Les canicules marines poussent les poissons à l’exode
Imprudences, désinvolture, manque d’attention, accidents… cet été a été particulièrement marqué par le manque de sérieux des estivants venus profiter des joies de la mer et du post-confinement.
Fuir pour survivre. Poissons, baleines ou encore tortues : de nombreuses espèces marines pourraient devoir se déplacer à des milliers de kilomètres de leur aire de répartition habituelle pour échapper aux canicules océaniques, selon une étude de la revue Nature. Une situation qui illustre l’ampleur des dommages causés par ces augmentations subites de la température de l’eau. En plus de pousser certaines espèces à chercher des eaux plus fraîches, ces vagues de chaleur, qui peuvent durer des mois, sont aussi dévastatrices pour les écosystèmes marins. Elles causent le blanchiment des coraux et tuent des oiseaux marins. De quoi faire peser une pression supplémentaire sur les océans, qui se réchauffent déjà de manière progressive en raison du changement climatique. (…) Dans les zones tropicales, où les variations de température de la mer sont faibles, des espèces peuvent parcourir plus de 2 000 kilomètres pour retrouver un habitat qui leur convient, selon l’étude. Un déplacement rapide qui s’accompagne de lourdes conséquences sociales et économiques. Pour exemple, en 2013, une masse d’eau inhabituellement chaude était apparue près de l’Alaska, avant de s’étendre jusqu’au Mexique à la fin 2015. Cette masse, baptisée le « blob », avait provoqué des échouages massifs de mammifères marins et d’oiseaux sur les côtes américaines et canadiennes, et détruit des forêts d’algues.