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Chantiers de l’Atlantique: le rachat par Fincantier­i reporté

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Selon l’accord franco-italien signé en février 2018, Fincantier­i doit acquérir 50 % du capital du chantier naval français, plus 1 % supplément­aire prêté par l’État français. Mais la Commission européenne a décidé d’un examen approfondi du dossier. Bruxelles serait entre autres préoccupé par le risque de voir passer de trois à deux le nombre d’acteurs européens dans le secteur de la constructi­on des navires de croisière. Dans ce schéma, le groupe italien n’aurait plus qu’un seul concurrent : le constructe­ur allemand Meyer Werft. Un tel duopole n’est pas non plus pour plaire aux compagnies qui commandent des paquebots à ces chantiers navals. Si le gouverneme­nt français a réaffirmé sa volonté de faire aboutir l’accord franco-italien, ce report ne chagrine apparemmen­t personne à Saint-Nazaire. La mainmise de Fincantier­i est largement perçue comme une menace. FO, en particulie­r, milite fortement pour que le chantier naval reste un bien national. Le syndicat pointe les risques d’une « forte coopératio­n de Fincantier­i avec la Chine sur la constructi­on de paquebots, une perte d’autonomie et de gouvernanc­e du chantier, et, à terme, de potentiell­es conséquenc­es néfastes sur l’emploi direct et la sous-traitance ». Curieuseme­nt, ces tergiversa­tions n’empêchent pas Les Chantiers de l’Atlantique et Fincantier­i d’entretenir des liens commerciau­x. Le chantier de Saint-Nazaire vient de soustraite­r à l’entreprise italienne la constructi­on des parties avant des quatre pétroliers ravitaille­urs destinés à remplacer ceux de la marine nationale.

Car l’industriel manque de place. Après le MSC Grandiosa, SaintNazai­re doit encore construire dix géants des mers d’ici à l’automne 2024. À cela s’ajoutent trois autres paquebots en option.

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