Zodiac Medline 9
Longtemps cantonnée aux modèles de tailles modestes, la marque française se lance à la recherche de nouveaux marchés, notamment celui du gros semi-rigide. Avec ce Medline 9, Zodiac possède de solides arguments pour tailler des croupières à la concurrence, en particulier italienne. Une réussite sur toute la ligne !
Le plus grand de la gamme Medline est également le plus grand des Zodiac. L’iconique marque française, qui misait jusqu’à présent sur le coeur de cible avec des modèles dont les tailles oscillaient entre 5 et 7 mètres (on pense aux séries Pro ou Open), a pris conscience du potentiel que représentent les ventes de grands semi-rigides, un secteur occupé majoritairement par des chantiers italiens qui voient arriver là un acteur ayant déjà fait ses preuves. Une telle démarche ne relève pas du hasard, tant la demande est croissante, de la part des particuliers, mais aussi des loueurs, qui ont compris tout l’intérêt de ce type de grande carène pour leurs clients.
Le remplaçant du Medline 8.5
Ce Medline 9 marque donc un tournant pour Zodiac qui devait trouver un remplaçant au Medline 8.5 vieillissant, ce dernier n’étant plus en phase avec les demandes du marché. En effet, la cabine réellement habitable est aujourd’hui une nécessité, tout comme le choix entre une mono ou une bimotorisation, ce que le Medline 8.5 ne permettait pas. De ce dernier, Zodiac a toutefois conservé l’excellente carène, mais en l’allongeant. Pour le reste, tout est nouveau, à commencer par un plan de pont original, bourré d’astuces et qui intègre deux véritables espaces de vie bien distincts. Ils se déclinent à travers un carré avant et un second à l’arrière, tous deux capables d’accueillir jusqu’à sept personnes autour des deux tables. Au total, on dénombre seize places assises dans le bateau, par ailleurs
homologué pour vingt personnes en catégorie C. Ces deux carrés possèdent une caractéristique commune, celle de disposer de hauts dossiers, parfaits pour sécuriser les enfants et rassurer les parents. Le carré arrière est surélevé, ce qui permet à ceux qui y prennent place de voir la mer vers l’avant, mais aussi de surveiller des enfants qui seraient installés à l’avant. Autre astuce : un léger dévers est marqué entre le carré et la plage de bain, afin que les éventuels objets qui y tombent ne finissent pas à l’eau, mais roulent vers le carré, ce dernier étant par ailleurs transformable en bain de soleil. C’est également le cas de celui situé à l’avant. À cet endroit, les flotteurs ont été évasés pour élargir le nez et gagner de la place au niveau des assises. Sous ces dernières, des coffres sont dissimulés ; d’une manière générale, ce Medline 9 n’est pas avare en rangements. Le plus grand d’entre eux est évidemment la cabine, qui reçoit des WC marins de série se dissimulant sous un abattant.
Une bonne capacité de rangement
Toujours au niveau de la cabine, on peut seulement regretter que l’extension de couchage ne soit pas de série. Un autre coffre, ou plutôt une soute, prend place à l’arrière. Très profonde, elle sera parfaite pour loger défenses et bouts, voire l’équipement de sécurité.
Marque de fabrique du chantier Zodiac, la console est volontairement déportée à tribord, dégageant un passavant pour faciliter les déplacements. D’une manière générale, ils s’effectuent en toute sécurité partout à bord, grâce à la présence de nombreuses mains courantes. Le poste de pilotage est dimensionné pour recevoir les nouveaux lecteurs de cartes avec de grands écrans. Les prises USB ne manquent pas, puisqu’on en totalise six, réparties par deux, à l’avant, au milieu et à l’arrière du bateau. Idem pour les porte-gobelets. Il faut noter la présence d’un logement spécifique et protégé, réservé au smartphone, à gauche du volant, avec une encoche pour laisser passer le câble d’alimentation. Le pilote et son copilote profitent d’un leaning-post doté de deux assises individuelles, qui peuvent se relever et s’abaisser, selon que
l’on souhaite piloter assis ou debout. La sellerie est confortable et le chantier propose de nombreux coloris ou textures. Le choix des couleurs est également possible pour les flotteurs et le gel-coat, afin de personnaliser au maximum son unité. L’arrière du leaning-post est réservé au bloc-cuisine, qui intègre un évier, un plan de travail, un réfrigérateur et des rangements dans la partie basse.
Les finitions sont soignées, à l’image des pressions qui adoptent un système de clips très faciles à fixer et à enlever, à l’inverse des pressions métalliques traditionnelles, qui ont toujours tendance à s’oxyder et finissent par lâcher. Le chantier n’a pas fait l’impasse sur les taquets, au nombre de six, dont deux de garde implantés au milieu, sur la partie en polyester du carré.
Mono ou bimoteur, au choix !
Les hiloires à cet endroit arrière sont rehaussées (le chantier appelle cette partie des « wings »), avec comme conséquence un gain de place dans le carré. L’accès aux plages de bain s’effectue en faisant pivoter un dossier et en soulevant une des assises. C’est simple et efficace. Les plateformes de bain, recouvertes sur notre modèle d’essai de SeaDek (comme l’ensemble du cockpit), reculent loin vers l’arrière, et celle à bâbord intègre l’échelle de bain de type tiroir.
Du côté des motorisations, le chantier laisse au client la possibilité d’opter pour une mono ou une bimotorisation, en l’occurrence un 450 chevaux ou 2 x 350 chevaux pour les puissances maximales. Le modèle d’essai était équipé avec deux Mercury V6 de 200 chevaux chacun. Cette motorisation pourrait de prime abord sembler un peu faible, surtout au regard de la taille et du poids de ce Medline 9, mais une fois aux commandes on s’aperçoit qu’il n’en est rien. Le bateau se montre vif et réactif aux sollicitations des gaz. Il fait montre d’une excellente accroche en virage, même les plus serrés, tout en affichant un angle de gîte modéré et il demeure très maniable. Finalement, avec ces 2 x 200 chevaux, le prix reste très compétitif (aux environs de 120 000 € avec cette puissance) et l’unité conviendra parfaitement pour un usage familial.
Le bateau dépasse 40 noeuds à 5 500 tr/mn et croise aux alentours de 25 noeuds à 3 500 tr/mn. Autant dire qu’un plaisancier qui ne cherche pas forcément à atteindre 50 noeuds se contentera de ces 400 chevaux. Avouons-le, il est bien difficile de trouver des défauts à ce nouveau Zodiac Medline 9, particulièrement bien doté en équipements standard. Le bateau est intelligemment pensé et répond d’une manière parfaite au cahier des charges que lui imposait le chantier lors de sa conception, à savoir un semi-rigide design, confortable et sécurisant.
Pari gagné ! ■