STX: mais qui se cache derrière la fondation Trieste ?
Focus sur la Fondazione CR Trieste, point de crispation entre l’Italie et la France pour la reprise du chantier naval de Saint-Nazaire... La répartition du capital, actée au printemps, accorde 48 % pour Fincantieri (détenu à 90 % par l’État italien), 33 % pour l’État français, 12 % pour DCNS (propriété de l’État français à 60 %) et... 7 % pour CR Trieste. Ce qui fait basculer la majorité du capital côté italien (55 %) et irrite des acteurs locaux. Ce n’est pas tout à fait exact, puisque cette fondation est l’héritière de la Caisse d’épargne de Trieste, une des plus vieilles banques d’Italie. Elle est devenue en 1992 une « structure privée sans but lucratif, avec autonomie de gestion et de management », et disposant d’un patrimoine immobilier de 35 millions d’euros. La Fondation CRT soutient les arts, l’éducation, la santé, l’aide sociale…. Mais d’où vient l’argent ? De ses placements financiers, élevés à 235 millions d’euros en 2015, en particulier dans sept grosses entreprises italiennes dont Fincantieri. La fondation en possède pour un million d’euros d’actions, soit 0,07 % du capital. On parle donc bien d’une structure philanthropique qui sait distribuer, mais aussi gérer ses placements. Faut-il craindre son entrée dans STX ? Les Italiens l’ont présenté comme une structure désintéressée, venue compléter le tour de table. Le lien entre les deux structures est finalement plus étroit qu’il n’y paraît.