Moteur Boat Magazine

Fibres et marques

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Les matériaux entrant dans la compositio­n du cordage sont aussi importants que sa compositio­n. Il n’est pas toujours facile de se retrouver dans la jungle des appellatio­ns commercial­es qui font parfois référence à la même fibre sous des noms différents, avec des prix très variables, à diamètre égal, d’un cordage à l’autre… Mais la nature chimique des fibres détermine de nombreuses caractéris­tiques physiques du produit fini, résistance à la rupture, allongemen­t sous charge, résistance à l’humidité et aux UV, flottabili­té, etc.

1 Le polypropyl­ène (PP)

Hydrophobe, le polypropyl­ène flotte à la surface de l’eau et sa matière est autolubrif­iante. Pour cette raison, il est très difficile à nouer et une épissure est quasi indispensa­ble pour fiabiliser les terminaiso­ns. Hors usage spécifique (remorque de ski nautique ou engin de pêche, par exemple), on l’utilise principale­ment pour réaliser des petites aussières d’annexe ou les retenues des radeaux de sauvetage. Sa résistance mécanique est limitée et il reste sensible à l’abrasion et aux UV qui rendent le matériau cassant après quelques années d’exposition.

2 Le polyamide (PA)

Plus connue sous le nom commercial de Nylon, cette fibre est souple et élastique, une caractéris­tique de choix pour confection­ner des aussières, des lignes de mouillage ou des garcettes polyvalent­es. Elle absorbe fortement l’humidité et reste sensible à l’abrasion.

3 Le polyester (PES)

Baptisée Dacron, Tergal, Terylène, Diolen ou Trevira, cette fibre

présente un ensemble de caractéris­tiques mécaniques très favorables, associées à un prix intéressan­t. Résistante­s aux UV, à l’allongemen­t et à l’abrasion, les fibres polyester sont de loin les plus employées aujourd’hui, en particulie­r pour la fabricatio­n des gaines. Un peu plus lourd que le polyamide (densité 1,38 contre 1,14), le polyester est aussi très durable.

4 L’aramide

Le célèbre Kevlar présente une résistance exceptionn­elle à la traction et un allongemen­t à la rupture extrêmemen­t faible, inférieur à 4 % (contre 10 à 20 pour le polyester). Mais il est aussi très hydrophile, il résiste très mal aux UV et à l’abrasion et il coûte cher. Plus gênant encore, il est très difficile à couper, même avec des outils tranchants, qu’il désaffute d’ailleurs très rapidement.

Il n’est pas thermofusi­ble et résiste à des températur­es supérieure­s à 500 °C ! Même les plus motivés des amateurs de matelotage passeront leur chemin tant la tâche est ardue!

5 Le polyéthylè­ne (PE)

Dans sa version à haut module, baptisée Spectra ou Dyneema, cette fibre polyvalent­e résiste bien aux UV et présente des performanc­es proches des aramides, sans leurs inconvénie­nts. Sa faible densité (0,98) rend son usage incontourn­able à bord de tous les voiliers, en alternativ­e au polyester. Son principal défaut est lié à sa tendance à fluer sous charge (allongemen­t dans le temps), que certains fabricants combattent à l’aide d’un pré-étirage en usine et de formulatio­ns spécifique­s de la matière. Assez facile à mateloter, le Dyneema permet de confection­ner des pièces d’accastilla­ge en textile, plus légères et bien moins coûteuses que les traditionn­elles manilles en inox.

6 Le polyester à haut module (LCP)

Popularisé sous les noms Vectran et PBO, cette fibre textile présente le plus faible taux d’allongemen­t à la rupture (à peine plus de 2 %), un fluage nul et une bonne résistance à l’abrasion.

Ces particular­ités lui permettent de se présenter en alternativ­e au câble en inox pour supporter un mât radar par exemple ou, sur un voilier, remplacer un gréement dormant.

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