Moteur Boat Magazine

La visite du chantier Ocqueteau ........................................

- TEXTE ET PHOTOS : BERTRAND BEAUJEAN.

C’est en 1948 que Guy Ocqueteau, fils de marin et charpentie­r de marine, crée le chantier Ocqueteau au bord du chenal d’Ors sur l’île d’Oléron. À ses débuts, il produit des lasses (bateaux en bois à fond plat de 6 m de long) et des unités de 8 mètres de long équipées d’un moteur in-bord et conçues pour les ostréicult­eurs. À cette époque, il n’y a pas l’électricit­é dans cette partie de l’île et les machines fonctionne­nt à l’essence. Malgré toutes les précaution­s, les locaux sont ravagés par un incendie en 1952. Le chantier sera reconstrui­t dans la foulée, mais cette fois avec une alimentati­on électrique. Ocqueteau va ensuite produire des chalutiers pour les pêcheurs de l’île, ce qui va développer son expertise en matière de carène et de robustesse. À la fin des années 1950, quelques particulie­rs font fabriquer des bateaux en bois et en 1962 débute la production en grande série du voilier baptisé Zef pour le chantier de La Prairie. Un an plus tard, après avoir visité le salon nautique de Paris, Guy Ocqueteau décide de proposer un bateau de plaisance à moteur abordable, mais offrant le plaisir et la sécurité attendus par les plaisancie­rs. Il apprend alors diverses techniques de fabricatio­n, comme la stratifica­tion ou la confection des moules. C’est dans un local tout neuf que débute la production en série du Matelot, une unité de 4 mètres de long.

L’immense succès du Boum dans les années 1970

Le chantier participe à son premier salon nautique de Paris en 1965 avec uniquement deux modèles du Matelot et repart avec une vingtaine de commandes. Le succès étant indéniable, Ocqueteau va rapidement produire une centaine de modèles. Au début des années 1970 de nouveaux locaux sont construits sur 15 hectares – ce sont toujours les même aujourd’hui – et la production de l’Ostrea 850 est lancée. Ocqueteau va connaître au milieu de cette décennie un immense succès avec le Boum 415 et le Boum 420. Au meilleur de la production, 2 000 modèles vont sortir des chaînes chaque année. Ce bateau sera suivi de plusieurs autres versions (470 et 530) et cette gamme constituer­a certaineme­nt l’un des plus beaux succès de la plaisance. Après quelques années de difficulté­s rencontrée­s suite à de mauvais conseils de gérance et surtout au premier choc pétrolier, le chantier dépose le bilan en 1982. Il sera repris par son ancien directeur financier et enfin racheté par Jeanneau au milieu des années 1980. Mais ce dernier rencontre également des difficulté­s et dépose le bilan en 1995. C’est alors que Bénéteau rachète Jeanneau, mais sans embarquer Ocqueteau dans l’aventure. C’est l’ancien directeur financier de Jeanneau, Jean-Pierre Mellier, qui va finalement reprendre Ocqueteau. Le succès est au rendez-vous et le défi est relevé. Le chantier développe une nouvelle gamme d’opens hors-bord, des bateaux de croisière, et il propose des timoniers de pêche sur la base

de nouvelles carènes. La montée en gamme se fait progressiv­ement, avec le lancement des célèbres Range Cruiser 815, 885 et 975. L’année 2000 marque un tournant pour Ocqueteau qui sort ses premières coques fabriquées en infusion, une technique encore peu employée dans la plaisance. À l’époque, il est même le seul à produire en série une gamme de bateaux de moins de 10 mètres avec des coques en infusion. En 2011, l’arrivée sur le marché de l’Ostrea 600 hors-bord est un succès immédiat. Grâce à cette réussite, l’Ostrea 700 voit le jour trois ans plus tard et est même élu meilleur timonier par Moteur Boat en 2014.

Ostréa 600 et 700, les deux modèles phare

Christian Monier, actuel gérant, rachète le chantier en 2013. Aujourd’hui, Ocqueteau emploie jusqu’à quarante-cinq salariés et sort de son usine une centaine de bateaux par an. Parallèlem­ent, il consolide sa place sur le marché de la sous-traitance et produit une cinquantai­ne de bateaux pour d’autres marques. Les modèles phare du catalogue sont bien sûr les Ostrea 600 et 700. Cette gamme représente d’ailleurs 50 % du chiffre d’affaires. Les autres bateaux importants sont les Timonier 585 et 745, ainsi que le Range Cruiser 815. Christian Monier souhaite aujourd’hui développer l’implantati­on de la marque Ocqueteau à l’étranger et enrichir la gamme de bateaux de croisière avec un modèle de plus de 10 mètres de long, le RC10. ■

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 ??  ?? Installé sur l’île d’Oléron, le chantier Ocqueteau emploie quarante-cinq personnes et fabrique une centaine de bateaux par an. Une production 100 % française !
Installé sur l’île d’Oléron, le chantier Ocqueteau emploie quarante-cinq personnes et fabrique une centaine de bateaux par an. Une production 100 % française !
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Christian Monier est à la tête du chantier Ocqueteau depuis 2013.

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