LE FRANÇAIS
DERNIER MAIS ENTIER
Vendredi, durant la première séance libre, Serge, le papa de Loris, fait la grimace dans le stand : « C’est dur pour lui car il a la base du tibia droit fracturée, plus l’astragale en deux endroits suite à son crash de Silverstone. Ça fait trois fractures de plus sur des métatarses déjà maintenus par 15 vis et trois plaques en titane. Donc, il n’a pas le droit de tomber. Il lui faudrait cinq semaines de récupération, et il n’en a eu que trois. Du coup, il ne peut pas mettre plus de 10 kg d’appui sur son pied droit. On a fait des tests à la maison avec une balance. 10 kg, c’est que dalle ! Il doit repenser son pilotage, et traiter ce GP comme une séance d’essais, au mieux. » Là-dessus, Loris rentre, descend de moto, et regagne son siège à petites enjambées, tout en boitant. Clairement, il n’est pas au mieux. Trois jours plus tard, il franchit la ligne d’arrivée dernier mais entier. « L’objectif, c’était d’aller au bout et de ramener des données, car ça fait longtemps qu’on n’avait pas terminé une course sur le sec, témoigne Loris. Et y a pas mieux comme entraînement physique. Après, j’en ai chié jusqu’au bout, j’étais mort, j’avais des ampoules aux mains, alors que je n’en ai jamais. A partir du moment où Hector [Barbera] me double il me met 20 secondes, soit une au tour. C’était l’écart qu’il y avait en qualif, donc ça va. J’ai pris un Ibuprofen contre la douleur, mais la douleur, tu l’oublies avec l’adrénaline. Le truc, c’est que je n’avais pas de force. Je tétanisais au niveau du mollet gauche, j’avais des crampes sous le pied. Maintenant, j’ai deux semaines pour m’entraîner avant le Japon ». Chapeau Loris ! Ducati du team Avintia, 20e aux essais, 18e en course