Open ou walkaround ? ......................................................
Ces deux modèles exposés chez Nautic Emeraude sont d’une longueur sensiblement égale. Mais pour le reste, les différences sont assez marquées, du prix de vente jusqu’à leur année de fabrication. Là où le B2 est plus récent et totalise à peine une quinzaine d’heures, l’Ultramar offre une carène insubmersible en aile de mouette. Seront-ils faciles à départager ?
Comme dans tous les domaines, la plaisance évolue avec son temps et n’échappe pas aux effets de mode. Les plaisanciers les plus aguerris peuvent d’un coup d’oeil estimer l’époque à laquelle appartient telle ou telle carène. Avec nos deux modèles réunis ce mois-ci, l’exercice est assez aisé. Le premier, le plus récent, demeure toujours dans le coup, puisqu’il date de 2014. Il s’agit d’un modèle de la marque girondine B2 Marine, en l’occurrence un Cap Ferret 572 Open. Avec sa livrée grise et ses formes classiques, cette occasion est quasiment indémodable. En dépôt-vente première main, elle est motorisée avec un 70 chevaux Yamaha qui totalise moins de quinze heures. L’autre modèle est plus ancien et se caractérise par une carène insubmersible en aile de mouette et des formes typiques des années 2000. Au-delà de l’insubmersibilité, rare pour un chantier français, voire européen, la grande différence se situe sous la ligne de flottaison, puisque l’aile de mouette apporte une grande stabilité à l’arrêt grâce à ses deux redans très marqués. Les pêcheurs apprécieront. Autre avantage de cet architecture de carène : lorsque le bateau échoue, il le fait totalement à plat, sans gîte. Un détail qui a son importance pour ceux dont le mouillage échoue régulièrement. Côté moteur, c’est un Mercury Optimax de 125 chevaux (deux-temps), qui totalise environ 400 heures. Cet Ultramar a connu trois propriétaires. Il a été vendu à l’origine par Emeraude Nautic où il a toujours été entretenu.
LE COCKPIT
Bien qu’estampillé « open », le B2 Marine offre un plan de pont original, qui tranche avec le genre de la coque ouverte. En effet, à l’avant, le salon est en C, avec un unique passavant à tribord et une console déportée à bâbord, où deux marches permettent néanmoins de rejoindre la partie avant. Le cockpit est occupé par deux sièges baquets, deux grandes mains courantes inox sur les francs-bords et un portillon pour accéder aux plages arrière, par tribord. L’Ultramar mélange les genres, avec un plan de pont qui hésite entre l’open pour la partie arrière, et le walkaround pour la partie avant. Les deux passavants sont symétriques et le cockpit est sensiblement plus grand que celui du B2 Marine, ce qui est somme toute logique, au regard de la nomenclature des bateaux : 572 pour l’un et 600 pour l’autre. Pas de plages arrière au niveau de l’eau pour l’Ultramar, mais deux accès à l’eau surélevés et lattés de bois.
LA PARTIE AVANT
Une table peut prendre place dans le salon avant du B2 Marine, offrant un espace pour le pique-nique ou les repas. De hauts balcons inox protègent les convives, qui peuvent tenir à six autour de ce coin repas. Un coffre prend place à l’avant, et au-delà une baille à mouillage. L’Ultramar possède quant à lui une delphinière assez prononcée, enserrée par un balcon qui recule loin vers les passavants, protégeant les déplacements. La partie walkaround n’est pas forcément très profonde, mais elle profite justement de la hauteur de ces balcons inox. A défaut d’offrir un vrai bain de soleil, le rouf de
la cabine pourra faire office de petit solarium. La baille à mouillage est assez profonde et son capot est retenu par un bout.
LA CABINE
Le B2 Marine est un open, mais il n’en demeure pas moins doté d’un bel espace de rangement au sein de la console. Les plus téméraires pourront même y loger un petit matelas pour une personne. A l’inverse, l’Ultramar possède une vraie cabine, certes aux coussins un peu datés, mais qui pourra faire son office le temps d’une nuit ou deux dans une crique. Un hublot ouvrant à l’avant et une bande de Plexiglas apportent à l’intérieur une luminosité correcte.
LE MOTEUR
Le Yamaha du B2 Marine ne totalise que 13 heures. Il est plus récent que la coque qui, bien que de 2014, n’a été mise à l’eau que deux ou trois ans plus tard. Il s’agit donc d’un ensemble particulièrement récent, mais qui, détail intéressant pour l’acheteur, a déjà subi les premières années de décote les plus fortes. Le moteur de l’Ultramar est un Mercury Optimax de 125 chevaux, donc deux-temps. Mais le concessionnaire Nautic Emeraude précise qu’un 115 chevaux Mercury Optimax (également disponible en stock) pourra être monté selon les souhaits du futur acheteur. Dans les deux cas, la puissance du deux-temps sera suffisante pour propulser cette occasion insubmersible qui sera plus lourde (à taille égale) qu’un modèle non-moussé.
L’ÉQUIPEMENT
Le B2 Marine ne possède pas d’équipement électronique. En revanche, il est doté d’un WC chimique, d’une table de cockpit et d’une échelle de bain. La sellerie est complète et en bon état, sans oublier le bimini, très utile pour les chaudes journées d’été. Une remorque routière fait également partie de l’inventaire. L’Ultramar possède de son côté un sondeur Navman et sa sonde est toujours présente sur le tableau arrière.
LE PRIX
La différence est assez marquée puisque l’un est à vendre quasiment le double de l’autre, soit 25 900 € pour le B2 Marine et 12 000 € pour l’Ultramar. Les deux prix de vente sont cohérents, au regard de leur âge et de leur motorisation.
EN CONCLUSION
Si le programme de navigation ne peut pas vraiment les partager (il s’agit de balades à la journée), l’Ultramar possède une cabine plus spacieuse pour la petite croisière. Cabine qui pourra le cas échéant, faire office de rangement, car l’Ultramar n’a pas la grande soute présente dans le cockpit du B2 Marine. Deux points importants peuvent faire pencher la balance en faveur du B2 Marine : sa remorque routière et un moteur quatre-temps qui possède très peu d’heures. Ceux au budget plus réduit et qui ne sont pas réticents aux moteurs deux-temps se porteront sur l’Ultramar qui, rappelons-le, possède une coque insubmersible. ■