Ocqueteau Ostrea 600 HB
Christian Monier, président d’Ocqueteau, n’a pas hésité une seconde quand nous lui avons demandé d’utiliser ses bateaux pour ce comparatif. Il est venu chaque jour aux tests avec une curiosité insatiable, afin de voir les réactions des coques en fonction des marques de moteurs et des types d’hélices. Les deux Ostrea 600 HB utilisés pesaient entre 1 030 et 1 032 kg, avec un équipement rigoureusement identique, une maîtrise du poids rendue possible grâce à la construction en infusion de la coque. L’Ostrea 600 se contente toutefois d’un 115 chevaux, car nul n’a besoin d’atteindre 37 noeuds à bord d’un timonier de 6 mètres. La timonerie est conçue pour deux personnes, même s’il est possible de tenir à trois debout en se serrant. Le bateau aime être chargé sur l’arrière afin de limiter la surface de coque mouillée en navigation. Il réagit bien au trim, est sensible à la répartition des masses à bord et affiche un V assez prononcé. On note une tendance à la ventilation en virage serré, variable selon les marques de moteurs et pas toujours en corrélation avec la hauteur de montage : très peu de ventilation avec l’Optimax et nettement plus avec le Honda, par exemple. La finition de ce petit pêche-promenade est excellente.
150 HO. Certes, qui dit Optimax dit niveau sonore élevé, comme le montrent nos relevés en décibel ; c’est en effet le seul à atteindre 62 dB au ralenti (mesures depuis la timonerie) et 84 dB en croisière à 25 noeuds. Certains apprécieront cependant le bruit rauque rappelant les catamarans inshore des 24 Heures de Rouen... et la fumée. De réels progrès ont toutefois été réalisés sur la sonorité des deux temps modernes au ralenti, particulièrement sur les derniers 150, 175 et 200 chevaux Evinrude G2. La sobriété n’est pas spécialement le fort de l’Optimax, il faut l’avouer, c’est surtout flagrant au regard de la consommation moyenne pondérée Icomia (voir encadré) et de la consommation maximale. Mais ce moteur reste vraiment compétitif sur les régimes intermédiaires. Les deux autres deux temps sont les Evinrude ; ce sont les moteurs les plus récents du comparatif. Ils possèdent tous deux la commande électrique de série, comme le Suzuki 150 AP, ainsi que le trim automatique. L’Evinrude HO comprend aussi la direction assistée en option.
Direction assistée et aide au trim
Cette dernière se commande depuis l’écran du tableau de bord, avec trois niveaux d’assistance, faible, moyenne et forte, et la différence se ressent immédiatement à la barre. L’assistant de trim est engagé par défaut, mais la main se reprend à tout moment en appuyant le bouton, autrement l’assiette se corrige automatiquement au déjaugeage, en croisière et en virage. L’option existe également chez Mercury (à partir de 40 ch) et s’appelle Active Trim (631€). Ces équipements de confort sont eux aussi déterminants dans le choix d’un hors-bord. La simple direction hydraulique fournie avec le bateau nous a paru bien dure après avoir testé la direction assistée Evinrude. Quant à la commande électrique, une fois qu’on y a goûté, il est difficile de s’en passer, particulièrement dans le cadre d’un essai moteur où il faut se stabiliser à des plages de régime précises. Elle est peut-être un peu moins pertinente dans le cadre d’un usage plaisance, même si elle permet de gagner en confort de pilotage ; aucune sécurité ne bloque cependant la commande au point mort, contrairement aux accélérateurs par câble, c’est dommage. Un autre accessoire remarquable signé Mercury est le VesselView
mobile. Grâce à un émetteur Bluetooth placé sous le capot ou au tableau de bord, il est possible d’afficher sur un mobile ou une tablette toutes les données moteur, le lieu du concessionnaire le plus proche, les alertes d’entretien, etc. Son utilisation est à la fois simple et très utile. L’émetteur est facturé 319 € et « l’appli » est gratuite.
De 22 à 23 noeuds : la vitesse idéale
La vitesse la plus économique pour nos huit moteurs est globalement comprise entre 22 et 23 noeuds. À cette allure, on peut espérer parcourir entre 1,08 et 1,18 mille pour chaque litre d’essence consommé. Vu les vitesses maximales, il est manifeste que certains moteurs développent plus de chevaux que ce qui est inscrit sur le capot. Dans le club des plus de 39 noeuds sont présents tous les modèles à connotation sportive, l’Optimax Pro XS, l’E-Tec HO et le Selva XSR. Ce sont aussi les plus vifs au déjaugeage (intéressant pour le ski nautique par exemple). Les autres plafonnent entre 37 et 38 noeuds. Les 150 chevaux de nouvelle génération s’illustrent vraiment dans les chiffres de consommation maxi-
male, avec à peine plus de 47 et 48 litres par heure pour le Suzuki AP, l’E-Tec HO et le Selva, et seulement 44,4 litres pour l’E-Tec G2 classique. C’est tout bonnement remarquable, comparé aux autres moteurs, lesquels sont largement au-dessus des 50 litres ! Le Mercury EFI, comme en 2012, s’en sort honorablement, c’est l’un des
bons élèves pour la consommation (entre 15 et 30 noeuds) dans la famille des quatre temps, mais il manque un peu de tonus au déjaugeage. En définitive, en prenant en compte les performances (consommation, accélération, vitesse) et le rapport entre le prix et la prestation fournie, trois moteurs sortent du lot. Il s’agit des deux Evinrude E-Tec et
du Selva 150 XSR, l esquels prennent les premières marches du podium après être passés au crible de nos critères. Les deux temps à injection directe n’ont donc pas dit leur dernier mot face aux quatre temps (avec une place honorable de l’Optimax). Le Suzuki 150 AP mérite certainement une mention spéciale, mais il est pénalisé par son prix. ■