Moteur Boat Magazine

Mono ou bimoteur : 375 ch ou 2 x 200 chevaux sur un Lomac Adrenalina 8.5 ? .........................................

Ce mois-ci deux ensembles de rêve s’affrontent : une paire de Yamaha F200 face au V8 375 XTO, chacun montés sur un Lomac Adrenalina 8.5. Un match à plus de 50 noeuds !

- TEXTE : ÉDOUARD DESGREZ. PHOTOS : VIRGINIE PELAGALLI

C’est sûr que nous avons fait tourner les têtes à Palavas-les-Flots, en sortant du port. Deux Lomac affûtés comme des rasoirs, avec une cavalerie d’enfer au tableau arrière, il y avait de quoi ! D’un côté du ring nous avons un Adrenalina 8.5 blanc avec une sellerie rouge, équipé du V8 Yamaha XTO développan­t 375 chevaux. De l’autre, la même unité mais en version noire avec deux Yamaha F200 assortis aux flotteurs, grâce au minutieux travail d’un carrossier doué du pistolet. Une option à

2 650 €. La carène est conçue pour accepter jusqu’à 2 x 225 ch, mais les sensations fortes sont déjà largement au rendez-vous avec les motorisati­ons de ce test. Le Lomac 8.5 blanc recevait donc le plus gros bloc de la gamme Yamaha. Le V8 XTO de 5,6 litres, dans sa version la plus sage. En effet à son lancement ce bloc était présenté en 425 ch ; il est même possible qu’il évolue encore cette année mais… chut !

Les vertus d’une direction entièremen­t électrique

L’XTO concentre ce qu’il y a de plus moderne en termes de technologi­e hors-bord. C’est le premier 4-temps essence à proposer l’injection directe. Cet attribut explique les rendements spectacula­ires que nous avons relevés entre 17 et 38 noeuds. Une consommati­on qui n’a rien à envier à celle de l’ancien 350 chevaux V8 ! Une autre grande première est la direction 100% électrique. Nous connaissio­ns la direction électro-hydrauliqu­e dévoilée sur les moteurs Verado en 2004. Yamaha pousse la « techno » encore plus loin, avec sa direction dénuée de composants hydrauliqu­es. Le résultat est un système permettant de durcir la barre à mesure que la vitesse augmente, comme en automobile. Il est également possible de paramétrer le nombre de tours d’une butée à

l’autre (4 tours dans notre cas). Et bien sûr la réactivité est hors pair avec le joystick de manoeuvre, mais pour cela il faut avoir deux moteurs ou plus. En face, nos deux F200 ne manquent pas d’allure non plus, tout de noir vêtus. Ils profitent comme le XTO de commandes de gaz électrique. Nous aurions aimé à ce propos pouvoir commander les deux moteurs avec le même levier, comme c’est le cas sur le système DTS chez Mercury. Côté pilotage, les F200 reçoivent une direction hydrauliqu­e classique qui « fait bien le boulot » et assure une conduite agréable, sans toutefois la progressiv­ité offerte par les XTO.

Deux noeuds de plus pour le XTO !

En performanc­e pure : le bimoteur accélère un peu plus fort d’après les chiffres mais ce n’est pas vraiment perceptibl­e. En vitesse de pointe l’XTO permet de grappiller 2 noeuds de plus, ce qui est vraiment impression­nant. Cela prouve une fois de plus que 2 x 200 ch n’équivaut pas tout à fait à 400 ch, étant donné le supplément de traînée induit par le deuxième moteur, entre autres facteurs. Mais le poids des deux F200 réunis équivaut à celui du V8 XTO : ça aussi c’est incroyable !

Monter un mono V8 hors-bord sur un semirigide en V profond est loin d’être une évidence. Le gros bloc a été pensé au départ pour des coques lourdes, en installati­on multi-moteur, dans l’esprit des fishings et autres maxi coques open que l’on voit en Floride. Mais la direction électrique et la qualité du montage font que l’on ne ressent aucun effet de couple, malgré le couple remarquabl­e du XTO. Bien au contraire, cet ensemble nous a surpris par son équilibre. Notre Lomac conserve une belle assiette durant les sauts de vague, il tourne aussi facilement d’un côté que de l’autre et ne ventile que très

peu dans les virages. Au-delà de ça c’est un ensemble vraiment sportif, nerveux, que l’on prend beaucoup de plaisir à piloter, à l’image d’une GT routière cherchant à combiner le luxe et la haute performanc­e. Vous êtes à l’aise à 28 noeuds en mode « cruising » dans la houle, à tailler la route bercés par le doux ronronneme­nt du V8 en conservant une consommati­on modérée… Mais vous restez très à l’aise plein gaz à survoler le clapot de crête en crête, dans un sentiment de complète maîtrise.

On aimerait davantage de mains courantes

Encore une fois, sur un pneumatiqu­e dépassant les 52 noeuds, nous aimerions davantage de mains courantes et autres points d’accroche pour les passagers, des assises enveloppan­tes, voire des cale-pieds, sans quoi l’équipage au complet ne profitera des pointes de vitesse que par mer d’huile, même si cette carène est exceptionn­elle.

L’ensemble en bi moteur, encore plus séducteur avec son look personnali­sé, est aussi un gros pourvoyeur de plaisir à la barre. On retrouve l’accroche incomparab­le des montages twin dans les courbes, et la tenue de cap exemplaire. Sur le plan psychologi­que, certains seront également rassurés d’avoir deux horsbords lors de grandes traversées. Étonnammen­t c’est la paire de F200 qui nous a permis d’atteindre la meilleure valeur de rendement en mille par litre, à 23,4 noeuds. Mais au-delà de 33 noeuds, c’est le XTO qui consomme le moins, il n’y a pas photo.

En définitive si l’on prend en compte les critères de confort de pilotage, de performanc­e et de consommati­on, c’est le Lomac équipé du V8 qui remporte ce match, même s’il est un peu plus cher à l’achat. ■

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 ??  ?? Les deux bateaux ont quasiment le même poids sur le tableau arrière.
Les deux bateaux ont quasiment le même poids sur le tableau arrière.
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 ??  ?? Équipée du V8 Yamaha, cette carène affûtée passe tranquille­ment la barre des 52 noeuds.
Équipée du V8 Yamaha, cette carène affûtée passe tranquille­ment la barre des 52 noeuds.
 ??  ?? Nous aurions aimé un cran de blocage au niveau du point mort sur la commande de gaz électrique.
Nous aurions aimé un cran de blocage au niveau du point mort sur la commande de gaz électrique.
 ??  ?? Le gros cylindre de la direction électrique du V8 : une avancée majeure dans le confort de pilotage et dans le montage d’un moteur hors-bord.
Le gros cylindre de la direction électrique du V8 : une avancée majeure dans le confort de pilotage et dans le montage d’un moteur hors-bord.
 ??  ?? Les deux packages nous ont conquis par leurs performanc­es. Le montage twin apportera peut-être une sérénité supplément­aire aux adeptes des grandes traversées.
Les deux packages nous ont conquis par leurs performanc­es. Le montage twin apportera peut-être une sérénité supplément­aire aux adeptes des grandes traversées.
 ??  ?? Les deux F200 sont reliés par une barre de liaison permettant d’optimiser l’efficacité des vérins hydrauliqu­es.
Les deux F200 sont reliés par une barre de liaison permettant d’optimiser l’efficacité des vérins hydrauliqu­es.
 ??  ?? Malheureus­ement il n’y a pas la possibilit­é de commander les deux moteurs avec un seul levier, contrairem­ent au système DTS de Mercury.
Malheureus­ement il n’y a pas la possibilit­é de commander les deux moteurs avec un seul levier, contrairem­ent au système DTS de Mercury.

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