Panne d'imagination ?
Les salons de Cologne, puis celui de Milan, l’ont prouvé : en 2017, ce sera souvent retour vers le... passé. Il suffit de jeter un oeil dans les pages qui suivent pour s’en convaincre : ce qu’on peut appeler les vieilles motos modernes ou les motos modernes vieilles a le vent en poupe. De plus en plus. Chaque marque ou presque y va de sa nouvelle machine old school ou de la déclinaison d’une simili-ancienne qui existe déjà à son catalogue, parfois depuis peu seulement... Regardez, par exemple, les nouvelles BMW ninet, Ducati Scrambler et Triumph dévoilées à Milan. En soi, c’est plutôt sympathique. Voilà des motos qui ont une très bonne gueule tout en donnant envie de rouler, même si leur connotation hipstero-bobo-urbaine peut provoquer des crises d’urticaire chez certains. Ceci posé, le revival à la sauce d’aujourd’hui, sorte d’éternel recommencement, c’est bien. Mais pour combien de temps encore ? D’aucuns argueront que la loi du genre veut cela, qu’en dehors du marché dit de niche, point de salut, et que les constructeurs, qui ne sont pas des philanthropes, auraient bien tort de ne pas capitaliser sur l’effet de mode rétro. Quitte à en faire trop, sans doute. Mais, même si on peut légitimement trouver étrange de ne pas sembler toujours être raccord avec son temps (ah, le fameuxfumeux “c’était mieux avant”..), là n’est pas le problème. En fait, on peut craindre qu’à terme, ces mêmes constructeurs manquent d’imagination pour les motos susceptibles de plaire à un plus grand nombre. Bien sûr, des modèles tout à fait d’aujourd’hui existent encore, et heureusement. Mais souvent, au fil des millésimes, beaucoup se radicalisent côté position, confort, aspects pratiques. Parallèlement, il n’est pas sûr que la pléthore de nouvelles technologies (totale connexion, tableaux de bord de l’espace...) pour geeks dont ils sont de plus en plus dotés soient la réponse à ce qu’attendent une majorité de motards.