• Rhéa Trawler 34
Le chantier Rhéa Marine relance sa gamme Trawler avec un modèle de moins de 10 mètres, qui reprend tout ce qui a fait le succès de cette marque rochelaise : une belle finition, l’utilisation de matériaux nobles et un style bien particulier. À cela s’ajout
En voilà un qui s’est fait attendre ! Annoncé depuis plus d’un an, le Trawler 34 du chantier Rhéa Marine a enfin été dévoilé au public à l’occasion du dernier Grand Pavois de La Rochelle. Depuis 2008, date de sortie du premier Trawler de Rhéa Marine, la gamme comptait trois modèles, un 36, un 43 et un 47 pieds, fabriqués en Turquie. Compte tenu du contexte politique dans ce pays, la construction des trawlers là-bas s’est avérée de plus en plus compliquée et Rhéa Marine a décidé d’arrêter de travailler avec la Turquie. En rejoignant l’année dernière les marques Wauquiez et Tofinou au sein du groupe Latitude 46 Yachts Construction, le chantier Rhéa Marine a bénéficié d’un nouveau souffle qui lui a permis de sortir ce nouveau bateau qui attendait sagement dans « les tuyaux ».
Un beau niveau de finition
Dessiné par Yann Chabaud, ce « petit » trawler – il mesure moins de 10 mètres de longueur de coque – marque le redémarrage de cette gamme et un retour aux sources pour ce chantier rochelais né en 1996 avec le Rhéa 900. Le Trawler 34 reprend l’esprit Rhéa des débuts avec l’utilisation de matériaux nobles et une très belle finition. Le constructeur profite d’appartenir désormais à un groupe pour mutualiser les savoirfaire, entre autres les menuiseries intérieures, qui sont réalisées chez Wauquiez, une référence en la matière. La partie en polyester (coque, pont et fly) est, elle, fabriquée en Pologne chez un sous-traitant, et l’assemblage et les derniers travaux sont faits à La Rochelle dans l’usine Rhéa. Le 34 se présente comme un trawler « accessible » avec un premier prix à partir de 399 000 €. Il est disponible en version sedan ou fly et en mono ou bimoteur, avec des blocs Nanni, Volvo ou Yanmar. La présence en standard d’une bande molle sous l’avant de la carène et de crapaudines qui protègent les hélices et leur arbre, lui permet de s’échouer en toute sécurité, ce qui est assez inédit sur ce type d’unité. Proposé en standard avec un niveau d’équipement très complet, il présente également de nombreuses astuces qui en font une unité particulièrement modulable, fonctionnelle et séduisante. Il reprend de son aîné,
le 36, le principe du tableau arrière basculant qui permet d’agrandir le cockpit de plus de 80 centimètres en longueur et d’avoir au mouillage une belle plage de bain. Manuelle en standard, l’ouverture du tableau arrière peut être effectuée par une télécommande électrique en option. Le cockpit reçoit trois banquettes escamotables avec coussins, ainsi qu’une immense soute centrale offrant une vaste capacité de rangement et un accès à la salle des machines. À gauche de cette soute, un coffre a été spécialement pensé pour recevoir le radeau de survie. Symétriques, les passavants – en fait des coursives – sont fermés en standard par des portes coupevent qui protègent le cockpit en cas de navigation un peu musclée.
Un grand fly avec mât de charge
Dans sa version fly, celle que nous avons essayée, une échelle permet d’accéder au pont supérieur. Lorsqu’elle n’est pas utilisée, elle se plaque très facilement contre le montant de la timonerie, libérant de l’espace dans le cockpit. Doté d’un mât de charge pour remonter une annexe, le fly est assez vaste et bien protégé par un haut balcon. Dépouillé sur sa partie arrière, celle qui reçoit l’annexe, il accueille sur l’avant tribord une banquette en L avec une belle table et, sur bâbord, le poste de pilotage avec une assise dont le dossier pivote pour faire face à la table au moment des apéritifs ou des repas. Dans le cockpit, l’accès à la timonerie se fait par une porte arrière coulissante. En entrant, l’odeur de teck huilé est particulièrement agréable. Point de relent de plastique, ici, l’arôme du bois qui se dégage des aménagements prend le dessus et fait partie de l’ambiance. Immédiatement sur bâbord, le gros réfrigérateur de 208 litres, un peu trop voyant peut-être, fait face au bloc-cuisine installé tout en longueur sur tribord. La vitre arrière se relève entièrement et permet de communiquer depuis la cuisine avec le cockpit, d’autant qu’une petite rallonge créant une sorte de bar se met facilement en place. La cuisine est bien équipée en standard avec un réchaud à deux feux, un four à gaz, un évier à deux bacs et de nombreux rangements hauts et bas.
Un intérieur chaleureux
L’association du teck pour les meubles et du cuir pour les poignées des placards est à la fois esthétique et élégante. En face de la cuisine, le salon comprend un canapé-lit, une table amovible et une banquette au dossier réversible pour être face ou dos à la route. Dans le sens de la marche, cette double assise accueille deux passagers qui profitent d’un repose-pied en teck et d’une porte latérale sur bâbord pour accéder directement au passavant. Devant eux se trouve une élégante table à carte au capot en cuir. Sur l’autre bord, le poste de barre reçoit aussi une banquette double, qui sera coulissante sur les prochains modèles pour optimiser la position de conduite. Le pilote bénéficie d’une grande barre à roue en inox et bois vernis, ainsi que d’un immense tableau de bord. Ce dernier est noir, comme le contour des trois panneaux du pare-brise, ce qui est nouveau chez Rhéa et permet de limiter la réverbération accentuée par le blanc. Une partie du tableau de bord est un peu trop
à plat à notre goût pour que les cadrans soient facilement lisibles pour les petits gabarits. Une porte sur la droite du pilote débouche également dans le passavant. Entre la table à carte sur bâbord et le poste de pilotage sur tribord, une descente, un peu raide, mène à la partie couchage. Au pied des trois marches, sur bâbord, le cabinet de toilette dispose d’un bel espace douche et WC électriques séparé du coin lavabo constitué d’une grande vasque rectangulaire et de petits rangements. L’aération est assurée par un hublot ouvrant installé en hauteur dans la cabine de douche.
Une transformation très simple
Sur tribord, une autre porte s’ouvre sur une cabine dotée d’un lit de 1,88 sur 1,38 mètre, mais dont une partie est de type cercueil. Ce couchage se transforme en banquette une fois la partie basse de la couchette relevée en dossier. C’est là que réside la grande originalité de ce trawler… Grâce à un système de cloisons coulissantes, la pointe du bateau se transforme en une belle suite de propriétaire, comprenant la cabine avant avec son beau lit central et ses nombreux rangements, et la cabine sur tribord avec son canapé. En cas de navigation à plus de deux, les cloisons se déplient facilement pour recréer deux cabines. La sellerie à bord est élégante et de qualité et plusieurs tissus sont proposés ; depuis un an, le chantier Rhéa dispose de son propre atelier de sellerie, ce qui donne davantage de latitude pour le choix et le contrôle de la qualité. Une autre astuce, bien pensée, est la descente fixée par deux petits loquets et qui bascule vers l’arrière pour dévoiler un immense local technique pouvant accueillir une machine à laver ou un générateur et offrir un bel accès à la salle des machines.
Comme beaucoup de bateaux de ce type, le Trawler 34 comprend des portes de coupée, mais celles-ci sont coulissantes et non pivotantes, si bien qu’elles sont larges et très faciles à manipuler. Sur l’avant, le rouf du bateau est recouvert (en option) d’un grand bain de soleil de 2,35 sur