La réponse de la rédaction…
Assurément, certains patrons de chantiers américains ayant soutenu Donald Trump en novembre 2016 doivent regretter leur vote… En effet, sa politique protectionniste touche désormais notre secteur d’une manière très concrète, et ce des deux côtés de l’Atlantique. En réponse aux taxes sur l’acier et l’aluminium voulues par les ÉtatsUnis, la riposte de Bruxelles ne s’est pas fait attendre. Désormais, l’Europe impose aux produits de l’Oncle Sam des droits de douane à hauteur de 25 % sur une série d’articles allant des motos Harley-Davidson aux jeans Levi’s. Les bateaux font hélas partie de cette « liste noire ». Alors que le taux des droits de douane pour les bateaux était de 1,7 % ou 2,7 % (selon le poids ou le type de motorisation), ils atteignent aujourd’hui 25 %. Évidemment, cette différence de prix sera logiquement répercutée sur le prix de vente final, donc sur le portefeuille du client. Avec une telle augmentation, il sera difficile pour un chantier naval ou pour un concessionnaire de conserver sa marge s’il est décidé « d’effacer » les 25 % en optant pour des remises commerciales. Pour la saison à venir, le salut de certains concessionnaires viendra de leur stock, déjà livré et facturé, ce qui permettra pour quelques-uns de laisser passer la tempête. Mais cela ne durera qu’un temps. On pense évidemment aux marques du groupe Brunswick. Si certaines sont fabriquées en Europe (Bayliner, Quicksilver, Sea Ray, Valiant), d’autres, comme Boston Whaler, sont intégralement « made in USA ». Idem pour les marques américaines du groupe Bénéteau, à l’instar de Wellcraft, Glastron, Scarab ou Four Winns. Heureusement pour eux, leurs concessionnaires ne proposent rarement qu’un seul produit et pourront toujours s’appuyer sur d’autres marques du groupe. Pour certains importateurs, il est trop tôt pour prendre des décisions, d’autant que les moteurs hors-bord ne seraient pas concernés par cette hausse s’ils sont vendus seuls et non en pack.