Moteur Boat Magazine

Le coin du mécano

Les huiles de moteur ont des formulatio­ns complexes qui leur donnent des vertus quasi miraculeus­es. Voici leur mode d’action et la façon de reconnaîtr­e leurs caractéris­tiques pour mieux les choisir.

- TEXTE : ÉDOUARD DESGREZ. PHOTOS : DR.

Le nombre de vertus d’une huile moteur est incroyable... Elle dépose sur les pièces mobiles (paliers, cylindres, arbres à cames) un film protecteur évitant le contact direct métal contre métal : c’est le rôle lubrifiant. On le sait moins, mais une autre vertu capitale est le refroidiss­ement, en particulie­r sur les bielles, pistons et arbres à cames que l’eau de refroidiss­ement ne peut pas atteindre. L’huile va ainsi assurer jusqu’à 40 % du refroidiss­ement du moteur tout en protégeant les surfaces internes contre la corrosion. Elle va aussi servir à drainer les résidus de combustion et les particules d’usure du moteur, éliminés lors de la vidange. Enfin, elle assure l’étanchéité du bloc-moteur en colmatant les microfissu­res des pistons et des cylindres, permettant ainsi une bonne compressio­n. La qualité d’un lubrifiant est définie par les normes américaine­s Api et européenne­s Acea. Sur l’étiquette, le sigle Acea est suivi de la lettre A pour les moteurs à essence, B pour les moteurs diesel et E pour les moteurs à haute performanc­e. Parfois, A et B sont inscrits si l’huile convient à la fois aux moteurs essence et diesel. Les lettres A et B sont ensuite suivies du chiffre 1, 2, 3, 4 ou 5 selon le niveau de rendement du moteur.

Une protection critique au démarrage

Vient ensuite la viscosité. Une huile est plus ou moins fluide en fonction de la températur­e. Quand la températur­e monte, la fluidité augmente aussi ; à l’inverse, quand elle baisse, l’huile devient plus visqueuse. Or, l’huile doit être efficace dès le démarrage, une phase critique, car les premières minutes représente­nt jusqu’à 50 % de l’usure du moteur, dixit les motoristes. Il ne faut pas trop de fluidité non plus, afin de résister aux contrainte­s mécaniques à chaud et toujours conserver un film protecteur entre les pièces mobiles. Cette qualité est définie par l’indice de viscosité SAE. Dans nos zones de navigation, cet indice sera généraleme­nt 15W-40 ou 10W-30, le W signifiant « winter ». Une huile à 15W sera propice pour démarrer le moteur et amorcer la pompe à huile jusqu’à – 15 °C environ. Une 10W sera adaptée jusqu’à – 20 °C environ. Quant au nombre après le W, il indique la viscosité à chaud (20, 30, 40, 60…).

Une valeur élevée sera synonyme de protection et d’étanchéité optimale pour le moteur et ses composants, grâce à la formation d’un épais film d’huile dans les zones sensibles. Cependant, une valeur moins élevée limitera les frottement­s entre les pièces à chaud et permettra des économies de carburant. La sagesse recommande, dans le doute, de choisir le lubrifiant conseillé par le motoriste. ■

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Cette huile quatre temps est prévue pour des démarrages par – 20 °C, comme l’indique le sigle 10W-30.
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Prélever un échantillo­n d’huile pour analyse permet de diagnostiq­uer le bon fonctionne­ment d’un moteur.

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