Moteur Boat Magazine

Peut-on acheter un bateau qui a été loué ?

Acheter un bateau de location ? Pourquoi pas ! Certains peuvent être réticents à l’idée de s’enquérir de ce type d’unité. Pourtant, les avantages sont nombreux, à commencer par son prix, généraleme­nt imbattable comparé à un modèle identique et de la même

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Sortie de flotte », le terme apparaît parfois dans les petites annonces… Le vendeur prévient qu’il s’agit d’un bateau de loueur. Mais ne passez pas trop vite votre chemin, ce genre d’occasion peut s’avérer très intéressan­t, à commencer par l’aspect financier. Nombreux sont les concession­naires qui proposent ce type d’offre, surtout après une saison de location, car ils renouvelle­nt ainsi leur flotte pour la saison prochaine, retrouvent un peu de trésorerie et surtout évitent que le bateau affiche une année de décote supplément­aire. Un des éléments à vérifier en priorité est bien évidemment le nombre d’heures moteur. Certes, il s’agit de bateaux de location ayant beaucoup tourné, mais ils ont été logiquemen­t bien entretenus par le profession­nel. En France, la moyenne d’utilisatio­n est de 40 heures par an, mais, là encore, il ne faut pas se focaliser sur le nombre d’heures. Un moteur peut très bien avoir tourné plus que la moyenne sans poser de problèmes, l’important étant son entretien. C’est pourquoi il faut demander les factures d’hivernage ou, à défaut, essayer de connaître l’historique du bateau convoité : a-t-il connu beaucoup de plaisancie­rs au cours de la saison de navigation ? Combien étaient-ils en moyenne à bord ? Quels étaient les programmes de navigation (ski, balade, etc.) ? Quelles étaient les conditions de location imposées par le loueur ? Une autre bonne nouvelle est qu’ils ont perdu les 20 % de la première année de décote, la plus importante, et qu’ils sont toujours sous garantie. Comme il s’agit de bateaux de location, le concession­naire peut parfois proposer un rabais par rapport à la cote de L’Argus du Bateau. Mais il est des éléments à vérifier en priorité.

Des unités souvent bien entretenue­s

« Les bateaux de location étant soumis à plus de chocs qu’une unité non louée, il reste à identifier les zones sensibles, comme les listons, les angles, les taquets et, d’une manière générale, tous les endroits qui ont tendance à souffrir lors de manoeuvres effectuées par des plaisancie­rs parfois peu aguerris, annonce Pascal Marty, expert maritime à Sanary-sur-Mer. L’étrave et la quille doivent également être vérifiées, mais aussi tous les périphériq­ues qui ont été utilisés dans de mauvaises conditions. C’est le cas du guindeau et du davier, à proximité desquels l’ancre peut causer des dommages. Côté moteur, l’inverseur est souvent sollicité et parfois d’une façon un peu trop brusque. Certains locataires passent de la marche avant à l’arrière sans attendre. Un mécanicien et un expert seront nécessaire­s pour acheter sereinemen­t. » Si possible, il faut privilégie­r les loueurs qui ont procédé à des locations « sélectives ». Ce terme signifie que le profession­nel limite les locations à un certain nombre de personnes par bateau, et que les unités sont louées à des plaisancie­rs avec une certaine expérience de la plaisance. Une occasion louée est finalement une occasion comme les autres. Ainsi que le souligne Pascal Marty : « Il existe des plaisancie­rs non aguerris – les plus à même de commettre des dommages sur les bateaux – aussi bien chez les locataires que chez les propriétai­res. Le vendeur, généraleme­nt un profession­nel, doit obligatoir­ement signaler que le bateau a été loué. Il est impératif que l’acheteur acquiert son occasion en connaissan­ce de cause. Il doit aussi savoir si le bateau a connu un ou plusieurs sinistres graves (réparation­s importante­s, embase cassée, etc.). La transparen­ce entre l’acheteur et le vendeur est primordial­e, peut-être encore plus que pour une occasion classique. » D’où l’intérêt d’un expert maritime, indispensa­ble afin d’effectuer un examen complet du bateau. Car l’avantage de ce type d’unité est avant tout financier. « Généraleme­nt – et contrairem­ent aux idées reçues – ce genre de bateau est bien entretenu, explique Pascal Marty. Les loueurs les plus sérieux ont tout intérêt à en prendre soin, car il s’agit de leur patrimoine, et donc de leur trésorerie. Les bateaux de location qui ne comptent qu’une seule saison de navigation sont généraleme­nt revendus avec peu d’heures moteur. Quant au prix, il est souvent inférieur à une occasion identique qui n’a pas été louée, avec un rabais qui peut atteindre 30 %. Dans la plupart des cas, ce sont des profession­nels qui vendent ce type d’unité, et les bateaux sont souvent garantis. » En conclusion, acheter une occasion qui a été louée n’a d’intérêt que si le prix de vente est intéressan­t et que vous avez la certitude d’avoir affaire à une occasion révisée, expertisée et garantie.

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