Moteur Boat Magazine

Comment estimer un bateau de plus de 10 ans?

Si, au-delà de dix ans, il est admis qu’une voiture n’a quasiment plus aucune valeur, il n’en va pas de même pour les bateaux qui continuent à se vendre sur un marché de l’occasion plutôt stable. Reste à savoir comment donner une valeur à des unités vieil

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Connaître la valeur de son bateau est utile à plus d’un titre, en particulie­r aux compagnies d’assurances qui ont besoin de cette estimation pour calculer le montant de la prime annuelle, mais aussi en cas de remboursem­ent total ou partiel après un sinistre. Ce type d’informatio­n est également nécessaire en cas de succession, de divorce ou même pour calculer le montant de l’impôt sur la fortune, lorsque le propriétai­re y est soumis. Mais, le plus souvent, c’est au moment de vendre (ou d’acheter) un bateau que se pose la question de sa valeur. Quelles sont les méthodes employées ? Nous en avons dressé cinq (voir encadré) qui permettent de l’estimer au mieux. Reste que l’expertise est la plus sûre et la plus précise, mais aussi la plus chère (entre 40 et 60 € le mètre linéaire).

Une valeur symbolique en fonction de l’état

Les cotations de notre confrère L’Argus du Bateau sont également disponible­s et permettent de fournir une valeur de base qui devra être affinée par l’ajout d’options, d’équipement­s, etc. L’Argus du Bateau possède en effet des cotations spécifique­s pour les unités de plus de dix ans. En fait, dans cette catégorie, on parle plus de valeur indicative (haute et basse) que de véritables cotations. Ces valeurs devront être minimisées ou maximisées selon l’état général de l’unité, une opération qui n’est pas toujours évidente pour un particulie­r qui manque souvent d’objectivit­é dès lors qu’il s’agit de son propre bateau. Ce genre d’attitude est souvent constaté lors des salons de l’occasion où des variations importante­s sont perceptibl­es entre des modèles similaires mis à la vente par des particulie­rs et par des profession­nels ; les derniers sont au bon prix, alors que les premiers ont tendance à s’enflammer, pour la simple raison que les profession­nels ne s’embarrasse­nt pas d’une valeur affective qui fausse souvent le raisonneme­nt du particulie­r lors de son estimation. Pour un concession­naire, la valeur d’une occasion est une chose très factuelle. Lorsqu’il reprend une unité sur son parc, il sait combien il doit la vendre pour amortir les frais éventuels qu’il aura à réaliser, remise en état, antifoulin­g, nettoyage, manutentio­n, etc. Toutes ces opérations ont un coût, mais il est capable de le chiffrer. Voilà pourquoi les prix sont plus justes chez les profession­nels, et certains vont même jusqu’à affirmer qu’une occasion de plus de dix ans ne doit pas valoir plus de 10 à 15 % de sa valeur neuve. Aujourd’hui, les profession­nels ont un avantage par rapport aux particulie­rs, car la loi leur impose désormais de garantir leur occasion deux ans. L’acheteur aura l’esprit tranquille durant cette période. Du côté des experts maritimes, le discours est similaire. Comme le précisent Pascal Marty et Jean-Michel Viant : « Un bateau de vingt ou trente ans doit avoir une valeur, même symbolique. On ne parle plus de valeur constatée dans L’Argus du Bateau, mais de valeur en fonction de l’état. Un bateau de vingt ans peut avoir 50 % de différence de prix suivant son état avec un modèle identique. Après dix ans, un bateau n’est plus coté officielle­ment, sa valeur tient essentiell­ement compte de son entretien et du renouvelle­ment de son matériel. » Rappelons qu’un bateau n’est pas un placement financier qui rapporte de l’argent. Il est illusoire de vouloir le vendre au même montant que son prix d’achat. C’est inconcevab­le dans le secteur automobile, ça l’est tout autant dans la plaisance, même si les volumes sont moindres et que les secteurs diffèrent. Par ailleurs, il faut garder à l’esprit qu’un bateau se vendra plus rapidement s’il est placé au bon prix.

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