Les masques et gants jetables pullulent dans la Méditerranée
L’épidémie de coronavirus a fait apparaître un nouveau type de pollution. Depuis plusieurs semaines, les images de rues jonchées de masques et de gants usagés se sont multipliées. Devenu obligatoire dans les transports, le masque est porté partout, mais termine trop peu souvent dans une poubelle. Et il pourrait bien commencer à envahir un espace naturel déjà abondamment pollué par le plastique : la mer. Dans une vidéo postée sur Facebook, Laurent Lombard, fondateur de l’association Opération Mer Propre, alerte sur la présence de masques chirurgicaux et de gants dans la mer Méditerranée. « Ça vous dit cet été de vous baigner avec le Covid19… ? » commence le militant dans son message. Sur les images, Laurent Lombard plonge au large d’Antibes. La suite est édifiante. Il ramasse un à un des masques et des gants usagés qui attendent leur heure entre le sable et les algues. « Sachant que plus de deux milliards de masques jetables ont été commandés, bientôt il risque d’y avoir plus de masques que de méduses dans les eaux de la Méditerranée », prévient Laurent Lombard. Un masque chirurgical mettrait plus de 400 années à se décomposer. Avec son association, ce militant avait déjà dénoncé la pollution de la Méditerranée par le plastique. Il plonge régulièrement dans ses eaux turquoise pour récupérer des dizaines et des dizaines de déchets, avant de poster une photo pour alerter la population. « 80 % des déchets que l’on retrouve en mer viennent de la terre. Tout le monde doit prendre conscience que les déchets doivent être jetés dans les poubelles et nulle part ailleurs », assure-t-il. Éric Pauget, député des Alpes-Maritimes, a récemment proposé un amendement pour durcir la réglementation en vigueur concernant le dépôt sauvage et augmenter l’amende à 300 euros en cas de dépôt de masques sur la voie publique ou dans un espace naturel.