Tullio Abbate Sea Star 22 RS ...........................................
Une signature mythique, une sportivité affirmée et un tarif compétitif... Ce nouveau Tullio Abbate Sea Star 22 RS nous invite à larguer les amarres pour mettre le cap sur le large, manette en coin et sourire aux lèvres.
Un peu plus de 80 000 €, c’est le tarif de départ du nouveau bolide d’entrée de gamme signé Tullio Abbate. La somme est déjà coquette, certes, mais elle est relativement contenue en comparaison avec d’autres jolis jouets de renom et de même trempe (Frauscher, Goldfish, Donzi, etc.). Long de 6,53 mètres, le Sea Star 22 RS dispense son propriétaire des droits de francisation sur la coque… mais pas de ceux applicables au moteur, la faute au puissant V8 MerCruiser de 6,2 litres et 350 chevaux qui se loge dans la cale moteur. Le principal programme de ce minioffshore laisse peu de place au doute. Il consiste à se faire plaisir sur l’eau, de préférence à vive allure, avec une unité performante qui sort du lot. Associé pour nos essais à une embase Bravo 3, le tonique bloc MerCruiser amène ainsi ce 22 RS en phase de déjaugeage en quelque 3 secondes. Les 20 noeuds sont dépassés une seconde plus tard et les 30 noeuds atteints en moins de 7 secondes. Les reprises du moteur restent aussi percutantes dans les hauts régimes et propulsent la carène à double step jusqu’à 53 noeuds en vitesse de pointe. Calé en position basse dans son siège baquet et bien protégé derrière le parebrise enveloppant, le pilote s’imagine au volant d’une supercar décapotable.
Sportivité en toute sérénité
Les sensations grisantes sont encore amplifiées par le rugissement du V8 MerCruiser – les amateurs apprécieront ; d’autres quémanderont un cachet d’aspirine au bout d’un quart d’heure de navigation. Les qualités marines de cette carène Tullio Abbate sont indéniables, et ce malgré la frus- trationd’ un test sur lac. Performante, accrocheuse en virage et stable dans les éventuelles en volées, la coque devrait révéler tout son potentiel dans le clapot méditerranéen. L’ unité, entre autres atouts, ne requiert pas un pilotage technique et se manoeuvre de manière précise à bas régime, lorsqu’il s’agit d’accoster au ponton, par exemple. Le Sea Star 22 RS est aussi réjouissant du côté de la ligne. Le dessin fluide, singularisé par une proue en ogive et une poupe plongeante, semble intemporel. Un esprit « classique et sportif » que l’on retrouve au niveau des
aménagements sans fioritures. Ces derniers recensent pour l’essentiel les deux sièges baquets du poste de barre et une banquette sur l’arrière du profond cockpit. Le solarium qui recouvre la cale moteur affiche de belles dimensions pour une pause farniente au mouillage ; en revanche, aucun passage n’est prévu ni libéré pour accéder à la courte plage de bain.
Plus ludique que pratique
Même reproche lorsqu’il s’agit d’atteindre la baille à mouillage située à la pointe. Les principaux volumes de rangement ne sont pas compartimentés, à l’instar de celui non cloisonné qui se trouve sous le pont avant, ou des espaces de chaque côté du moteur. Enfin, l’absence de mains courantes à disposition des passagers de la banquette est regrettable. Le tableau de bord néo-rétro dans lequel s’insèrent parfaitement les compteurs ronds Smart Craft et la confortable sellerie portant la signature du chantier italien sont du plus bel effet et tentent de compenser les écueils mentionnés.
EN CONCLUSION
À l’évidence, ce Sea Star 22 RS n’est pas le plus fonctionnel des runabouts. Il séduit néanmoins par son style et sa vélocité avec, par ailleurs, un prix compétitif et un programme moins exclusif qu’il n’y paraît.