Un nouveau souffle
Le concept du cabin-cruiser en Z-drive a beaucoup souffert de la crise et n’a plus la cote. Pourtant, le nouveau GS 259 du chantier Glastron ne manque pas d’atouts et pourrait bien donner envie aux plaisanciers de renouer avec la croisière côtière…
Iconique dans les années 1970, la marque Glastron est entrée depuis deux ans, avec d’autres grandes enseignes américaines telles que Four Winns et Wellcraft, dans le giron du groupe Bénéteau. Distribuée depuis peu par Jeanneau, elle amorce un nouveau départ sur le marché européen et plus particulièrement sur le marché hexagonal. La gamme a été entièrement revue ; si elle est principalement composée de bowriders motorisés en hors-bord et en in-bord, elle dispose d’un modèle à cabine, le GS 259. Forcément moins élancé dans ses lignes que les bow-riders, ce cabin-cruiser n’en demeure pas moins assez élégant pour une unité de ce type souvent caractérisée par un embonpoint nécessaire à une bonne habitabilité.
Le GS 259 est au gabarit routier
En fait, ce bateau est étonnant à bien des égards. En plus de sa silhouette assez harmonieuse, bien qu’il affiche un tirant d’air élevé pour une largeur de 2,55 mètres qui le rend transportable sur remorque, ce bateau surprend par son habitabilité. La hauteur sous barrots au pied de la descente est de 1,90 mètre et celle de la midcabine, installée sous le poste de barre, varie entre 95 et 61 centimètres en fonction de l’endroit. Séparée par un rideau de courtoisie, elle profite d’un grand couchage de 2,10 mètres sur 1,37 mètre et dispose de nombreux rangements très facilement accessibles. La pointe du bateau est occupée par le carré,
modulable en un couchage de 2 mètres sur 1,70 mètre. Situé sur bâbord en bas de la descente, le bloc-cuisine est équipé en standard d’un évier et de nombreux rangements, mais le réfrigérateur ainsi que le réchaud sont des options. En face, sur tribord, le cabinet de toilette de 1,82 mètre de hauteur sous barrots reçoit des WC – électriques en option –, ainsi qu’un petit lavabo et un miroir ; il est regrettable que le hublot ne soit pas ouvrant pour assurer l’aération de cet espace. D’une manière générale, les aménagements intérieurs du GS 259 sont assez fonctionnels, dommage que les marches et le plancher soient recouverts d’une moquette un peu vieillotte.
Un vaste solarium dans le cockpit
Le GS 259 possède un cockpit très modulable. Une fois la table abaissée et le dossier arrière basculé, le carré extérieur placé sur tribord derrière le poste de barre se convertit en un immense bain de soleil de plus de 2 mètres de long. Sur bâbord, une méridienne installée dans le sens de la longueur succède à un bloc-cuisine extérieur situé à l’entrée du cockpit près de la plateforme de bain. Les cabin-cruisers sont des bateaux au comportement toujours assez déroutant. Leur embonpoint les rend sensibles à la gîte, au roulis et au vent, et leur pilotage n’est pas toujours facile, car il demande de savoir bien utiliser les flaps. Dans ce domaine, le GS 259 nous a agréablement surpris. Son déjaugeage est i mmé diat avec une absence totale de cabrage, ce qui est assez rare sur une unité de ce type et est certainement dû au procédé SSV (Super Stable V) dont est équipée la carène et qui consiste à accélérer le déjaugeage tout en conférant au bateau une meilleure stabilité. Le GS 259 est effectivement extrêmement stable, sans ce comportement « de bouchon » assez courant sur les cabin-cruisers. En outre, la carène défléchit parfaitement et son passage en mer est doux, même dans le beau clapot rencontré le jour de nos essais. Les flaps s’utilisent facilement et réa- gissent immédiatement. Avec un MerCruiser de 250 chevaux, il dépasse 30 noeuds en vitesse de pointe et fait preuve d’une belle vivacité. Seule la manoeuvrabilité au port reste assez réduite, comme sur tous les bateaux de ce type, et nécessite pour plus de tranquillité la présence d’un propulseur d’étrave.