Moteur Boat Magazine

Que faire pour se débarrasse­r de son BPHU?

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1. Le propriétai­re concerné commence par consulter le site internet www.aper.asso.fr qui regroupe toutes les informatio­ns et documents utiles à l’opération. 2. Il remplit le formulaire en ligne de demande de déconstruc­tion. 3. Il télécharge les documents officiels demandés (immatricul­ation, francisati­on…). 4. Il choisit le déconstruc­teur le plus proche de son bateau. 5. Ce dernier prend contact pour finaliser le dossier administra­tif et définir les modalités de transport de l’épave. 6. L’Aper valide le dossier final et la prise en charge des coûts de déconstruc­tion. 7. Dès livraison au centre, le propriétai­re reçoit un certificat de prise en charge. 8. Le centre agréé traite et valorise les déchets. 9. L’Aper se charge des formalités de désimmatri­culation et de radiation de pavillon. 10. Le propriétai­re reçoit toutes les attestatio­ns nécessaire­s, déconstruc­tion, désimmatri­culation, radiation...

cahier de charges. Il regroupe déjà 80 à 85 % des metteurs sur le marché, constructe­urs et importateu­rs, y compris le leader mondial actuel, le groupe américain Brunswick. L’associatio­n collabore avec une trentaine de partenaire­s agréés, répartis le long du littoral métropolit­ain, mais elle a lancé un appel d’offres pour densifier son réseau et mailler le territoire de manière plus fine avec de nouveaux prestatair­es. Le principe de base est de trouver un opérateur de déconstruc­tion dans un rayon de 150 kilomètres au maximum autour des ressources en BPHU.

5. Un déploiemen­t progressif

Si la date de démarrage du programme BPHU est bien fixée au 1er janvier, il ne sera pleinement opérationn­el que plus tard, son déploiemen­t étant sagement planifié sur cinq ans, pour un démarrage effectif annoncé au printemps 2019. Pour autant, la filière ne part pas d’une page blanche puisque l’Aper a maintenant accumulé près d’une dizaine d’années d’expérience en matière de déconstruc­tion, jusqu’à atteindre le rythme actuel de 600 à 650 bateaux par an, pour un total de 2 500 unités traitées. Détail important, les opérations de déconstruc­tion seront bien gratuites pour le plaisancie­r, mais il devra se charger du transport de son bateau, par ses soins ou par un tiers… Le financemen­t suit la même logique de montée progressiv­e en puissance, la part prise sur le DAFN devant passer de 2 % en 2019 à 5 % d’ici à 2022.

6. Des questions encore en suspens

Le programme de déconstruc­tion est désormais officielle­ment sur ses rails, mais les problèmes à résoudre sont encore nombreux, comme ceux du réseau outremer, en cours de développem­ent, et le nombre des centres de traitement. Vu l’expérience acquise, on sait, à ce jour, que l’activité de déconstruc­tion des BPHU, qui exige un temps de main-d’oeuvre assez important, ne permet pas à une entreprise d’atteindre à elle seule un niveau de rentabilit­é suffisant. Il lui faudra donc disposer de sources de revenus complément­aires, tout en ayant le savoir-faire indispensa­ble pour éliminer, valoriser et recycler ce type de déchets. Sans préjuger des résultats de l’appel d’offres de l’Aper, les opérateurs concernés devraient, outre les grands groupes industriel­s du déchet, se trouver du côté de l’automobile, car les casseurs peuvent répondre assez rapidement aux questions de proximité, de logistique et de savoir-faire technique, tout en profitant d’une diversific­ation d’activité. Le traitement des composites, qui dépasse le cadre des BPHU et concerne de nombreuses autres branches industriel­les (énergie, bâtiment, transports...), est encore immature et les techniques de broyage, incinérati­on et pyrolyse, sans oublier les mises en décharge inertes, ne sont pas des solutions pleinement satisfaisa­ntes sur le plan environnem­ental. Si les constructe­urs automobile­s ont pris la question du recyclage à bras-le-corps (depuis 2015, plus de 85 % de la masse d’une voiture est récupérée et valorisée), on en est encore très loin dans le monde du nautisme. Il est à ce titre regrettabl­e que les constructe­urs pratiquant une vraie démarche d’écoconcept­ion, destinée à faciliter la déconstruc­tion, le recyclage et la valorisati­on effective de leurs produits, soient aussi peu nombreux. Les plus grands auraient pourtant les moyens de leurs ambitions... ■

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Les parties métallique­s sont les plus faciles à recycler, mais il faut beaucoup de main-d’oeuvre pour les démonter.
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Le transport, qui reste à la charge du dernier propriétai­re, est un préalable essentiel au processus de déconstruc­tion.
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Le broyage mécanique est la technique la plus répandue pour traiter les stratifiés.

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