Le courrier
Dans Moteur Boat d’octobre 2019, vous relatez via un article de Ouest-France la condamnation d’un plaisancier pour faits de violence sur l’île d’Arz. Je ne me prononce absolument pas sur cet événement, mais votre article m’a remémoré un instant bien désagréable, dont je souhaite vous faire part. En août dernier, venant de l’île aux Moines [golfe du Morbihan, ndlr], nous décidons d’aller à l’île d’Arz et d’y passer la nuit. Le personnel de la capitainerie de l’île aux Moines, par ailleurs très accueillant, n’est pas en mesure de nous donner des informations sur les possibilités d’amarrage pour la nuit. Nous nous dirigeons vers Béluré où nous avions repéré des bouées. Bien conscients que nous ne pouvons mouiller n’importe où, surtout que notre bateau est lourd, nous souhaitons, puisque le temps le permet, nous amarrer quelques instants, descendre en annexe et aller chercher les informations sur l’île, puisqu’il n’y a pas moyen d’avoir un contact téléphonique ou par VHF. Un individu sur son youyou nous invective en des termes que la bienséance ne m’autorise pas à écrire. Nous décidons de laisser nos deux passagers à bord et de rejoindre le quai en annexe pour y prendre les informations souhaitées. Un autre individu qui se présente comme le propriétaire du mouillage entame la discussion dans les mêmes termes. Il nous faut puiser dans notre bonne éducation pour ne pas céder à la colère et répondre à la violence par la violence. Le plus calmement du monde, nous indiquons à ce grossier personnage qu’il est d’usage entre gens civilisés de se parler poliment, que nous souhaitons juste connaître les possibilités d’accueil pour la nuit. Décontenancé par notre calme,
« Nous constatons une dégradation des relations entre plaisanciers et autochtones. »
il redescend de son perchoir et nous parvenons à avoir une conversation correcte. Il nous indique que le site de Pénéra de l’autre côté de l’île est plus adapté à notre souhait. Nous faisons demi-tour et rejoignons notre bateau. Pendant ce temps, le premier individu, qui avait rejoint son embarcation, entreprend de tourner autour de notre bateau, en invectivant nos pauvres passagers totalement ignorants de la navigation et terrorisés par tant de violence. Sur le site de la mairie, il est indiqué que l’accueil est une priorité pour l’île. Je constate qu’il y a quelques progrès à faire. De plus, il est demandé aux propriétaires de bouée d’indiquer au feutre bien visible le tonnage possible pour l’amarrage. Pour cela, il faudra sûrement revenir un autre jour. Si nous avions eu la psychologie du plaisancier cité dans votre article, l’issue en aurait été probablement semblable. Puisqu’une critique n’est constructive qu’assortie d’une solution, je propose de munir ces sinistres personnages d’un portable et d’un numéro communiqué aux capitaineries environnantes par lequel ils pourraient répondre aux plaisanciers sur les possibilités d’accueil. Cela occuperait un peu leurs journées et leurs cerveaux vides. Plus généralement, nous constatons une dégradation des relations entre plaisanciers et autochtones. Nous assistons tous les ans à une altercation. Parfois les plaisanciers sont de mauvaise foi, mais souvent ils sont juste ignorants et il suffit de donner les informations calmement pour que tout se passe bien.