Moteur Boat Magazine

Bertram 35

Annoncé il y a quelques mois, le Bertram 35 était à l’eau à Miami. L’occasion pour nous d’embarquer à bord de celui qui se présente comme la réincarnat­ion d’un modèle iconique des années 1960. Irrésistib­le !

- TEXTE: STÉPHANIE DE L OU ST A L. PHOTOS: MICHEL LUI Z ET ET VIRGINIE PELA GAL LI.

L’histoire commence à la fin des années 1950 lorsque Dick Bertram, alors équipier à bord d’un des 12 M JI participan­t aux éliminatoi­res de l a coupe de l’America, remarque un petit bateau à moteur de 23 pieds l ancé à plus de 30 noeuds dans une mer pourtant formée. Ce bateau est en fait l’annexe d’un autre 12 M JI, dont le skippeur s’appelle Ray Hunt, l’inventeur de la carène au V profond (« deep V »). Dès la fin de la compétitio­n, Dick Bertram demande à Ray Hunt de lui dessiner les plans d’une coque de 31 pieds. Ce modèle, qu’il baptisera Moppie, du surnom d’enfance de sa femme Pauline, le placera parmi les plus grands noms de l’industrie nautique mondiale. À partir des plans de Ray Hunt, il construit une unité en bois à Miami et remporte en 1960 l a célèbre course offshore Miami-Nassau avec plus de deux heures d’avance sur le deuxième. Les conséquenc­es sont immédiates… Les demandes pour un Moppie viennent de tout bord et le s c o mma nd e s af f l u e n t . Di c k Bertram est obligé de créer une petite société i ndépendant­e, l a Bertram Yacht Company, et de fabriquer un moule à partir de son bateau en bois. En décembre 1960, le premier Bertram 31 Moppie en fibre de verre sort du chantier installé le long de la Miami River près de l’aéroport. La marque Bertram est née…

Bertram récupéré par les Italiens

Dès 1961, le bateau est proposé en trois versions – Convertibl­e, HardTop et Fly Bridge – et à partir de 1962 une gamme apparaît avec un 25 pieds, puis un 38 pieds… Après le départ de Dick Bertram en 1964, l’entreprise continuera à produire de nombreux modèles, mais changera régulièrem­ent de président. En 1998, alors au bord de la faillite, Bertram entre dans le giron du constructe­ur italien Ferretti. Depuis mars 2015, c’est l’industriel italien Beniaminio Gavio, également à la tête de Baglietto, qui a repris la marque, laissée en sommeil par Ferretti depuis quelques années. Dès son acquisitio­n, l’entreprene­ur italien a fait part de son intention de relancer ce nom prestigieu­x en s’inspirant de ce qui a fait sa réputation, les Moppie. Le Bertram 35 reprend donc la base du 31 Moppie, icône des années 1960 vendue à plus de 1 800 exemplaire­s, et symbolise un nouveau départ pour ce chantier mythique. Ce Bertram 35

est, par sa ligne intemporel­le, une réincarnat­ion modernisée du 31. Sa carène signée Michael Peters est plus longue et plus large et lui permet de dépasser 35 noeuds en vitesse de pointe avec deux Caterpilla­r de 500 chevaux chacun, là où le 31 plafonnait à 25 noeuds. Il est fabriqué aux États-Unis, en fibre de verre sous infusion, et dispose de renforts en Kevlar. Si son cockpit, dépouillé sur l’arrière et pourvu de deux bains de soleil placés sur les coffres des moteurs, ressemble beaucoup à celui du 31 Moppie, ses aménagemen­ts intérieurs sont plus lumineux et font appel à des boiseries et selleries claires et à des montants en inox. Simples mais dotés d’une belle finition, ils se composent d’un carré sur bâbord, d’une cuisine installée dans le sens de la longueur sur tribord et d’un coin couchage placé dans la pointe.

Presque du sur-mesure

Le Bertram 35 est personnali­sable, si bien que chaque propriétai­re peut concevoir son propre bateau et choisir entre hard-top, fly-bridge ou tuna-tower, plateforme de bain, siège de combat dans le cockpit, couleur de la coque, delphinièr­e et couchage double ou en V à l’avant. Le poste de barre situé sur le fly, dont l’accès nécessite un certain équilibre, accueille trois confortabl­es fauteuils.Quant au volant placé au centre, il est encadré par les manettes de gaz, comme sur les vieux fishings. Nous n’avons pas eu l’occasion d’essayer le bateau dans une mer formée, mais le talent de Michael Peters est reconnu et les qualités marines de cette unité ne sont donc guères douteuses. Nous n’avons pas non plus atteint les 37,2 no euds annoncés, le bateau n’ayant pas l es bonnes hélices, mais il dépasse facilement 30 noeuds. Quelques vibrations sont à noter en navigation sur le plancher au niveau de la cale moteur, et les passavants peu l arges et encombrés par la structure métal- lique du hard-top ne facilitent pas l’accès au pont avant. Néanmoins, conserver l’ esprit Bertram des années 1960 implique quelques sacrifices qu’il faut être prêt à faire pour retrouver l’âme du 31 Moppie. ■

 ??  ??
 ??  ?? La forme arrondie et les épais montants en inox de la baie vitrée de la timonerie sont particuliè­rement réussis.
La forme arrondie et les épais montants en inox de la baie vitrée de la timonerie sont particuliè­rement réussis.
 ??  ??
 ??  ?? Avec cette nouvelle carène, signée Michael Peter, le Bertram 35 peut dépasser 37 noeuds en vitesse de pointe.
Avec cette nouvelle carène, signée Michael Peter, le Bertram 35 peut dépasser 37 noeuds en vitesse de pointe.
 ??  ?? Boiseries claires et grande luminosité, les aménagemen­ts intérieurs bénéficien­t d’une décoration sobre mais de bon goût.
Boiseries claires et grande luminosité, les aménagemen­ts intérieurs bénéficien­t d’une décoration sobre mais de bon goût.
 ??  ?? Le coin couchage situé dans la pointe peut consister en un lit double placé en biais sur bâbord ou en deux couchettes simples en V.
Le coin couchage situé dans la pointe peut consister en un lit double placé en biais sur bâbord ou en deux couchettes simples en V.
 ??  ?? Le cabinet de toilette profite d’une belle finition et reçoit des WC marins électrique­s et une douche.
Le cabinet de toilette profite d’une belle finition et reçoit des WC marins électrique­s et une douche.

Newspapers in French

Newspapers from France