LOMAC 850 IN 300 ou 375 chevaux ?
Nous avons comparé un V6 et un V8 Yamaha montés sur le tout dernier semirigide Lomac. Pour le plaisir, mais aussi pour voir les différences de performances et de comportement !
Un mardi matin, le téléphone sonne. Au bout du fil, Richard Lapene, concessionnaire Lomac : « J’ai en magasin un 300 chevaux Yamaha et un 375 XTO, ça vous dit de comparer les deux moteurs sur le nouveau Lomac 850 IN ? » Banco ! Quelques jours plus tard, nous sommes à Palavas à bord du semi-rigide milanais. Cette carène conçue pour accepter jusqu’à 400 chevaux marche déjà fort avec le Yamaha F 300B, passant les 45 noeuds avec deux personnes à bord et un peu moins de 100 litres de carburant embarqués. Il faut aussi moins de 4 secondes pour déjauger, autrement dit, ça pousse ! D’emblée, cette motorisation semble s’imposer comme le choix logique pour une clientèle familiale, voulant un ensemble performant mais restant dans les limites du raisonnable.
Même un 250 ch pourrait suffire
L’idée est aussi de chercher un rendement optimal en vitesse de croisière ; c’est ici le cas puisque nous nous approchons de 0,9 mille par litre à 21 noeuds et nous restons proches de 0,8 jusqu’à 30 noeuds environ. Au vu de ces chiffres, nous en venons à la conclusion qu’un 250 chevaux ne serait pas ridicule non plus, voire un F 225B, l’ancien V6 de 3,3 litres, permettant ainsi de faire un pied de nez à la taxe de francisation. Mais les performances risquent d’être un peu en retrait ; à voir... Nous avons ensuite monté le 375 chevaux XTO sur le tableau arrière, avec l’espoir solide de passer la barre des 50 noeuds. Cet espoir n’a pas été déçu puisque le GPS a enregistré jusqu’à 53 noeuds avec, certes, un vent favorable. L’expérience avec le V8 est complètement différente ; nous sommes en présence d’une GT sportive qui, lorsque les gaz sont remis à 5 000 tours, fait bondir en avant le bateau.
Un vrai plaisir de pilotage, avec une carène qui exprime pleinement son potentiel. De l’aveu de Richard Lapene, avec 400 chevaux, on entre clairement dans la surmotorisation et le bateau commence à louvoyer à pleine vitesse. Ce n’est nullement le cas ici. Le bruit feutré et rauque est très agréable et on sent la grande réserve de puissance à tous les régimes. Bien sûr, nul n’a besoin d’atteindre de telles vitesses dans le cadre de sorties familiales,
c’est pourquoi cet ensemble est plutôt destiné aux amateurs de sensations fortes, qui rappellent qu’en plaisance il n’existe pas grand-chose de plus glorieux à piloter qu’un semi-rigide propulsé par un gros moulin. C’est vraiment une expérience à vivre !
Pour le XTO, il faudra mettre 20 000 € supplémentaires. Mais ce surcoût s’accompagne (en outre) d’un vrai complément de confort à la barre, grâce à la
direction entièrement électrique. Elle est plus précise et globalement plus agréable que la direction hydraulique du F 300B.
Entre 24 et 28 litres d’après l’Icomia
Il est par exemple possible de paramétrer le nombre de tours de volant d’une butée à l’autre, selon les goûts du pilote. La véritable surprise est venue des mesures de rendement : le V8 n’est pas très éloigné du V6. En vitesse de croisière tranquille entre 15 et 18 noeuds, en particulier, les deux moteurs sont au-dessus de 0,8 mille par litre. Les deux vitesses de croisière optimales se trouvent entre 21 et 23 noeuds avec un rendement proche de 0,9 pour le F300 et de 0,8 pour le 375 chevaux. En consommation moyenne Icomia, le F300 reste tout de même 10 % plus sobre.
Enfin, à partir de 34 ou 35 noeuds, c’est le XTO qui consomme le moins, en débit instantané. En définitive, un monde sépare vraiment les deux motorisations en termes de sensations et de performances. Il est sûr que le V6 satisfera 95 % de la clientèle intéressée par le Lomac 850 IN, mais, pour les quelques excentriques fanatiques de pneu et de pilotage, le V8 vaut vraiment le coup ! ■