction de Boca Chita, situé à une douzaine de milles.
La baie de Biscayne à 50 noeuds
Les chevaux sont lâchés et notre Wellcraft atteint 50 noeuds en pointe avec ses deux Verado 350 installés sur son tableau arrière. Les 234 litres de consommation à ce régime nous poussent néanmoins à ralentir l’allure et nous nous mettons à 4 000 tr/mn pour une vitesse de 31 noeuds et une consommation plus raisonnable de 81 l/h. Même à cette vitesse, les 12 milles qui nous séparent de notre destination sont vite avalés et on devine rapidement sur notre
bâbord le phare de Boca Chita. Construit dans les années 1930 par Mark Honeywell, un ancien propriétaire de l’île, cet édifice n’a jamais vraiment servi à guider les bateaux, il matérialise plutôt les beautés du parc national. Boca Chita est un havre de paix accessible uniquement par bateau. Son petit port ne comprend ni ponton, ni eau, ni électricité, ni carburant, ni commerces, douches ou lavabo. Mais une aire de pique-nique est présente avec des tables et un grand barbecue. Les bateaux s’amarrent le long des quais en bois et doivent payer 25 $ pour pouvoir y rester de 6 heures du soir à 6 heures du matin. Cet endroit charmant est très dépaysant et, une fois sur le balcon du phare, il est possible de profiter d’une vue magnifique sur l’île, la baie et l’océan.
Après les eaux calmes de Biscayne Bay, l’océan…
Après cette escale sympathique, nous poursuivons notre route en longeant à bonne distance, hauteur d’eau réduite oblige, Elliott Key. Cette île, toute en longueur et très étroite, est la plus grande du parc national de Biscayne. Elle accueille un port de 36 places avec de l’eau douce et des douches… froides ! Comme Boca Chita, elle dispose d’un camping et sa réglementation est assez stricte. La face que nous longeons côté Biscayne Bay se résume à de la mangrove, et les plages de sable sont assez rares. Certainement le royaume des moustiques… Au niveau d’Adams Key situé au bout de Elliott Key, nous ralentissons et prenons un petit passage entre des îlots pour rejoindre l’océan. Le vent s’est effectivement levé et nous affrontons maintenant un bon mètre de creux, alors que nous étions à l’abri dans la baie. Nous traçons plein est ; notre guide Glyn, en scrutant la mer, nous montre du doigt le large. Il s’agit d’un banc de sable et nous mettons le cap dessus. La couleur de l’eau est incroyable, magnifique. Nous atteignons ce banc situé à environ 5 milles de la côte et remontons plein nord en suivant sur le sondeur une faille.
Glyn est dans son élément et nous demande de réduire notre vitesse à 8 noeuds. Nous naviguons maintenant par mer arrière et bien formée et partons en surf. Notre guide de pêche prépare et met à l’eau six cannes. L’attente commence… Glyn est concentré et scrute le ciel. Les oiseaux sont les meilleurs indicateurs, car ils signalent la présence d’une chasse en dessous, nous explique-t-il. À vitesse réduite, nous remontons tranquillement vers le phare de Fowey Rocks situé à 18 milles au nord.
Une remontée vers Cape Florida arrosée
Malheureusement, aujourd’hui, les poissons seront aux abonnés absents et l’heure tournant nous oblige à interrompre notre partie de pêche. Le phare de Fowey Rocks est situé 7 milles au sud de Cape Florida, le point le plus sud de Key Biscayne. À partir de là, nous mettons cap au nord-ouest. Le vent a forci et rabat sur nous les embruns du sillage, trempant copieusement tout l’équipage. Il fait 28 °C, l’eau doit être à 25 °C, et nous acceptons en riant ce traitement humide. Une fois Cape Florida passé, nous retrouvons les eaux plus calmes de la baie de Biscayne, tout en profitant des derniers milles à pleine vitesse pour sécher. À notre arrivée à la marina de Crandon Park, un groupe de pélicans nous attend, pensant sans doute pouvoir nous dérober quelques poissons. Eh non, messieurs, ce ne sera pas pour cette fois ! ■