Mono ou bimoteur : 375 ch ou 2 x 200 chevaux sur un Lomac Adrenalina 8.5 ? .........................................
Ce mois-ci deux ensembles de rêve s’affrontent : une paire de Yamaha F200 face au V8 375 XTO, chacun montés sur un Lomac Adrenalina 8.5. Un match à plus de 50 noeuds !
C’est sûr que nous avons fait tourner les têtes à Palavas-les-Flots, en sortant du port. Deux Lomac affûtés comme des rasoirs, avec une cavalerie d’enfer au tableau arrière, il y avait de quoi ! D’un côté du ring nous avons un Adrenalina 8.5 blanc avec une sellerie rouge, équipé du V8 Yamaha XTO développant 375 chevaux. De l’autre, la même unité mais en version noire avec deux Yamaha F200 assortis aux flotteurs, grâce au minutieux travail d’un carrossier doué du pistolet. Une option à
2 650 €. La carène est conçue pour accepter jusqu’à 2 x 225 ch, mais les sensations fortes sont déjà largement au rendez-vous avec les motorisations de ce test. Le Lomac 8.5 blanc recevait donc le plus gros bloc de la gamme Yamaha. Le V8 XTO de 5,6 litres, dans sa version la plus sage. En effet à son lancement ce bloc était présenté en 425 ch ; il est même possible qu’il évolue encore cette année mais… chut !
Les vertus d’une direction entièrement électrique
L’XTO concentre ce qu’il y a de plus moderne en termes de technologie hors-bord. C’est le premier 4-temps essence à proposer l’injection directe. Cet attribut explique les rendements spectaculaires que nous avons relevés entre 17 et 38 noeuds. Une consommation qui n’a rien à envier à celle de l’ancien 350 chevaux V8 ! Une autre grande première est la direction 100% électrique. Nous connaissions la direction électro-hydraulique dévoilée sur les moteurs Verado en 2004. Yamaha pousse la « techno » encore plus loin, avec sa direction dénuée de composants hydrauliques. Le résultat est un système permettant de durcir la barre à mesure que la vitesse augmente, comme en automobile. Il est également possible de paramétrer le nombre de tours d’une butée à
l’autre (4 tours dans notre cas). Et bien sûr la réactivité est hors pair avec le joystick de manoeuvre, mais pour cela il faut avoir deux moteurs ou plus. En face, nos deux F200 ne manquent pas d’allure non plus, tout de noir vêtus. Ils profitent comme le XTO de commandes de gaz électrique. Nous aurions aimé à ce propos pouvoir commander les deux moteurs avec le même levier, comme c’est le cas sur le système DTS chez Mercury. Côté pilotage, les F200 reçoivent une direction hydraulique classique qui « fait bien le boulot » et assure une conduite agréable, sans toutefois la progressivité offerte par les XTO.
Deux noeuds de plus pour le XTO !
En performance pure : le bimoteur accélère un peu plus fort d’après les chiffres mais ce n’est pas vraiment perceptible. En vitesse de pointe l’XTO permet de grappiller 2 noeuds de plus, ce qui est vraiment impressionnant. Cela prouve une fois de plus que 2 x 200 ch n’équivaut pas tout à fait à 400 ch, étant donné le supplément de traînée induit par le deuxième moteur, entre autres facteurs. Mais le poids des deux F200 réunis équivaut à celui du V8 XTO : ça aussi c’est incroyable !
Monter un mono V8 hors-bord sur un semirigide en V profond est loin d’être une évidence. Le gros bloc a été pensé au départ pour des coques lourdes, en installation multi-moteur, dans l’esprit des fishings et autres maxi coques open que l’on voit en Floride. Mais la direction électrique et la qualité du montage font que l’on ne ressent aucun effet de couple, malgré le couple remarquable du XTO. Bien au contraire, cet ensemble nous a surpris par son équilibre. Notre Lomac conserve une belle assiette durant les sauts de vague, il tourne aussi facilement d’un côté que de l’autre et ne ventile que très
peu dans les virages. Au-delà de ça c’est un ensemble vraiment sportif, nerveux, que l’on prend beaucoup de plaisir à piloter, à l’image d’une GT routière cherchant à combiner le luxe et la haute performance. Vous êtes à l’aise à 28 noeuds en mode « cruising » dans la houle, à tailler la route bercés par le doux ronronnement du V8 en conservant une consommation modérée… Mais vous restez très à l’aise plein gaz à survoler le clapot de crête en crête, dans un sentiment de complète maîtrise.
On aimerait davantage de mains courantes
Encore une fois, sur un pneumatique dépassant les 52 noeuds, nous aimerions davantage de mains courantes et autres points d’accroche pour les passagers, des assises enveloppantes, voire des cale-pieds, sans quoi l’équipage au complet ne profitera des pointes de vitesse que par mer d’huile, même si cette carène est exceptionnelle.
L’ensemble en bi moteur, encore plus séducteur avec son look personnalisé, est aussi un gros pourvoyeur de plaisir à la barre. On retrouve l’accroche incomparable des montages twin dans les courbes, et la tenue de cap exemplaire. Sur le plan psychologique, certains seront également rassurés d’avoir deux horsbords lors de grandes traversées. Étonnamment c’est la paire de F200 qui nous a permis d’atteindre la meilleure valeur de rendement en mille par litre, à 23,4 noeuds. Mais au-delà de 33 noeuds, c’est le XTO qui consomme le moins, il n’y a pas photo.
En définitive si l’on prend en compte les critères de confort de pilotage, de performance et de consommation, c’est le Lomac équipé du V8 qui remporte ce match, même s’il est un peu plus cher à l’achat. ■