Pourquoi la solidarité,
c’était (mieux) avant…
Je me trouve actuellement dans un coin du Morbihan que David Dumain qualifierait sans doute d’autre planète, car il n’y a pas Internet, ni même de réseaux mobiles. Si, si, je vous jure, que ça existe ! Je viens de lire le courrier de Félix qui déplore le manque de solidarité motarde et je ne sais donc pas, suite à ma position géographique, quand ma réaction à ce courrier pourra partir, donc bref… Tu as raison sur le fond, Félix. Oui, il est toujours bon de rappeler les grands principes. Mais, une fois le principe énoncé, il faut se confronter à la réalité, et constater que la pratique de la moto a bien changé depuis les années 70. La moto, pour beaucoup, est un moyen de transport ou de loisir, comme la voiture, le skate ou la planche à voile, soumis aux règles du marketing à outrance. Tu aurais cru, toi, il y a vingt ans, qu’on nous proposerait une aide au démarrage en côte ? Ou qu’il faudrait sortir de Maths spé pour régler des suspensions ? Au final, tu as des motos avec des selles en bois, sur lesquelles le duo est très souvent proscrit, où on ne peut rien transporter, pas même un antivol, et tout le monde applaudit. Pourquoi cette solidarité motarde existait davantage avant ? Tout simplement parce que les motards faisaient de la route, par tous les temps, même en 125, parce que les motos étaient moins fiables et, aussi, disons-le, parce que le motard était un peu ostracisé par le reste de la population, ce qui créait, de fait, un sentiment de confrérie soudée et solidaire. Depuis que la moto est entrée dans les moeurs, on est “hipsterisés” et intégrés. Je suis sûr qu’un grand nombre de motards ne comprennent même pas pourquoi tu te crois obligé de t’arrêter. A l’ère du mobile, on n’est jamais seul ou démuni (sauf dans certains coins du Morbihan…). C’est pas complètement faux, d’ailleurs. Ceci dit, je comprends ce que tu veux dire. La solidarité motarde, ce n’est pas juste aider, c’est aussi être là et c’est un état d’esprit. Mais ça, c’est un concept difficile à comprendre pour certains…