Boston Dauntless 230 et 240 : cinq ans les séparent
Ce mois-ci, les deux Boston Whaler d’occasion sélectionnés par nos soins appartiennent à la famille des Dauntless, une gamme qui séduit entre autres par sa polyvalence. Il s’agit respectivement d’un 230 Dauntless de 2011 et de son successeur, un 240 Dauntless de 2016. La différence de prix entre ces deux modèles insubmersibles est de 35 000 €. Pour seulement cinq années d’écart, le jeu en vaut-il la chandelle ? Réponses…
Exposés chez RM Marine, à Dinard (35), ces deux Boston Whaler appartiennent à la gamme Dauntless. Moins techniques et moins hauturiers que les Outrage ou les Conquest, ces modèles ont été conçus par le chantier américain pour offrir un maximum de polyvalence : balades à la journée, ski nautique, wakeboard, pêche, etc., tout en étant faciles à prendre en main. C’est bien simple, ils savent tout faire ! Ils se démarquent des Montauk (la gamme historique) par une carène au V marqué – certes moins que celle des Outrage –, mais sans la légendaire aile de mouette. Leur franc-bord relativement bas ne doit pas laisser penser que leur programme de navigation est essentiellement tourné vers les eaux calmes ou intérieures. Ils sont parfaitement capables d’affronter une mer formée sans mouiller l’équipage ! À ce jour, la gamme compte un 170, un 180, un 210, un 240 et le navire amiral, le 270. Les 210 et 240 sont sortis en même temps (leur première présentation en France remonte au Nautic de Paris de 2012), le 240 prenant la place du 230.
Des différences assez ténues pour les Dauntless
La mise en confrontation de nos deux modèles d’occasion est intéressante, car elle met en avant d’éventuelles différences, pour le coup, assez ténues en matière de style. On retrouve évidemment la patte Boston Whaler. Mais le plan de pont de type open ne change guère, jouant la carte de la sobriété et d’un classicisme de bon goût comme bien souvent avec le constructeur américain.
Le 230 Dauntless est de 2011, c’est l’un des derniers de cette génération avant que le 240 Dauntless prenne le relais. Son Mercury Verado de 250 chevaux totalise 326 heures. Il s’agit d’une seconde main et son propriétaire souhaite changer pour un autre bateau. Bien équipé, surtout en électronique, il dispose entre autres de deux GPS Garmin (un 720 et un 721 XS), d’une radio, de deux batteries, d’un bain de soleil, de l’armement de sécurité complet, de défenses, des apparaux de mouillage, etc. Une révision complète (coque et moteur) a été effectuée. Il est vendu
55 000 € par RM Marine avec une garantie de six mois. Face à lui, le 240 Daunltess de 2016 est motorisé avec un Verado de 350 chevaux qui affiche 193 heures. Cette puissance maximale lui confère une belle vélocité, puisqu’il atteint selon RM Marine 53 noeuds en vitesse de pointe. Il s’agit d’une première main et son propriétaire navigue en Bretagne nord, avec un programme orienté vers les balades en famille, les sports nautiques… D’ailleurs, preuve de la belle capacité de rangement de l’espace sous la console, il est possible de loger un wakeboard à l’intérieur, mais aussi les tauds ! Cette occasion en possède en effet trois : un pour le leaning-post, un pour la console et un autre que le propriétaire (très soigneux !) a fait faire sur mesure par un sellier, afin de protéger toute la partie avant des UV, et plus particulièrement les coussins pour que leur couleur ne passe pas sous l’effet du soleil. L’ensemble coque et moteur est vendu 90 000 €.
Un plan de pont qui a peu évolué
Face aux forces en présence, vers quel modèle se tourner en priorité ? Lors de l’achat d’une occasion, le premier critère est celui du prix, suivi du programme de navigation qui est intimement lié. Concernant ce dernier point, il aboutit évidemment à un match nul : si la carène du 240 a été réactualisée, le plan de pont n’a que peu évolué. Idem pour la longueur de coque, le 240 ayant logiquement pris quelques centimètres par rapport au 230. Pour le prix, il n’en va pas de même puisque l’écart entre les deux occasions est de 35 000 €, ce qui est loin d’être anodin, mais reste logique au regard de la différence entre les deux millésimes. Selon la cote de notre confrère L’Argus du Bateau, la valeur d’un Boston Whaler 230 Dauntless de 2011 est de 42 100 € avec 225 chevaux, là où celui vendu d’occasion possède 250 chevaux. Ce surcroît de puissance et un bel équipement justifient les 55 000 € du prix de vente. De son côté, un Boston Whaler 240 Dauntless de 2016 affiche une valeur de 88 800 €, là encore avec 225 chevaux. Celui vendu chez RM Marine l’est avec un 350 chevaux, si bien que, là aussi, le prix de vente semble tout à fait cohérent par rapport à la valeur de L’Argus du Bateau. On ne peut que s’en féliciter, car un travers de certains propriétaires d’unités américaines d’occasion (pas seulement Boston Whaler) consiste à faire grimper les prix de façon déraisonnable en raison de la « taxe Trump » qui date de 2018. Rappelons que cette dernière a fait monter les prix de 25 % sur les bateaux venus d’outreAtlantique et qu’à ce titre les occasions récentes deviennent très attractives… mais certains en jouent ! Les prix sont donc cohérents, engendrant un nouveau match nul entre ces deux occasions.
La motorisation pourrait-elle finalement les départager ? Sachant que les Boston Whaler sont des bateaux moussés et donc plus lourds à taille égale qu’une autre unité, il pourrait être judicieux d’opter pour la puissance maximale, en l’occurrence celle du 240 Dauntless qui distance sur ce point le 230 Dauntless.
Les deux Dauntless affichent sur la balance un poids oscillant entre 1 300 et 1 400 kg, ce qui, pour un bateau d’un peu plus de 7 mètres, nécessite effectivement des chevaux. Non que le 230 soit sous-motorisé (il devrait avoisiner les 42 noeuds en vitesse de pointe, un score loin d’être ridicule), mais les 350 chevaux du 240 séduiront ceux qui cherchent de belles accélérations, y compris à mi-régime, donc parfaits pour les sports nautiques. ■