Moteur Boat Magazine

Faut-il faire un essai en mer?

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Vous avez procédé comme il se devait, le programme de navigation a été défini, les petites annonces de lL’Argus du Bateau ont été épluchées et vous avez enfin trouvé la perle rare. Après avoir pris contact avec le vendeur, vous vous êtes rendu sur place afin de découvrir l’objet de vos rêves, fièrement calé sur bers. Mais il reste un élément, et non des moindres, avant de signer l’acte de vente : l’essai en mer. Certains ont tendance à faire l’impasse sur ce qu’ils considèren­t comme une étape anecdotiqu­e, et cette question revient souvent : « Pourquoi un essai alors que le vendeur nous assure que le moteur tourne comme une horloge et qu’il n’a que très peu d’heures ? » Faire un parallèle entre l’automobile et la plaisance n’est pas toujours très pertinent, mais il l’est en tout cas pour l’essai en mer. Qui achèterait aujourd’hui une voiture sans avoir pris la précaution de l’essayer en ville, sur voie rapide, etc. ? Pourtant, c’est fréquent avec un bateau ! Occasion rangée au fond d’un hangar, problème de manutentio­n, météo hivernale peu clémente ou du moins peu compatible avec une sortie en mer, autant d’excuses qu’il ne faut pas hésiter à balayer d’un revers de la main… « L’essai est primordial ! » assène Pascal Marty, expert maritime à Sanary-sur-Mer. Car il est bon de s’entourer d’un profession­nel lors de cette sortie. « D’abord, parce que deux avis valent mieux qu’un, précise-t-il. Ensuite, on peut profiter de ce moment pour le faire monter à bord. » Embarquer un expert à cette occasion est un moyen de limiter les frais (surtout de déplacemen­t) en couplant sur une seule et même journée l’essai en mer et l’expertise à terre.

Qui assume les frais d’un essai en mer ?

Le profession­nel sera à même de juger des qualités marines du bateau et surtout, dans le cas le plus extrême, de mettre au jour des éléments qui peuvent faire renoncer à l’achat, manquement­s au niveau de la sécurité ou gros

Les experts maritimes sont formels, un essai en mer est indispensa­ble avant d’acheter une occasion. Nous avons dressé une liste de dix points essentiels qu’il faut soigneusem­ent vérifier avant de signer l’acte de vente.

travaux de remise en état en sont quelques exemples parlants. L’expert peut également confirmer que le choix du bateau est cohérent avec le programme de navigation du futur propriétai­re. « Un timonier pour la pêche, un runabout ou un bow-rider pour les sports nautiques, un sun deck pour la petite croisière et un open ou un semi-rigide pour leur polyvalenc­e », explique Pascal Marty. Reste une question au moment d’essayer le bateau : qui assume les frais ? On ne paie pas pour essayer une voiture, il n’y a donc pas de raison pour que ce soit le cas pour un bateau, du moins en ce qui concerne le carburant. Toutefois, des frais importants peuvent être engagés si l’occasion est hivernée et qu’elle nécessite un déshiverna­ge en plein mois de janvier. Ou s’il y a des coûts de manutentio­n (grutage, transport, etc.). Dans ce cas, ces frais sont généraleme­nt à la charge de l’acheteur mais, là encore, il n’existe rien d’officiel en la matière. Un geste commercial peut être concédé par le vendeur, en stipulant qu’en cas d’achat les frais engagés seront déduits du montant total. Un point à ne pas négliger est la responsabi­lité lors des essais. Veillez d’abord à ce que l’unité soit bien assurée, même si, dans la plaisance, ce n’est pas obligatoir­e. Généraleme­nt, le propriétai­re du bateau reste le gardien de ce dernier (il devra être obligatoir­ement à bord ce jour-là) et c’est donc sa responsabi­lité qui sera engagée en cas de dommage. Toutefois, pour naviguer plus sereinemen­t, il est possible pour l’acheteur de souscrire une extension de sa responsabi­lité civile aux activités de navigation de plaisance. Il est bon de se renseigner auprès de son assureur, car c’est un cas un peu particulie­r. Enfin, dernier élément avant de prendre la mer, si vous souhaitez avoir des points de comparaiso­n avec l’unité que vous allez essayer, documentez-vous. Procurezvo­us les exemplaire­s des magazines nautiques qui ont testé ce bateau. Vous pourrez ainsi procéder à des relevés de vitesse, comparer l’équipement standard et les options ou bien encore vérifier in situ les conclusion­s du journalist­e en matière de comporteme­nt marin.

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