Peut-on acheter un bateau-école ?
À l’instar des bateaux de sortie de flottes de location, les unités ayant servi de bateau-école représentent des occasions intéressantes, car souvent vendues en deçà de la valeur de L’Argus du Bateau. Mais leur nombre d’heures moteur peut inquiéter. S’agi
Parfois, dans cette rubrique, nous nous penchons sur des occasions issues de sorties de flottes de location. Mais jamais nous n’avions mis en avant une unité ayant servi de bateau-école. Pourtant, il existe quelques similitudes entre ces deux types d’occasion, à commencer par leur prix de vente, généralement bien en deçà de la valeur proposée par L’Argus du Bateau. Il faut en chercher la raison du côté du nombre d’heures élevées et d’un usage supérieur à la moyenne. Mais le critère « moteur » ne doit pas effrayer, comme nous le répétons dans cette rubrique. Certes, les bateaux de location affichent plus d’heures au compteur que la moyenne (en France, elle tourne aux alentours de 40 heures par an pour un plaisancier), mais ils sont généralement bien entretenus, puisqu’il s’agit d’un « outil » utilisé par un professionnel. Ce dernier aura tout intérêt à s’en occuper correctement pour augmenter sa durée de vie.
Vérifier in situ l’état de ce type d’occasion
C’est davantage du côté des aménagements intérieurs qu’il devient visible que le bateau a tourné plus que la moyenne, avec certaines fargues qui pourront être abîmées ou rayées. De même, à l’extérieur, des éclats dans le gel-coat seront probablement décelés, conséquences des nombreux exercices d’accostages effectués, etc.
Nous avons voulu vérifier in situ l’état d’une occasion de ce type. Nous l’avons trouvée en Bretagne nord, chez Dinard Marine qui met en vente son unité après deux saisons de cours. Il s’agit d’un Smartliner 21 Pilothouse de 2013, dont nous avions essayé la version avec timonerie basse en mars de la même année, lorsque le chantier possédait la carte. Il s’agit ici d’un modèle Pilothouse, donc équipé d’une timonerie haute, qui naviguait d’avril à octobre. Avant de servir de bateau-école, l’unité a été exposée sur le parc du concessionnaire dinardais. Côté moteur, c’est un Mercury de 100 chevaux, quatre temps, qui totalise 1 000 heures. Il a été évidemment révisé dans les règles de l’art, puisque Dinard Marine possède la carte du motoriste. Le bateau est vendu prêt à naviguer et s’avère plutôt bien équipé, avec une direction hydraulique, une pompe de cale manuelle, une échelle de bain, l’armement de sécurité complet, des bouts, des défenses, etc.
Une bonne affaire financière ?
L’électronique se compose d’un combiné GPSsondeur qui prend place sur le tableau de bord. Timonier oblige, les équipements destinés à la pratique de la pêche sont nombreux et comprennent le vivier, la planche à découper et les porte-cannes. L’unité est en bon état, et peu de traces de chocs sont à signaler. Quelques serrures de coffre sont rouillées, mais ce phénomène est davantage dû à un défaut de qualité du matériau à l’origine qu’à la pratique du bateau-école. La timonerie est suffisamment haute pour accueillir tous les gabarits, même debout. Le seul bémol concerne l’accès à la plage avant, car les passavants sont très étroits. Les taquets sont néanmoins accessibles grâce au capot ouvrant placé à l’avant sous le pare-brise. Ce timonier représente-t-il une bonne affaire d’un point de vue financier ? À 10 000 €, la réponse est positive, en particulier pour un pêcheur désirant s’équiper d’une unité récente à petit prix, et surtout prête à naviguer. Toutefois, chaque occasion étant différente, qu’elle provienne ou non d’un bateau-école, il conviendra de se pencher attentivement sur le moteur et de réaliser dans la mesure du possible un diagnostic et une analyse d’huile. L’aide d’un expert est fortement recommandée… ■