• Entre Saône et Rhône en bateau ponton
Les eaux intérieures ont du charme. La preuve avec cette navigation, le temps d’une journée, en bateau ponton sur la Saône et le Rhône. Ces deux fleuves qui ont façonné la ville de Lyon offrent des rives accueillantes aux décors variés et des escales plei
Étonnamment, cette navigation a débuté en février dernier à… Miami ! C’est en effet à l’occasion du Miami Boat Show que nous avons rencontré Pierre-Loïc Deragne, l’importateur officiel de la marque américaine Sun Tracker qui nous proposait de tester un bateau similaire dans les eaux floridiennes. Le concept du bateau ponton avec le cockpit de même niveau, facile d’accès, et qui privilégie le confort à bord et l’espace à vivre plutôt que les performances, nous a enchantés. Une quasi-révélation !
Un usage du bateau ponton en eaux protégées
Lorsque Pierre-Loïc Deragne nous a annoncé qu’un de ses clients venait de commander un bateau ponton pour son activité de bateau taxi à Lyon, nous avons saisi cette opportunité. Rendez-vous était pris pour découvrir cette unité atypique dans son environnement. Toutefois, ce type de bateau atteindra vite ses limites en mer, surtout face à des vagues courtes et creuses. Certes, la carène passera, mais en mouillant ses occupants. Un usage en eaux protégées est donc à privilégier, ce qui correspond d’ailleurs au programme des plaisanciers américains, et à l’utilisation que nous en ferons en cette chaude journée de juin. Nous retrouvons Pierre-Loïc Deragne en compagnie de Jean-François Fèvre, le patron du Water Taxi Lyon dont le Sun Tracker Party Barge 24 est amarré dans la nouvelle darse dite « Confluence », à quelques encablures de ce quartier en pleine mutation. Rejoindre le cockpit du Sun Tracker depuis
le quai est des plus simple, grâce à un portillon à l’avant situé au même niveau que la rive. Il en existe un second plus large sur le côté qui servira pour les passagers à mobilité réduite.
Des îles en guise d’escales sur la Saône
Notre navigation débute par la Saône, d’abord urbaine puis champêtre à souhait dès l’île Barge atteinte. Mais, avant celle-ci, notre Sun Tracker Party Barge 24 longe des façades d’immeubles colorées aux faux airs de village italien. Les clochers se disputent l’espace au pont Bonaparte. Au jeu de savoir lequel sera le plus haut, c’est évidemment celui de la mythique basilique Notre-Dame de Fourvière, sur les hauteurs, qui l’emporte. Les ponts, passerelles, quais et monuments se succèdent : quai Joffre, quai des Célestins, théâtre, palais de justice… La ville déploie ses atours. Partout, les rives sont en excellent état, signe d’un entretien soigné et de travaux entrepris depuis une dizaine d’années. Il est difficile de ne pas se laisser tenter par un débarquement pour aller boire un thé à l’ombre du parasol d’un estaminet, d’autant que les abords sont plutôt clairs et les accostages sans danger. Le pont Schuman est en vue et marque le début de la partie
la plus bucolique de la Saône, avec en toile de fond les trois petits sommets du mont d’Or. Jusqu’à l’écluse du pont de Couzon, deux îles méritent le détour, l’île Barbe et l’île Roy. Entre ces deux escales, dans la partie la plus au nord, c’est le lieu des guinguettes. Ombragées et accueillantes, elles représentent une escale de choix. Mais il est temps de faire demi-tour en direction du Rhône.
Un changement de décor avec une eau bleu tropical
Le décor change radicalement. L’eau n’est plus verte mais d’un bleu quasi tropical. L’espace est également plus large, et le trafic plus dense. Les ponts sont plus majestueux et le coeur de la ville semble battre ici. Si nous devions trancher, la Saône, plus intime, remporterait nos suffrages. Mais, plutôt que de choisir, l’idéal est de parcourir les deux, comme nous l’avons fait au cours de cette journée dépaysante et, une fois n’est pas coutume, loin des embruns iodés auxquels nous sommes habitués… ■