Moteur Boat Magazine

City trip à Londres en semi-rigide…

Rallier Londres depuis Nieuport en Belgique, voilà la navigation qu’ont effectuée des membres du Belgian Pneumaticl­ub l’été dernier le temps d’un week-end de quatre jours. Récit…

- TEXTE ET PHOTOS : DOMINIQUE QUIJO.

Cela faisait de nombreuses années que l’idée d’aller à Londres tournait dans ma tête et, cette année, le pont du 21 juillet semblait idéal lors de l’élaboratio­n du planning en janvier. C’était sans compter sur l’apparition de la crise sanitaire, qui mit le projet à mal et sema le doute. Pourrons-nous entrer au RoyaumeUni, dans quelles conditions, devrons-nous y séjourner en quarantain­e ? Le « lock-down » sera-t-il appliqué ? Brexit, quelle incidence ? Autant de questions longtemps restées sans réponse, et bien plus préoccupan­tes que la préparatio­n de la navigation et l’organisati­on de la sortie, choses qui nous sont familières. Le programme consistait à quitter Nieuport le 18, faire une halte à Chatham le 18 au soir pour arriver à Londres le 19, en repartir le 20 et faire une escale à Ramsgate puis retourner le 21 à Nieuport. La réactivité et la vitesse sont les points forts des semi-rigides et la navigation en groupe est un gage de sécurité.

Il ne restait qu’à vérifier les horaires des marées, l’accessibil­ité des différents ports nichés derrière les écluses et motiver les membres du Belgian Pneumaticl­ub (voir encadré).

Quatre pneus de 6 à 8 mètres

Les horaires de marée, tant en Belgique qu’en Angleterre, se sont révélés favorables pour chacune des étapes et les participan­ts se sont annoncés progressiv­ement, en fonction du déconfinem­ent et de l’évolution de la météo ! Eh oui, quand il fait beau, qu’il y a peu de vent et pas ou peu de vagues, les gens sont encore plus motivés… Finalement, nous serons quatre semi-rigides au départ, entre 6 et 8 mètres, généreusem­ent motorisés (voir encadré « Le guide pratique » à la fin de l’article).

Le départ est planifié le 18 juillet à 11 heures. Trois des quatre semi-rigides sont mis à l’eau la veille. J’ai donc passé cette première nuit à bord de Pure Dn’A, au WSKLuM, en compagnie de Vincent et Nathalie sur Faflote qui ont inauguré leur fameuse tente flottante (voir encadré), un hybride original entre un radeau de survie, un pneumatiqu­e et un SUP (stand-up paddle). Surprenant­e et innovante, cette tente flottante est une alternativ­e spacieuse pour celles et ceux qui ne disposent pas de la place suffisante pour

dormir à bord. Xavier nous a rejoints le matin du 18 pour une mise à l’eau rondement menée et un départ dans la foulée. Les 93 milles entre Nieuport et Chatham ont été avalés sans difficulté. La traversée jusqu’au large de Margate s’est faite à bonne allure et s’est encore accélérée après Margate, à l’abri des côtes anglaises. L’estuaire de la Medway River cache des vestiges de la défense antiaérien­ne de la Seconde Guerre mondiale, des fortins sur pilotis, toujours impression­nants tant ils sont évocateurs du passé.

Première escale à Chatham

Pour la remontée du cours de la Medway, nous ralentisso­ns pour profiter plus encore des paysages remarquabl­es du sud-est de l’Angleterre. Avec une heure de moins qu’en Europe continenta­le, c’est en fin d’après-midi que nous nous présentons devant l’écluse de Chatham. Quelques minutes de patience et nous pouvons entrer. Nous appontons pour faire le plein tout de suite car il n’y aura pas de carburant disponible le lendemain. La marina est accueillan­te et bien en phase avec l’image qu’on se fait de l’Angleterre. Chacun s’y installe pour passer la nuit, hormis l’équipage du semi-rigide Jeanne (Eric, Isabelle, Jean-François et Laura), qui a opté pour un hôtel tout proche. En soirée, nous nous retrouvons dans un des restaurant­s qui bordent les quais avant d’aller nous coucher ! Le pneu, ça fatigue aussi…

Le lendemain, nous quittons la marina avec la marée descendant­e et arrivons à l’inversion des courants dans l’estuaire. Ce 19 juillet, la météo ne nous sera pas favorable ; bien qu’un beau soleil nous ait accueillis au réveil, une dégradatio­n est attendue en fin de matinée. Nous quittons ce premier port avec le soleil, et les prévisions s’avérant exactes, plus nous descendons la rivière, plus il fait moche et humide. Dans l’estuaire, les courants s’inversent et nous affrontons remous et courants contraires

 ??  ??
 ??  ??
 ??  ?? Vestiges de la Seconde Guerre mondiale, les forts tripodes de Red Sands, à l’entrée de la Tamise, avaient pour vocation de protéger l’Angleterre contre les attaques de la Luftwaffe de l’armée nazie.
Vestiges de la Seconde Guerre mondiale, les forts tripodes de Red Sands, à l’entrée de la Tamise, avaient pour vocation de protéger l’Angleterre contre les attaques de la Luftwaffe de l’armée nazie.
 ??  ??
 ??  ?? Navigation en groupe à l’approche de l’estuaire de la Tamise.
Navigation en groupe à l’approche de l’estuaire de la Tamise.
 ??  ?? Balade sur la Tamise à Londres avec, sur la rive gauche, le quartier d’affaires de Canary Wharf.
Balade sur la Tamise à Londres avec, sur la rive gauche, le quartier d’affaires de Canary Wharf.
 ??  ?? Arrivée à Londres, les quatre bateaux posent dans l’écluse de St Katharine Docks Marina.
Arrivée à Londres, les quatre bateaux posent dans l’écluse de St Katharine Docks Marina.
 ??  ??
 ??  ?? Remplissag­e des réservoirs au ponton carburant de Chatham Maritime Marina après une traversée de plus de 90 milles.
Remplissag­e des réservoirs au ponton carburant de Chatham Maritime Marina après une traversée de plus de 90 milles.

Newspapers in French

Newspapers from France