• La Croatie : le paradis du plaisancier ............................
Après avoir navigué en mai 2018 en eaux intérieures sur la Marne et la Seine, Régis et son épouse Corinne ont décidé, l’été suivant, d’organiser une croisière en famille en Croatie à bord de leur B2 Marine Cap Ferret 752 Cruiser prénommé Salvela. Récit.
Mille six cent cinquante-six kilomètres séparent Mary-surMarne, où nous vivons en Seineet-Marne, et Šibenik, située sur la côte Adriatique de la Croatie et plus particulièrement la marina Solaris, qui sera notre port de départ pour cette croisière. Nous mettrons trois jours pour nous y rendre avec notre Nissan X-Trail et notre B2 Marine Cap Ferret 752 Cruiser et son 200 chevaux Suzuki, installés sur une remorque Nautilus à double essieu. Il faut dire que nous avons fait une halte à Salzburg, en Autriche, afin de visiter cette magnifique ville, qui fut celle de Mozart. Après avoir parcouru 977 kilomètres le premier jour, nous faisons donc halte dans un camping à Salzburg. La journée du lendemain est consacrée à la visite de la ville et notamment de la magnifique cathédrale et du château de Hohensalzburg et de sa forteresse, accessibles en funiculaire. Nous en profitons pour faire le plein d’essence du bateau, le litre du SP95 sans éthanol étant en Autriche de 1,19 €. Nous parcourons les 679 kilomètres qui nous séparent encore de Sibenik en une journée et arrivons le soir à destination. Nous décidons de dormir dans la voiture sur un parking à proximité de la mer afin de pouvoir accéder à la marina le lendemain matin de bonne heure.
Le stationnement inclus dans le prix du grutage
Il fait déjà chaud lorsque nous nous rendons à la mise à l’eau et nous enregistrons pour avoir une place au port. Le tarif du grutage de 200 € pour un bateau de 6/7 mètres inclut le stationnement de la remorque et du véhicule.
La marina est parfaite, digne d’une quatre étoiles : elle intègre un camping, des sanitaires et douches très propres, un supermarché et une piscine. Le prix de la nuit est de 29 €. Notre croisière en Croatie durera une dizaine de jours. J’ai longuement préparé notre parcours et le bateau (voir guide pratique). Deux bidons d’essence de 20 litres supplémentaires ont été embarqués par sécurité et c’est donc avec une certaine excitation que nous quittons Sibenik en direction de Brac. Nous sommes conscients que notre programme peut changer en fonction de la météo, surtout en cette période de l’année où les orages et les rafales de vent peuvent arriver très soudainement. Notre objectif est de naviguer trois heures à 3h30 par jour maximum afin de profiter de ce magnifique lieu de navigation.
Des navigations quotidiennes de trois heures
Lorsque nous quittons la marina, les voyants météo sont au vert mais, après 3 h 30 de navigation, n’étant pas arrivés à Brac, nous prenons la décision de nous arrêter dans la crique d’Uvala Sesula sur l’île de Solta. Nous jetons l’ancre, nous nous assurons qu’elle est bien fixée et allons porter une amarre à terre sur un rocher afin d’être tranquille pour la nuit. Nous avons la sensation d’être au bout du monde, déconnectés de tout… Ça doit être ça la vie dans les îles ! Autour de nous, le seul bruit est celui de l’eau. Le jour suivant, de l’île de Solta, nous nous rendons à l’île de BRAC, plus exactement à Milna pour y faire un ravitaillement. La marina ACI de Milna propose de nombreux services et nous permet de recharger électriquement avec la prise de quai, mais le tarif de nuit n’est pas donné (48,50 €). Nous en profitons pour visiter le village, très pittoresque avec son église au centre. Sur le port, un pêcheur propose la vente en direct de sa pêche (crevettes, dorades...). Notre destination suivante est Stari Grad sur l’île de Hvar, que nous rejoignons après deux heures de navigation. Le port municipal propose la nuit à 26 € avec sanitaires, douche, eau et électricité. Notre place est en face de la mairie et nous sommes surpris par le calme ; nous n’entendons que le clapotis de l’eau. En fait, les véhicules ont l’interdiction de circuler dans le centre-ville. Le soir, nous dînons dans un restaurant qui propose du très bon poisson pour 42 € le menu pour deux. Le lendemain, nous quittons le port en direction de l’île de Pakleni, qui fait partie de l’archipel de Hvar. Après trois heures de navigation, nous faisons halte dans une jolie crique. Le temps est idéal pour profiter de la mer à 27 degrés, et il y a très peu de bateaux. Nous profitons de ce cadre idyllique et y passons la nuit au mouillage. Pakleni n’étant qu’à quelques milles de Hvar, nous décidons le jour suivant de nous y rendre. Hvar, ville principale de cette île, est très touristique, un peu comme Dubrovnik avec qui elle affiche d’ailleurs quelques
ressemblances. Nous arrivons de bonne heure car Hvar est très prisée des plaisanciers. Les places sont rares et, malgré l’heure matinale, nous sommes obligés de nous amarrer à une bouée. Heureusement que nous avons notre annexe… Une fois à terre, nous partons visiter la ville et sa forteresse qui surplombe le port. À notre retour, une désagréable surprise nous attend. Alors que nous nous apprêtons à reprendre l’annexe pour rejoindre Salvela, nous voyons un couple de plaisanciers « culottés », à bord d’un gros bateau de location, essayer de couper nos amarres pour prendre notre place. Fort heureusement, nous sommes arrivés à temps et seul, le support de la bouée de sauvetage a été abîmé. Nous pouvons continuer pour notre plus grand plaisir notre croisière. Nous quittons Hvar pour trouver un port afin d’effectuer le plein d’eau et vidanger les WC. Nous souhaitons retrouver le calme après cet incident qui nous a contrariés et, c’est en face de la ville de Hvar, dans l’archipel du même nom, que nous trouvons une place de port sur l’île Pakleni dans le port ACI de Palmizana. Le cadre est idyllique, sauvage, au milieu des pinèdes, mais le tarif de la nuit au port est de 66 €.
Vis, moins touristique, plus authentique
Le lendemain, après trois heures de navigation au sud-sud-ouest, nous arrivons à Vis, le cheflieu de l’île du même nom. Nous nous amarrons à une bouée et pour un tarif de 13 € nous avons accès aux WC et aux douches du port. Nous tombons sous le charme de cet endroit avec sa petite église à l’écart de la ville. Ce village est pittoresque et nous apprécions le peu de touristes par rapport à Hvar. La fin de notre croisière approche et comme nous trouvons que l’île de Vis est paisible et calme, nous en faisons le tour et profitons de cette mer limpide pour nous baigner et pratiquer la plongée en apnée. Même avec peu de profondeur, je trouve des étoiles de mer, des oursins, et je peux apercevoir parfois du congre ou des murènes. À l’opposé du village de Vis, le port de Komiza, ouvert à l’ouest, se trouve à
L’île de Vis, dans le sud ouest de la Croatie, est épargnée par le tourisme de masse
moins de deux heures de navigation. Si la ville nous semble assez sinistre et peu agréable, le port lui est bien placé. Le tarif de la nuit est de 27 €. Le lendemain, nous décidons d’aller en face de Komiza à la grotte de Biševo pour la visiter. Après une heure de navigation, nous arrivons en vue de la grotte. Comme c’est une réserve naturelle, nous devons amarrer notre bateau à une bouée. Une personne de la réserve vient alors nous chercher avec une barque motorisée pour nous faire découvrir la grotte. Un lieu magique ! La grotte est magnifique, la lumière extérieure rentre à l’intérieur et crée une lumière bleue. Après ce moment féerique, nous mettons deux heures et demie pour retourner à Vis en raison d’une mer un peu agitée.
Une destination idéale pour les plaisanciers
La fin du voyage approche et nous passons une dernière journée à Vis avec au programme baignade et promenade. J’en profite également pour prendre la météo locale et avec Météo Consult, je fais un point avec un météorologue pour m’assurer du jour et de l’heure à laquelle retourner sur Šibenik. Le trajet du retour d’une quarantaine de milles en compte une trentaine en haute mer, je veux donc être sûr de la météo. Le mauvais temps est annoncé pour lundi avec un risque d’orage et un vent de force 6 à 7. Nous quittons donc Vis le samedi matin tôt. La météo est bonne, le ciel bleu et la mer lisse. Nous avons complété le plein de carburant et rempli les deux bidons de secours. Après 5h30 de navigation, nous sommes de retour à la Marina Solaris à Šibenik. Le trajet s’est bien passé à la vitesse moyenne de 8 noeuds. Un parcours en haute mer est toujours impressionnant car vous êtes seul en mer. Nous avons croisé très peu de bateaux et, grâce à mon système AIS, j’ai pu apercevoir sur mon Lowrance ELITE TI quelques cibles, ce qui a un côté rassurant quand vous naviguez. À Šibenik, la majorité des vacanciers sont partis, le port est très calme et il y a ici beaucoup moins d’humidité que sur les îles. Nous décidons de profiter jusqu’au dernier moment, avant le mauvais temps annoncé pour lundi, et de nous faire plaisir en nous rendant à Skradin (la rivière Krka) en passant par
Šibenik, Zaton et en remontant le Fjord qui mène jusqu’à la rivière. Nous déjeunons dans la crique de Bilice où nous nous baignons dans une eau limpide à presque 30 degrés. Ici l’eau de la mer est mélangée avec l’eau douce de la rivière Krka qui se jette dans la mer Adriatique. La Croatie c’est vraiment le terrain de jeux idéal pour les plaisanciers ! ■