Moto Journal

26 MARQUES CONSULTÉES

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Dans le processus de création de la Vanguard, François-xavier Terny se dit attentif à ce qu’il appelle « des points de réassuranc­e », qui permettent d’une certaine manière de valider le concept. L’un d’eux était la consultati­on d’autres constructe­urs. « Je me suis dit : “Qu’est-ce que tu veux faire avec cette entreprise ?” Une belle entreprise industriel­le, avec un produit qui marche, innovant, qui est reconnu comme étant un super produit dans son segment de marché, celui des motos premium, et qui, en fait, continuera à exister bien longtemps après que je serai mort. Pour cela, il faut être malin. Alors j’ai écrit aux 26 PDG des principale­s marques de motos dans le monde. Je leur ai mis une photo et leur ai dit : on fait une nouvelle marque à New York, je souhaite me présenter à vous parce que je suis le nouveau petit canard dans la basse-cour et la moindre des choses est que vous soyez informés avant les autres de ce qu’on fait. Je n’ai pas envie de réinventer la roue et il y a des domaines de coopératio­n qu’on va pouvoir avoir (de développem­ent, d’outillage, de vente, de marketing...) et je vous l’apporte. Sur les 26, trois m’ont répondu que ce n’était pas leur stratégie, et sept m’ont dit être intrigués, mais voulaient en savoir un peu plus – les autres n’ont pas répondu pour l’instant. Sur les sept, il y une major américaine, une japonaise, une européenne. On a eu une visite à Brooklyn, le PDG s’est déplacé, les gars ont dit que ce qu’on fait est audacieux et intéressan­t et ont apprécié la démarche que je vienne vers eux et que je me présente. L’européen m’a dit que, techniquem­ent, on aurait une manière de coopérer et l’américain m’a dit qu’on restait en contact. Ces gens-là ont validé le fait qu’on existe et que ce n’était pas complèteme­nt n’importe quoi. On va voir ce que ça donne, mais c’est quelque chose en quoi je crois. » viable et, surtout, pour avoir un coût de fabricatio­n qui nous permette d’avoir un prix de vente qui soit autour de 30 000 $ [environ 28 000 €]. » Pour lui, c’est le maxi à ne pas dépasser. Tenace, Edward Jacobs retourne sur Catia, le logiciel de CAO 3D de Dassault, et revient le voir six mois plus tard. « Il avait les premières ébauches de ce qu’on voulait produire, raconte Terny. En fait, c’étaient les premiers pas de Vanguard. » Les bases techniques de ce que pourrait être la moto sont posées : design contempora­in, pour le moins minimalist­e, moteur porteur, intégratio­n de l’échappemen­t au niveau du bloc moteur, cardan, nombre de pièces (150) hors moteur imaginé d’emblée « à la moitié, voire au tiers du nombre de pièces normal sur une moto », etc.

EN 2013, BANCO

Intéressé, François-xavier Terny commence à regarder « le volume des pièces, les matériaux, ce [qu’on va] pouvoir faire en fonderie, ce qui devra être usiné, etc. Pour vous la faire courte, je me dis : “Il y a quelque chose, et je n’ai pas envie de mourir sans savoir”. Donc, en 2013, on se dit banco et on essaye. » Les choses s’enchaînent très vite. Les deux hommes trouvent un local de 500 m2 dans le Brooklyn Navy Yard, une zone industriel­le au bord de l’eau en face de Manhattan. La moitié est dévolue à un atelier de prototypag­e, l’autre aux bureaux de design-conception. En 2014, les rendus extérieurs de ce que sera la moto sont finalisés. Le duo organise des sessions de travail dans sept villes différente­s : Paris, Londres, New York, Chicago, Los Angeles, Hong Kong et Tokyo. « Pourquoi là ? Parce que j’y ai tous mes contacts profession­nels acquis sur 25 ans de boulot et je voulais montrer ça à des gens qui roulent à moto et à des gens qui sont susceptibl­es d’investir sur un projet très en amont. »

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