Restauration d’un Mako 211
Certains vieux modèles américains ont toujours la cote auprès des plaisanciers, comme nous avons déjà pu le constater dans nos colonnes, en particulier avec des Boston Whaler. Cette fois-ci, c’est un Mako qui a été restauré par le chantier dinardais RM Marine.
Le goût pour le vintage n’est pas un simple effet de mode, la preuve avec ce Mako 211 de 1991 qui a subi une belle restauration chez le concessionnaire dinardais RM Marine. Le propriétaire de ce Mako, qui navigue en Bretagne nord, est un aficionado de la marque américaine – et plus particulièrement de ses carènes. Après l’achat l’année dernière de ce 21 pieds, il confie la restauration des oeuvres vives et mortes à RM Marine. C’est la première étape d’un chantier qui se poursuivra régulièrement, puisque le propriétaire souhaite étaler les travaux tous les ans. Ainsi, l’année prochaine, ce devrait être au tour de l’accastillage (mains courantes, taquets, etc.) de retrouver une nouvelle jeunesse. Pour le poste des oeuvres vives et mortes, qui compte l’ajout d’un nouveau liston, il aura fallu une cinquantaine d’heures. La remise en état ne se résume évidemment pas à une simple application de peinture. Le travail en amont est quasi aussi important que la peinture en elle-même, puisqu’il est question de masquage, de ragréage ou de nettoyage.
Profiter du chantier pour refaire l’électricité
À la demande du propriétaire, le chantier en a profité pour refaire l’électricité du bord et les périphériques électriques (tableau de bord, jauge à carburant, répartiteur, etc.). Il a également ajouté une pompe de cale et a poli toutes les pièces en inox de l’accastillage à l’aide d’un tour. La question du revêtement à la place d’une peinture de coque a vite été abandonnée, les finitions d’une peinture étant plus flatteuses pour l’oeil. Quant à la réparation du liston, elle s’est naturellement greffée à la restauration, puisqu’il est indissociable des oeuvres mortes. Pour retrouver un modèle le plus proche de celui d’origine, RM Marine a fait appel à Proplast, une société spécialisée dans la fabrication de ce type d’accastillage. Pour la partie peinture, la première étape a consisté à poncer en réalisant une descente
de grains, en commençant par du 120 pour finir avec du 400. La reprise des griffures, rayures et autres impacts s’est effectuée à l’aide de mastic (en vert sur les photos). S’en est suivi, à l’aide d’un aérogommage léger, un ragréage de la jonction entre la peinture et l’antifouling, à peu de chose près au niveau de la flottaison. « Ceci pour avoir la même épaisseur sur le bordé », explique Jérémy Moricel, de RM Marine, qui a oeuvré sur cette restauration. Après un masquage, deux couches de primaire époxy ont été appliquées (en gris sur les photos), suivies de deux couches de base blanche, et de deux couches de vernis. Des lampes à infrarouge ont permis d’accélérer le séchage, cette restauration ayant eu lieu en hiver et au début du printemps, à une période où la température ambiante n’est pas suffisante pour polymériser la peinture rapidement. Quelques finitions sont venues parachever l’ensemble, comme les bandes décoratives ou les logos, réalisés pour l’occasion sur mesure. Au final, et en attendant d’autres travaux, cette fois-ci à l’intérieur (plan de pont, plat-bord…), cette restauration a permis de retrouver l’aspect du neuf au niveau des parties externes. ■